Il peut paraître surprenant de vouloir unifier près des deux tiers de la population mondiale ainsi que des peuples issus de trois continents autour d'un unique concept. C'est pourtant ce qu'a entrepris Alfred Sauvy dans son article « Trois mondes, une planète » paru dans l'Observateur du 14 août 1952, en élaborant le concept de « tiers monde ». La force de celui-ci consiste à exprimer simultanément l'hétérogénéité des situations des pays visés et la convergence de leurs intérêts politiques, grâce à la référence explicite au Tiers état de la France de 1789 : « car enfin, ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose ». L'abbé Sieyès, en effet, dans son pamphlet de janvier 1789 « Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? », pose trois questions dont les réponses le définissent : « Qu'est-ce que le Tiers-État ? Tout.
Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien.
Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. » Ainsi, à l'instar du Tiers état, le tiers monde est pluriel, mais se caractérise par une revendication commune.
[...] McNamara note en 1992 que les dépenses militaires du tiers monde entre 1960 et 1988 augmentent deux fois plus vite que le revenu par habitant. De plus, les principaux fabricants d'armes appartiennent soit au bloc soviétique soit au bloc atlantique, et les pays du tiers monde cherchent alors à nouer des relations avec ces pays pour obtenir des transferts de technologies et l'appui de conseillers. ( Le conflit sino-indien perturbe la dynamique de non-alignement et la plateforme politique du tiers monde du fait de la perte de crédibilité des deux pays. [...]
[...] Elles visèrent à créer des structures foncières favorables à l'accroissement de la production agricole. En Amérique latine, ces structures étaient caractérisées par le contraste entre les très grandes propriétés (latifondios) et les très petites (minifondios), hérité de la période coloniale : les premières sont sous-utilisées, leurs propriétaires étant plus attentifs au prestige social, tandis que les secondes subissent au contraire une exploitation intense du fait de leur exiguïté. La réforme agraire permet dans ce cas un rééquilibrage bénéfique pour la production agricole. [...]
[...] Un nouveau facteur de consensus ? 3. Quelle nouvelle terminologie pour le tiers monde ? Le Tiers-Monde est aujourd'hui face à l'Europe comme une masse colossale dont le projet doit être d'essayer de résoudre les problèmes auxquels cette Europe n'a pas su apporter de solutions. Frantz Fanon, Les damnés de la terre (1961) Il peut paraître surprenant de vouloir unifier près des deux tiers de la population mondiale ainsi que des peuples issus de trois continents autour d'un unique concept. [...]
[...] B La diversité des politiques de développement engagées 1. Les politiques agricoles Le tiers monde doit faire face à la permanence du problème alimentaire, cette tragédie banalisée (Sylvie Brunel). C'est par la volonté de dépassement de ces difficultés que les pays du tiers monde élaborent des solutions les amenant à tracer chacun une voie qui leur est propre. a. La révolution verte : l'Inde La révolution verte désigne une révolution dans la génétique végétale permettant de mettre au point des variétés hybrides de céréales à haut rendement qui permettent de faire plusieurs récoltes par ans. [...]
[...] A partir de cette industrie de base, une diversification est enclenchée, faisant apparaître les industries mécaniques, la construction électrique et l'électronique de loisirs. III 1973 années 1990, l'éclatement politique et économique du tiers monde : des tiers mondes ? A L'impact des chocs pétroliers et la crise de la dette 1. La genèse de l'endettement Le choc pétrolier de 1973 a provoqué le transfert des devises des pays importateurs de pétrole vers les pays exportateurs. Ces pays ont alors placé ces pétrodollars (dollars reçus par eux en paiement du pétrole) dans les banques commerciales des pays développés. [...]
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