La France s'interroge sur son commerce extérieur ; longtemps excédentaire, le solde des transactions courantes connaît une dégradation continue depuis 2003-2004 pour atteindre un déficit colossal de -22,3 milliards d'euros en 2007.
Cette tendance est surtout le résultat d'une hausse forte des importations (+5,4%) par rapport à celle des exportations de biens (+3,1%) bien que la bonne tenue des échanges extérieurs de services permette de limiter le déficit des transactions courantes.
A cet égard, il convient de préciser les divers éléments qui composent la balance des transactions courantes qui est la somme du solde des échanges de biens et de services, des revenus du travail et du capital reçus ou versés au reste du monde et, enfin, des transferts courants de capitaux qui ne correspondent pas à des opérations financières.
Ce creusement du déficit a représenté une contribution négative à la croissance de 0,5 point de PIB en 2006, et même les corrections apportées au solde douanier n'atténuent le déficit que de 1,5 milliard d'euros. Ce constat est d'autant plus inquiétant que le commerce mondial fait preuve d'un dynamisme indéniable en progressant, par exemple, de 12% au cours de l'année 2004, dynamisme qui bénéficie pleinement à nos voisins européens, au premier rang desquels l'Allemagne.
La contre-performance de la France en la matière fait donc figure d'exception, et il convient de réexaminer l'évolution des échanges extérieurs de la France, la nature des produits échangés ainsi que le comportement des acteurs, afin de tirer les enseignements de l'aggravation du déficit courant français. Cela induira nécessairement de souligner les forces, mais surtout les faiblesses de la structure commerciale française, ainsi que les améliorations qui s'imposent pour retrouver, pour réinventer, l'excédent commercial qui a longtemps prévalu.
Dès lors, comment expliquer cette dégradation des échanges extérieurs de la France ? Quels remèdes y apporter ? A partir des analyses d'ordre micro et macroéconomiques, nous tenterons de voir en quoi la dégradation des échanges reflète les défaillances de la structure des exportations françaises ?
[...] Au final, il semble que les explications macro-économiques de la dégradation du commerce extérieur de la France soient insuffisantes. Si de nombreux économistes estiment que l'influence des spécialisations géographiques et sectorielles de la France a été sous-estimée par P. Artus et L. Fontagné (prise en compte du commerce vertical par exemple), de nouvelles explications ont également été avancées. Nous venons de voir dans la première partie que les arguments traditionnels qui rattachent la dégradation des échanges extérieurs de l'Allemagne à des facteurs purement macroéconomiques, sectoriels ou géographiques, n'expliquent qu'en partie l'inertie et la dégradation des exportations françaises. [...]
[...] Si le recul manque encore pour prédire avec certitude les évolutions du déficit français, on ne peut que s'interroger sur l'influence de la baisse du prix du pétrole (si elle continue), ou sur le risque que représenterait une baisse du dollar pour la compétitivité prix française. On peut peut-être espérer néanmoins, que la caractéristique de l'exportation française, qui semble être véritablement décrochée du commerce international, ait enfin des effets positifs et que les résultats à l'exportation soient protégés. Bibliographie - BOURDIN J., Rapport d'information du Sénat nº81 (2007-2008) : Cibler la croissance plutôt que la dette publique Chapitre Quelle contribution du commerce extérieur à la croissance? - Problèmes économiques No février 2008, Dossier : Exportations : Comment améliorer la performance française ? [...]
[...] En outre, cette dégradation aurait pour effet de neutraliser toute politique de relance par la demande. En effet, selon les prévisions d'E. Cohen, un plan de relance (fictif) de la consommation de 10 milliards d'euros se solderait par un surcroît d'importation de 4 milliards, réduisant d'autant l'impact positif sur la production intérieure et l'emploi Une concurrence accrue Deux facteurs liés à l'évolution de la concurrence dans le monde mettent à mal le développement du commerce extérieur de la France. Il s'agit d'un côté du développement du commerce international chez les pays émergents, de l'autre du recul de la France face à ses rivaux classiques de l'OCDE. [...]
[...] Deux points seront abordés puisque la différenciation des produits passe par deux axes, vertical et horizontal : d'un côté la nécessité d'un repositionnement en haut de gamme, de l'autre le développement de la technologie autour du produit. En somme, deux vecteurs essentiels pour améliorer l'attractivité et la compétitivité de la France et de ses échanges extérieurs Un repositionnement en haut de gamme inéluctable Nous insisterons donc en premier lieu sur le positionnement vertical des produits français en haut de gamme qui apparaît aujourd'hui comme un véritable enjeu pour le commerce extérieur de la France. [...]
[...] Quels enseignements tirer de la dégradation des échanges extérieurs de la France ? La France s'interroge sur son commerce extérieur ; longtemps excédentaire, le solde des transactions courantes connaît une dégradation continue depuis 2003-2004 pour atteindre un déficit colossal de -22,3 milliards d'euros en 2007. Cette tendance est surtout le résultat d'une hausse plus forte des importations par rapport à celle des exportations de biens bien que la bonne tenue des échanges extérieurs de services permette de limiter le déficit des transactions courantes. [...]
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