Il est souvent malaisé de mesurer l'impact de la globalisation sur les politiques sociales. D'une part, parce que les politiques sociales s'élaborent souvent parallèlement à la globalisation, et qu'il est difficile de distinguer ce qui provient directement de la globalisation de ce qui est inhérent au système de protection sociale. D'autre part, parce que la globalisation est un processus long dont il est difficile d'évaluer les conséquences sur une période aussi étendue.
Le Viêt Nam, pays officiellement communiste, dirigé par un parti unique et centralisé, semble être le parfait laboratoire pour l'étude d'une telle question. En effet, le Parti communiste vietnamien a opéré dans les années 1980-1990, suite à une crise économique sans précédent, une réorientation totale de l'économie vietnamienne. Le Dôï Moi, ou Rénovation, a engagé le Viêt Nam sur la voie de l'économie de marché, le faisant entrer dans l'ère de la globalisation. Consécutivement à ces réformes, le système de protection sociale a été réorganisé, afin de l'adapter à la transition économique.
L'entrée dans l'ère de la globalisation a-t-elle desservi la politique sociale vietnamienne ? Quelles opportunités lui offre-t-elle ? Quels risques sociaux nouveaux, quelles difficultés fait-elle naître ?
Si dans un premier temps, la transition vers une économie globalisée peut apparaître comme une opportunité pour la politique sociale vietnamienne, le libéralisme économique fait naître de nouveaux risques sociaux, et son application aux services publics les limite dans leur réponse à ces problèmes.
[...] Je négligeais ma santé. Les soins étaient très bons à l'époque et l'accueil aussi. A l'hôpital 108 (armée), on ne m'a rien refusé. J'étais l'enfant chéri de l'armée. Le même accident aujourd'hui, je meurs. Puisqu'il faut payer maintenant, je vais là où je suis bien servi : dans le privé. Il faut se sauver soi-même d'abord. Emprunter ou mourir. Maintenant c'est l'argent dans la santé, dans l'éducation. [...]
[...] Dans un sens, elle a fragilisé, par son exigence d'efficacité, le système de protection sociale. D'autre part, la globalisation fait naître de nouveaux risques sociaux auxquels le système actuel, instauré lors de la Rénovation, peine à répondre. Une politique sociale insuffisante pour répondre à des besoins durables Un système social inéquitable La couverture effective reste faible : le nombre de contributeurs est de 3,2 millions de personnes en 1998, dont 48% sont des fonctionnaires des employés des entreprises publiques et des entreprises privées. [...]
[...] La réorientation vers l'économie de marché et la recherche d'une plus grande efficacité ont engrangé des ressources et une méthode qui ont, dans une certaine mesure, profité aux politiques sociales vietnamiennes. Le Dôï Moi : d'une économie planifiée à une économie de marché. Une transition réussie facteur de nouvelles ressources étatiques La Rénovation En 1975, au lendemain de la réunification du Nord et du sud du Viêt Nam, le pays doit relever le défi de la réunification de l'économie. Dans un premier temps, le gouvernement s'y emploie au moyen de la planification. Mais dans les années 1977-1978 survient une crise économique sans précédent. [...]
[...] Cette faible couverture est due notamment à la faiblesse des contrôles de l'Etat et des sanctions en cas de non-respect des règles. De façon plus générale, l'accès aux soins est très inégal, et est proportionnel au niveau de revenu. C'est le constat qui ressort du graphique suivant fourni par l'INED (Institut national d'études démographiques) : alors que le quintile le plus pauvre n'est couvert qu'à environ le quintile le plus riche l'est à près de et le taux de couverture va croissant avec l'élévation du niveau de revenu. [...]
[...] Les prix sont donc libérés, et elles peuvent dégager un bénéfice, sur lequel elles paient des impôts. En 1988, le bureau politique adopte une résolution concernant les unités non étatiques qui officialise l'existence d'un secteur privé influent. Cette résolution reconnaît le droit de propriété et d'héritage des petits entrepreneurs et capitalistes nationaux. Enfin, la loi sur les investissements étrangers, adoptée en 1987 et promulguée en 1988, cherche à encourager les investissements étrangers en multipliant les incitations. La garantie des investisseurs contre les nationalisations, l'exonération totale puis partielle de l'impôt sur les bénéfices les premières années de l'activité implantée, l'exonération de droits de douane sur les machines et les matières premières importées, etc. [...]
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