D'après Cowen et Shenton (1996), le développement a pour origine la période coloniale du début du 19e siècle. Portée par l'idée de progrès et « les lumières de la civilisation », le développement se définissait alors comme l'amélioration des conditions de production du pays, des conditions de vie matérielle et morale des habitants. Il participait ainsi à la mise en place d'un ordre économique et politique permettant l'intégration des colonies à la dynamique capitaliste.
Au moment de la décolonisation, les élites de ces pays s'engagèrent dans des stratégies de « développement national », avec toutes les tensions et les ambigüités que cela suppose, entre tradition et modernité, entre culture locale et exigences des marchés internationaux.
Le développement se définit donc a priori comme les évolutions positives d'un pays ou d'une zone géographique dans un domaine déterminé (croissance, revenu, santé) établies à partir d'indicateurs variables (PIB, IDH), et parfois contradictoires dans les représentations de la réalité qu'ils véhiculent (de ce que peut être le développement).
C'est donc une notion qui renvoie à la réalisation d'un potentiel et à la définition d'une société souhaitable, en ce sens donc, une notion politique. Elle implique que les sociétés fassent des choix en termes de principes et d'objectifs.
De nos jours cette notion prend ainsi désormais une dimension plus humaine, puisqu'on parle de « développement durable » (Rapport Bruntland 1987) et de « développement centré sur les besoins humains » (PNUD 2005). Ces deux notions sont partiellement reprises dans les huit objectifs du Millénaire définis par la Banque Mondiale (réduire extrême pauvreté et la faim, éducation primaire, situation des femmes, réduire mortalité infantile, santé maternelle, combattre VIH, accès à environnement durable, partenariat mondial pour le développement).
[...] Quels sont les nouvelles contraintes et enjeux du développement ? II) Les défis d'un développement efficace et durable La qualité des structures : une étape nécessaire de la croissance Si certains pays connaissent désormais une dynamique du progrès satisfaisante, et montrent ainsi que le sous-développement n'est pas une facilité, d'autres, comme les pays d'Afrique Sub-saharienne, connaissent une stagnation, voire un recul du développement, et s'enferment une relative marginalisation. En des IDE sont destinés à l'Afrique, soit environ 80 milliards sur un total de plus de 600 milliards ; et cette répartition est inégale, puisque le Nigeria (secteur pétrolier) et l'Afrique du Sud partagent environ la moitié de ces IDE. [...]
[...] Mais d'un autre côté, la rationalisation de la production en termes de productivité et d'économie d'échelle devient plus hasardeuse. En fait, la solution passe par une imposition progressive de nouvelles règles et mesures de fiscalités, et en parallèle, une amélioration des institutions. La qualité des institutions : On peut plus simplement considérer qu'elles renvoient à trois dimensions : la qualité de la gestion des affaires publiques (droits civiques et politiques, stabilité politique, efficience du secteur public, poids de la réglementation, corruption), la protection des lois qui garantissent de la propriété privée, et les limites imposées aux dirigeants politiques (responsabilité et respect de l'Etat de droit). [...]
[...] Une réforme du secteur bancaire et financier permet alors une meilleure allocation de l'épargne locale et des investissements étrangers aux besoins du sous-développement. L'augmentation de l'offre réduit en effet les besoins d'autofinancement des firmes et surtout le coût de la finance externe, en compétition avec la finance locale (Rajan et Zingales, 1998). Elles peuvent plus facilement mobiliser des fonds sur les marchés, et prendre plus de risques. En ce qui concerne la rémunération des capitaux, De Gregorio et Guidotti (1995) ont montré que le taux d'intérêt doit être en équilibre entre les deux extrêmes (un U renversé) : trop bas il favorise la consommation et l'emprunt mais provoque en contrepartie la désintermédiation, trop haut il favorise l'investissement et provoque une concentration excessive de projets risqués qui ne seront peut-être pas soutenables lorsqu'il faudra les rembourser à partir des profits dégagés. [...]
[...] - le développement d'une technologie propre : au Brésil des voitures peuvent marcher à l'éthanol, et dans les pays d'Asie, rôle de l'économie immatérielle (composants, ordinateurs). D'après Krugman, l'Etat doit y consacrer des budgets importants, soit pour aider au démarrage, soit pour aider à la constitution de pôles. L'évolution de la logique des marchés : Le MDP (mécanisme pour un développement propre) (c'est-à-dire un investissement d'un Etat dans le domaine renouvelable d'un PED lui donne la possibilité de plus polluer, en terme d'unité de droit d'émission de GES) offrirait alors un cadre incitatif à de nouveaux transferts de technologies "propres". [...]
[...] La financiarisation de l'économie (ou capter l'épargne et attirer les capitaux) Dans les PED de larges montants de monnaie liquide sont détenus en dehors du système bancaire, faute de rendements intéressants et de confiance dans les moyens de paiement des dépôts. En Afrique 37% des capitaux privés des milieux d'affaires africains sont ainsi investis hors du continent (contre en Asie). La qualité du secteur financier favorise pourtant la captation de l'épargne locale, et donc une meilleure circulation du volume potentiel des crédits et de l'investissement. Améliorer l'intermédiation financière, c'est-à-dire l'information sur les marchés, les réserves de liquidités des banques de crédit, et la réputation des banques centrales, est une priorité des PED. [...]
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