Si l'on s'accorde aujourd'hui à dater la première forme de mondialisation à l'Antiquité, la globalisation des activités économiques est aussi un processus relativement ancien. Dès le 16e siècle avec la découverte des Amériques par Christophe Colomb, les grandes puissances européennes se sont engagées dans une compétition acharnée pour constituer les plus grands empires coloniaux qui puissent alimenter leur capitalisme naissant tout en confortant la puissance des nations. Dès le début, les Européens organisent l'extraversion de matières premières vers les métropoles. Les Compagnies des Indes constituent le premier instrument de cette domination. Mais c'est au 19e siècle, avec la Révolution industrielle anglaise, qu'émerge l'architecture du système international. Les industries en pleine expansion nécessitent toujours plus de matières premières et de nouveaux débouchés pour leurs produits manufacturés. C'est notamment ce qui conduit au partage de l'Afrique entre les grands pays industriels lors de la Conférence de Berlin (1884-1885).
Un siècle plus tard, la plupart des pays du Sud ont acquis leur indépendance politique. Mais la domination économique de ce qu'on appelle désormais les pays occidentaux reste forte. L'amélioration et la baisse des coûts de transport et de communication ont entraîné l'émergence du processus de transnationalisation des grandes entreprises capitalistes. Désormais ce sont leurs stratégies productives qui sont au coeur de l'ordre économique et financier mondial.
[...] C'est toujours la même finalité qui pousse les multinationales à investir dans les PED : l'optimisation des profits. Pour ce faire, les stratégies reposent généralement sur l'opportunité de la dérégulation et de l'ouverture au capital étranger de certaines activités. Ces stratégies peuvent amener à implanter des unités de production ou de vente afin de s'approvisionner à moindres coûts en matières premières (pétrole, gaz, minerais, céréales ou oléoprotéagineux). Elles peuvent également se traduire par l'ouverture de marchés tiers ou le maintien de part de marché local ou régional (automobile, chimie, énergie électrique, télécommunications, produits manufacturés . [...]
[...] Loin d'être synonyme de développement, la mondialisation libérale est considérée ici comme facteur d'aggravation des inégalités et d'insécurité économique. Une prise de conscience forte des risques du marché prédominant, instance de régulation des sociétés, s'est traduite par la recherche de nouvelle forme de régulation, fondée sur une organisation économique, sociale et politique, plus centrée sur les droits de l'homme. Aujourd'hui la mise en place de ce modèle d'organisation économique et de gouvernance d'un type nouveau est paralysée par des différends internationaux . [...]
[...] Il s'agit d'un partenariat triangulaire entre l'ONU, les grandes multinationales et la société civile représentée par quelques grandes ONG. Mais ce pacte ne fait pas l'unanimité : il n'a aucune contrainte juridique, il repose sur le concept très vague de moralisation des pratiques économiques et financières. Par contre, il permet aux multinationales de s'offrir à peu de frais une belle image de marque. Pour Michel Rogalski si l'échelon étatique est supplanté par ce nouveau pacte global, ce sont les fondements mêmes de la démocratie qui sont menacés. [...]
[...] Les effets positifs des IDE pour le développement des PED sont ensuite à relativiser. On retrouve la même hétérogénéité de répartition des IDE à l'échelle locale et régionale. En réalité, le dynamisme des multinationales reste souvent limité à leur proche environnement. Ainsi, les disparités régionales s'accroissent-elles au Mexique, entre le nord industrialisé et les espaces métropolitains (régions de Mexico, Guadalajara et Monterrey), périphéries intégrées aux espaces de l'économie mondiale, et les espaces ruraux, particulièrement au Chiapas, qui se marginalisent de plus en plus. [...]
[...] Au niveau de la population existe le même phénomène de développement à deux vitesses. Seule une minorité bénéficie des effets de l'implantation des multinationales. De plus, ces entreprises important souvent la main-d'œuvre la plus qualifiée, une faible part de la masse salariale est distribuée à la population locale. Nous devons également noter la corruption de nombreux dirigeants qui aggrave ce phénomène. Il ne faut pas oublier une dernière série d'aspects négatifs qui montrent la faible préoccupation de certaines grandes multinationales pour les populations et l'environnement. [...]
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