La Banque du Sud est une idée originale du président Vénézuélien Hugo Chavez qui, en août 2004, a proposé la mise en place d'une institution financière régionale pour « cesser de déposer nos réserves dans des banques du Nord » et afin de pouvoir disposer de ces ressources pour nous « entraider » au lieu d'emprunter à des organismes multilatéraux comme le Fonds Monétaire International ou la Banque Mondiale.
Les raisons politiques sous-jacentes à l'émergence d'un tel projet résident dans le rejet du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale par un nombre croissant de gouvernements latino-américains. En effet, les conséquences économiques, sociales et politiques des plans d'ajustement structurel mis en place par les organisations internationales dans le cadre des programmes de restructuration de la dette ont conduit à la cristallisation des contestations politiques autour d'un rejet des préceptes du libéralisme économique et du « consensus de Washington ». Dès lors, les forces politiques antilibérales progressent partout dans le sous-continent, portant au pouvoir des gouvernements hostiles au libéralisme économique. Ce contexte régional favorable aux alliés politiques du président vénézuélien tend à expliquer le soutien initial de l'Argentine, puis de l'Équateur et de la Bolivie au projet de Banque du Sud. Ces quatre pays étant rapidement rejoints par le Brésil et le Paraguay et aujourd'hui l'Uruguay.
[...] On peut ainsi citer, l'Association Latino- Américaine de Libre Echange (ALALE), l'Association Latino-Américaine pour le Développement Industriel (ALADI). De plus, la tradition du sous- continent à produire des institutions intégrationnistes dont le principe fondateur n'est autre que la coopération économique est renforcée par l'existence de la Communauté andine. Cette entité regroupe, quatre États, La Bolivie, la Colombie, L'Équateur et Le Pérou. Dans un contexte où les organisations transnationales sont nombreuses, la création de la Banque du Sud demeure un facteur d'intégration régionale. [...]
[...] Chaque pays de classe A nommera un directeur. En donnant une voix à chaque pays, on tente de rompre avec la logique des organismes multilatéraux, dominés par les pays développés. Lancées le 10 décembre 2007, les structures de la Banque du Sud se délocaliseront au maximum. Ainsi, si le siège de la nouvelle institution sera situé à Caracas, deux annexes de la Banque exerceront leurs activités à La Paz et à Buenos Aires. La construction actuelle de la Banque du Sud Une chose importante est en voie de se confirmer, le principe d'un pays, une voix Cependant, il n'y a pas de certitude compte tenu de la proposition du Brésil d'adopter un vote proportionnel comme cela s'applique à la Banque Mondiale, au FMI. [...]
[...] Ce mode de prise de décision est donc un facteur d'intégration indubitable. L'élément important quant à l'intégration régionale réside dans la divergence de vue et de perspective entre le Venezuela et le Brésil notamment. Le Brésil n'est pas à l'initiative de la Banque du Sud parce qu'il n'a pas besoin d'une institution multilatérale continentale pour conforter sa puissance économique. Le Venezuela a besoin lui du succès de la Banque du Sud dans une perspective d'unification bolivarienne du continent, mais également pour renforcer son actuelle ascension sur le terrain diplomatique et politique. [...]
[...] Partageant une contestation globale du libéralisme économique et du capitalisme mondialisé, le Brésil et le Venezuela, s'opposent sur les stratégies à mettre en oeuvre pour bouleverser les paradigmes dominants de l'économie mondiale. Ces contradictions conduisent ces deux pays à tisser leurs relations avec leurs partenaires latino-américains. La présence sur le territoire sud-américain d'un leader économique, le Brésil, et un leader diplomatique, le Venezuela, conduit les deux États, à s'engager dans l'ensemble des processus visant à unifier le sous-continent. La Banque du Sud n'y fait pas exception. TOUSSAINT Éric, Banque du Sud. [...]
[...] Il s'agit d'une banque publique alternative à la Banque Interaméricaine de Développement et à la Banque mondiale Ainsi, les principales fonctions de cet organisme seront les suivantes : Financer des projets de développement dans des secteurs clés de l'économie, pour améliorer la compétitivité et le développement scientifique et technologique ; Fournir une assistance technique, apporter des cautions, des avals et autres garanties qui permettent de soutenir le développement productif, économique et financier ; Émettre des bons, des billets à ordre, des obligations ou tout autre type d'instruments financiers et agir comme agent de placement des titres de ses membres, capter des ressources financières de toutes sortes et sous quelque forme que ce soit, aider financièrement en cas de catastrophe naturelle ; Proposer des services de gestion de portefeuille, assurer des fonctions de trésorerie au service d'organismes gouvernementaux, intergouvernementaux et internationaux, ainsi que d'entreprises publiques ou privées. Quelle sera sa structure administrative ? La banque sera dotée d'un conseil ministériel composé des ministres de l'Économie des États qui auront souscrit des actions de classe A (seuls pourront le faire les pays de l'UNASUR[2]). Chaque État aura une voix et les décisions se prendront à la majorité absolue. [...]
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