Chine, banquier du monde, États-Unis, faillite
Le 10 mars 2011, dans un article(1) publié sur le site internet du Financial Times Deutschland, le journaliste Kai Makus rapportait les paroles de Yu Yongding à propos de la dette américaine. Cet ancien conseiller à la banque centrale de Chine s'alarmait de la situation critique de l'économie américaine et des possibles répercussions d'une faillite sur l'économie de son pays. La Chine était alors le plus important créancier des États-Unis avec une réserve de devises américaine estimée à 1160 milliards de Dollars. Une faillite de l'État américain aurait irrémédiablement entraîné une dépréciation des obligations américaines et donc une dépréciation des réserves
chinoises.
[...] La guerre économique avec la Chine n'aura pas lieu. Dans la conjoncture actuelle, on peut difficilement penser que le monde puisse se passer du 1 Chinas Zentralbank soll keine US-Bonds mehr kaufen (La banque centrale de Chine ne devrait plus acheter d'obligations du Trésor américain) 2 Are we prepared for a multipolar world economy ? (Sommes nous préparés à une économie mondiale multipolaire?) banquier chinois. Le Japon ne pourra pas se relever seul de la triple catastrophe qui l'a touché en mars 2011 et cette fois-ci les États-Unis sont trop occupés à reconstruire leur propre économie pour constituer un soutien véritable . [...]
[...] La Chine était alors le plus important créancier des États-Unis avec une réserve de devises américaine estimée à 1160 milliards de Dollars. Une faillite de l'État américain aurait irrémédiablement entraîné une dépréciation des obligations américaines et donc une dépréciation des réserves chinoises. Trois mois plus tard, le plus important banquier des États-Unis était en Europe à la rencontre de nouveaux clients. Le premier ministre chinois n'a pas manqué de rappeler la contribution de la Chine à la stabilisation des finances de la zone euro. [...]
[...] Cela, la Chine l'a bien compris. Une preuve de la particulière habileté de l'État chinois dans la conduite de sa politique économique est sa volonté affichée d'engager une coopération et non une concurrence frontale avec l'Allemagne, qui rivalise avec la Chine pour conquérir le titre de premier exportateur mondial. Lors de son voyage en Europe, Wen Jiaboa a rencontré le gouvernement d'Angela Merkel avec 13 membres de son propre gouvernement. Jamais auparavant la République populaire n'avait envoyé une telle délégation à l'étranger. [...]
[...] La motivation de la Chine dans toutes ces démarches ne relève ni du pure altruisme ni d'une mégalomanie exacerbée. La deuxième économie mondiale cherche simplement à soutenir sa croissance en se libérant de sa forte dépendance à l'économie américaine. La démarche n'est pas simple : revendre rapidement les obligations américaines en sa possession inonderait les marchés et entraînerait une dépréciation de ces obligations au détriment du vendeur , la Chine ; quant à l'arrêt pur et simple du financement du déficit américain, il serait sans doute le déclencheur de la faillite redoutée et d'un fort ralentissement des exportations chinoises vers les États-Unis. [...]
[...] Une telle coopération et, d'un point de vue général, les diverses formes de partenariats qui existent entre la Chine et les pays développés sont certainement à mettre au crédit de la République populaire. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler la manière ferme mais habile dont la Chine a repoussé les nombreuses critiques concernant le maintien du yuan à un niveau plus faible que sa véritable valeur. Les critiques les plus véhémentes sont venues des États-Unis, du Royaume-Uni et . de l'Allemagne ! [...]
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