Dans les années 1950 et 1960, de nombreuses colonies acquièrent leur indépendance politique. À la suite d'Alfred Sauvy, on prend l'habitude de les regrouper sous le vocable « Tiers-Monde » (1952). On prend conscience de leur poids pour la première fois à la Conférence de Bandung, en 1955. Cependant, ces pays ne sont pas pour autant indépendants économiquement.
Ils sont loin derrière leur ancienne métropole. Ils cherchent donc à « décoller », selon l'analyse de Rostow, pour rejoindre le niveau de développement des pays industrialisés. Pour cela, ils recherchent quelle peut-être la meilleure manière d'orienter leur lutte contre le sous-développement.
Un des choix stratégiques les plus délicats qu'ils ont à faire est celui de savoir quelle place il faut accorder à l'agriculture, en particulier à l'agriculture traditionnelle, consacrée essentiellement à la production vivrière. Pour Edgard Pisani, ancien ministre français de l'agriculture, il ne faut pas la négliger, bien au contraire : « C'est en effet dans les campagnes, dans les dizaines de milliers de villages et de hameaux, là où vit encore l'immense majorité des habitants du Tiers-Monde que se situent les enjeux essentiels de la lutte qu'il faut mener ».
À la lumière de cette opinion, on peut tenter de dresser un bilan des différentes stratégies de développement depuis 1955, en prenant comme critère d'analyse la mise en relation entre la place plus ou moins grande qu'elles ont accordée à l'agriculture, en particulier vivrière (celle des « villages et des hameaux »), et leur degré de réussite plus ou moins élevé.
[...] L'échec : d'une part, une difficulté d'alimentation et de bouleversement des campagnes (désarticulation), d'autre part, une dépendance de l'extérieur (extraversion) avec un impact immédiat négatif de l'instabilité des termes de l'échange et, en longue période, de leur dégradation (Prébish : gains de productivité inégalement répartis, Emmanuel : exploitation par le centre entraînant des problèmes futurs comme le non-financement suffisant du développement et un endettement (service de la dette). 2ème partie : Les stratégies de développement qui ont su donner une place importante à la modernisation de l'agriculture traditionnelle ont enregistré des réussites A. [...]
[...] Les stratégies de développement pratiquées depuis 1955 et leur bilan actuel Dans les années 1950 et 1960, de nombreuses colonies acquièrent leur indépendance politique. A la suite d'Alfred Sauvy, on prend l'habitude de les regrouper sous le vocable Tiers-Monde (1952). On prend conscience de leur poids pour la première fois à la Conférence de Bandung, en 1955. Cependant, ces pays ne sont pas pour autant indépendants économiquement. Ils sont loin derrière leur ancienne métropole. Ils cherchent donc à décoller selon l'analyse de Rostow, pour rejoindre le niveau de développement des pays industrialisés. [...]
[...] D'abord, le bilan négatif des stratégies qui ont sacrifié en tout ou en partie l'agriculture vivrière. Ensuite, le bilan plus satisfaisant de celles qui ont su intégrer l'agriculture à leur stratégie. Enfin le bilan encore plus positif de celles qui, tout en ne négligeant pas l'agriculture, ont tout de même donné la priorité effective à l'industrie. 1ère partie : Les stratégies de développement qui ont négligé l'agriculture de subsistance vivrière ont souvent abouti à des échecs en matière de développement A. [...]
[...] Les moyens divers : sous l'impulsion de l'Etat substitut à la Gerschenchron en particulier, une exportation de produits agricoles bruts (riz) ou faiblement transformés (fils de soie), avec comme objectif de passer très vite à l'exportation de produits manufacturés. Akamatsu en tire sa théorie du développement en vol d'oies sauvages d'ailleurs en 1935. B. Le cas des NPIA Priorité à l'industrialisation : la modernisation des campagnes que l'on a déjà examinée n'est qu'un moyen, intelligemment employé mais d'impact assez secondaire, dans le processus d'industrialisation accélérée. Leur stratégie illustre la nécessité d'une approche volontariste du contenu de la spécialisation internationale. [...]
[...] Des cas récents au bilan positif Exemples - Les Nouveaux Pays Industrialisés Asiatiques (NPIA) de la première génération (Corée, Taïwan) avec les réformes agraires accompagnant l'industrialisation dans les années 1950 - Plus globalement, en Asie, avec la révolution verte et le riz à haut rendement. Le succès - Amélioration des conditions de vie dans les campagnes où vit une large part de la population, grâce aux gains de productivité et à la transformation des conditions d'activité (mécanisation, artisanat rural lié à cette agriculture) : loi de Malthus sur l'alimentation (les ressources augmentent plus vite que la population). - Participation au développement global : élargissement de l'offre et de la demande intérieure, surplus exportables, stimulation mutuelle agriculture-industrie. [...]
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