Depuis la création du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG) au début des années 80, ses membres ont pris des mesures significatives en faveur de l'intégration économique.
Certains membres de ce conseil à savoir Arabie Saoudite, le Bahreïn, le Koweït et le Qatar ont la volonté de créer une véritable entité économique et monétaire au Moyen Orient.
Ce processus a été initié il y a une dizaine d'années ; ainsi depuis 2003 ils forment une union douanière et aujourd'hui l'objectif est de lancer une monnaie unique (...)
[...] La deuxième raison est qu'en économie ouverte la politique de change voit son efficacité diminuée. En effet dans une économie très ouverte les coûts de production sont fortement influencés par les prix des matières premières et consommations intermédiaires importées, or il peut être difficile de remplacer ces importations par une production locale. Lors d'une dépréciation monétaire, la hausse des prix des produits importés se répercute immédiatement sur les prix des autres biens et sur les salaires et si les produits importés sont nécessaires, les importations ne diminuent pas malgré la hausse des prix, par contre, la diffusion des effets d'inflation importés compense les effets attendus de la dépréciation sur les exportations (baisse des prix en devises), de sorte que celles-ci n'augmentent pas. [...]
[...] Dans un second temps, l'union monétaire ne permet pas au pays, comme nous l'avons vu précédemment, de disposer d'une politique monétaire autonome. C'est pourquoi un des moyens pour ces pays d'augmenter leur PIB est d'augmenter leurs dépenses et donc leur déficit. A terme il existe donc un grand risque de déficit budgétaire. En effet, l'union monétaire prive les états d'opérer des prélèvements fiscaux car si l'état souhaite combler son déficit budgétaire par une hausse des prélèvements fiscaux, la mobilité des facteurs va conduire à une fuite vers les états à faible bases d'imposition. [...]
[...] Ainsi les quatre monnaies sont ancrées sur le dollar. Notons que cette phase a été franchit avec brio par ces pays car plusieurs avaient déjà l'habitude d'un régime de change fixe, le Qatar par exemple était auparavant fixé au DTS (droits de tirage spéciaux du FMI qui est un panier de monnaie donc une sorte de monnaie internationale), de même pour le Bahreïn ancré sur le DTS. On peut donner différentes causes à cet ancrage au dollar, tout d'abord cet ancrage permet de réduire les tensions inflationnistes importantes de ces dernières années dans ces pays, le but est d'avoir une inflation faible et stable. [...]
[...] La banque centrale créée donc ainsi de la monnaie et les pays peuvent financer leurs dettes. Toutefois cette anticipation de monétisation dépend principalement de la façon dont est perçue l'indépendance de la banque centrale à l'égard des politiques. Plus celle-ci est indépendante plus une éventuelle monétisation sera difficile et plus le risque d'insolvabilité grandit. La future banque centrale des pays du golfe devra donc être indépendante et pour se faire, différentes mesures doivent prises, comme pour l'Europe. Par exemple, un pacte de stabilité et de croissance fixant des limites en termes de déficit public ou des procédures de surveillance et un système de sanction en cas de déficit peuvent être mis en place. [...]
[...] Donc si une fois mise en place l'union monétaire fonctionne bien on peut s'attendre à une intégration de ces deux pays. Et si des élargissements sont envisageables, l'union monétaire devra donc mettre en place des procédures d'intégration et prévoir l'élargissement de manière institutionnelle (conséquences sur le fonctionnement des institutions). Notons que le processus d'élargissement dans cette zone est différent de celui dans la zone euro où un pays faisant parti du marché commun qui respecte les critères de convergence rentre automatiquement dans la zone euro sauf en cas de close d'opting out. [...]
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