Dans le débat actuel sur la mondialisation, c'est-à-dire l'échange généralisé dans de multiples domaines à l'échelle planétaire, il est intéressant de s'intéresser sur la place dans le système monde et le rôle dans l'économie mondiale de l'ensemble des pays pauvres. La notion de sous-développement, qui apparaît en 1949 dans le point 4 du discours d'investiture de Truman, caractérise essentiellement les Etats d'Amérique Latine, d'Afrique et d'Asie, c'est-à-dire ceux qui géographiquement se situent au « Sud » des pays développés.
[...] Mais, le contre-choc pétrolier résultant de la dépression occidentale et des politiques d'économie et de substitution d'énergie, met fin au mirage. Les échanges internationaux restent déséquilibrés: les pays dits en développement exportent des produits bruts et importent des produits manufacturés. Des firmes multinationales sont de véritables pieuvres qui contrôlent ces marchés nationaux. Les échanges sont déséquilibrés, comme le traduit la spirale de l'endettement lors de la décennie perdue en 1980. Le recyclage des pétrodollars a été imprudent et le problème de la dette est au cœur des échanges internationaux. [...]
[...] De plus, ces pays doivent participer à l'effort de guerre, lors des deux conflits mondiaux, en envoyant des hommes qui servent de main-d'œuvre ou de chair à canon Mais, même si les échanges sont inégaux, ces pays sont intégrés dans l'économie mondiale par l'intermédiaire de leurs métropoles: les Indes britanniques, joyau de l'empire commercent du coton ou du thé avec le Royaume-Uni dans le cadre de la préférence impériale des tarifs douaniers. De plus, les pays pauvres sont soumis à l'impérialisme occidental. La libre circulation des capitaux avant 1914 permet des investissements directs à l'étranger. Avec la doctrine Monroe, l'Amérique Latine devient la chasse gardée des banques américaines. Certes les colonies de peuplement bénéficient d'investissement d'infrastructures, telles que le chemin de fer chinois ou ottoman mais l'échange reste asymétrique et déséquilibré. Les cours des produits bruts, exportations exclusives des pays pauvres, sont fixés par l'Occident. [...]
[...] Leur rôle a été plus ou moins fort mais toujours insignifiant face au poids des pays développés, et notamment ceux à économie de marché. Mais, dans le débat de la régulation de la mondialisation, un nombre croissant de groupes alter mondialistes issus des pays riches se range au côté des pays pauvres contre la logique libérale et capitaliste. Le sommet de Porto Allègre, contre sommet de Davos, ou bien les manifestations contre les réunions du G8, telles qu'à Evian, pourront-ils modifier ce rapport de force et véhiculer ou du moins influencer un développement équilibré et durable? [...]
[...] Des coups de force nationalistes, telle que la nationalisation du canal de Suez par Nasser, ou bien les victoires armées permettent à ces pays d'apparaître sur la scène internationale. La conférence de Bandung en 1955 marque la naissance du mouvement des non- alignés, issu du neutralisme de Nehru, ainsi que l'apparition de ce que Sauvy nomme Tiers-monde Cette opposition permet une place nouvelle dans les rapports de force mondiaux: ces pays en effet entrent massivement dans l'Organisation des Nations Unies dans le cadre du groupe des 77 Toutefois, malgré cette place moins modeste, les pays sous- développés, ou plutôt désormais en voie de développement, adoptent des voies et des stratégies diverses pour sortir de ce sous-développement. [...]
[...] L'insertion dans l'échange mondial est contrôlée mais rééquilibrée dans la mesure où leurs produits industriels, tels que les composants électroniques, les produits textiles ou les jouets sont compétitifs grâce à l'avantage comparatif de la main-d'œuvre. Par conséquent, malgré une place plus importante des pays pauvres, leur rôle, à de rares exceptions, est très marginal du fait des Trente Glorieuses en Occident. Même s'ils revendiquent un Nouvel ordre mondial, même s'ils tendent à s'insérer dans l'économie mondiale dans le cadre du General Agreement on Tariffs and Trade, ces pays pauvres restent des zones d'influence des Grands. [...]
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