Au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, le Japon a su imposer sa domination et sa puissance industrielle sur la scène internationale, ce qui lui vaut le statut de 2ème puissance économique mondiale jusque dans les années 90. On appelle cette phase le « miracle économique japonais » notamment marqué par la théorie du vol d'oies sauvages définie en 1937 par l'économiste japonais Kaname Akamatsu, qui apporte protection et subvention à l'industrie japonaise. Fin des années 80, le Japon entre dans une crise profonde, les indicateurs économiques s'affolent et s'ensuit une phase d'instabilité économique qui durera une quinzaine d'années. Mais comment expliquer la durée exceptionnelle de cette crise ? Pour cela, regardons de plus près le contexte de la crise, expliquons-en les mesures employées afin d'en justifier les dysfonctionnements qui amènent à une crise d'une longévité inhabituelle.
[...] S'ajoutent les créances douteuses que les banques dissimulaient, les incitant à accumuler des provisions, créant ainsi une augmentation de la pénurie des crédits car les banques n'en accordaient plus. Au final, la faible activité économique est entretenue par la consommation des ménages induite par la rigidité de l'emploi. En théorie, pour pouvoir relancer le crédit, il aurait fallu que les banques assainissent leur bilan dont les créances douteuses dépassaient les milliards de dollars mais elles en avaient ni les moyens car trop coûteux et ni l'envie du fait qu'elles étaient prémunies de toute faillite et sans véritable concurrence. [...]
[...] Ce qui a aussi fait défaut se trouve au niveau des politiques économiques qui ont montré des signes de faiblesse à susciter un retour de croissance autoentretenue. Au total, le gouvernement japonais a décidé de relancer son économie à travers douze plans de relance s'enchainant pendant huit années de 1992 à 2000. Ces plans de relance sont basés sur le modèle keynésien et donc sur une relance par la demande effective visant notamment les travaux publics, le soutien au logement, les aides financières aux banques et les crédits d'impôts aux ménages. [...]
[...] La Banque a continué de cafouiller avec l'instrument taux d'intérêt puisqu'il a fallu, après l'éclatement de la bulle, attendre juillet 1991 pour qu'elle baisse les taux d'intérêt : en 1990 et en 1991. En 2000, nouvelle erreur, alors qu'une reprise commençait à peine, la BoJ a cru bon de relever son taux d'intérêt directeur créant dans le même temps une rechute de la Bourse et de l'activité et un retour à un taux d'intérêt nul six ans après. Comme on peut le constater, le gouvernement japonais a répondu au dilemme : réduire son déficit sans pénaliser la reprise économique, en combinant une politique monétaire et une politique budgétaire. [...]
[...] Une dernière approche consiste à expliquer la durée exceptionnelle de la crise par les déséquilibres financiers internationaux et la surélévation du yen. Il faut savoir que l'épargne avait atteint un niveau trop important par rapport aux capitaux extérieurs et cet excédent d'épargne dû à une population vieillissante et à une rentabilité du capital faible a justement permis aux japonais d'assurer leur retraite et aux banques de prêter plus. Dans le passé, l'excédent trouvait sa contrepartie dans l'excédent des échanges courants et de ce fait dans les exportations de capitaux mais la réévaluation du yen début 85 exigée par les Etats-Unis et l'ouverture du marché japonais ont bloqué la progression de l'excédent courant et amené une hausse du déficit budgétaire. [...]
[...] Nicolas RENOU EM2-ENE Comment expliquer la durée exceptionnelle de la crise japonaise ? Au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, le Japon a su imposer sa domination et sa puissance industrielle sur la scène internationale, ce qui lui vaut le statut de 2ème puissance économique mondiale jusque dans les années 90. On appelle cette phase le miracle économique japonais notamment marqué par la théorie du vol d'oies sauvages définie en 1937 par l'économiste japonais Kaname Akamatsu, qui apporte protection et subvention à l'industrie japonaise. [...]
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