L'industrie pharmaceutique est issue de l'officine. A l'origine, les pharmaciens dans leur arrière-boutique entreposaient et préparaient les médicaments. Cette pratique artisanale a débouché par la suite sur une industrialisation de la pharmacie. L'industrie pharmaceutique a débuté, il y a moins d'un siècle et demi. Les Expositions Universelles, dès le milieu du 19ème siècle, et jusque dans les années trente, ont favorisées l'industrie pharmaceutique naissante. Elles ont permis de dévoiler les différents procédés de fabrication, ce qui a eu pour effet de propager ce nouveau savoir. Lors de ces expositions, les fabricants de nationalités diverses étaient à l'affût de nouvelles méthodes de fabrication de leurs concurrents étrangers.
Le passage à une activité industrielle a donc correspondu pour les pharmaciens à une révolution culturelle: d'une activité individuelle, ils sont passés progressivement à une structure organisationnelle. Et à partir de leurs origines familiales, ils sont devenus de véritables entrepreneurs. Ils ont pris des risques financiers et conduit une expansion qui a fait connaître les médicaments à travers le monde. Pendant longtemps, ces entreprises étaient le fief de familles qui offraient un emploi à vie et se transmettaient de génération en génération.
[...] Tubiana, on peut retenir que sont favorables à l'innovation : la concurrence pour l'innovation, la concurrence ex-ante sur le marché des produits, la diffusion de la connaissance accumulée à l'occasion des innovations antérieures, mais aussi la protection contre la concurrence ex-post sur le marché des produits. Pour ce dernier argument, il faut prendre conscience que les recherches dans le secteur des biotechnologies sont coûteuses et longues. L'introduction par exemple d'un nouveau produit dans le domaine des biotechnologies va, comme pour tous les produits, suivre le mécanisme du cycle de vie. Ce produit va connaître plusieurs phases qui iront de la recherche-développement au lancement, à sa maturité, à son déclin. [...]
[...] Seulement, à la même époque, d'autres pharmaciens se plaçaient à la tête de l'industrie chimique naissante. Des savants comme Fourcroy, Vauquelin, Robiquet, Chaptal, Courtois, Labarraque, Nativelle fondent des usines, où la recherche scientifique est suivie de près par l'entreprise industrielle, car la masse des capitaux nécessaires est moins importante qu'aujourd'hui, et participent au grand essor économique national. Cette conception humanitaire de la productivité se rencontre fréquemment dans la première moitié du XIXe siècle durant laquelle Fourcroy, Vauquelin, Chevallier, Soubeiran avaient rêvé de réunir en un seul faisceau toutes les pharmacies de France pour en former une association ayant pour but l'achat des drogues, et la préparation en grand et en commun de médicaments offrant toutes les garanties. [...]
[...] Sans cette protection, les investisseurs ne vont pas mettre des millions de dollars dans la recherche. Comme le définit Noiville, le brevet est un monopole temporaire d'exploitation qui donne à son titulaire la faculté d'être le seul à fabriquer et à commercialiser l'invention brevetée. En offrant ainsi à celui qui a choisi d'investir dans la recherche, le moyen de rentrer dans ses fonds et d'en tirer profit, le droit des brevets se veut un instrument du progrès technique. Pour donner lieu à un brevet déposé, une innovation doit répondre à plusieurs critères : elle doit faire preuve de nouveauté (c'est-à-dire qu'elle doit dépasser l'état actuel des connaissances et des techniques : prior act), elle ne doit pas être évidente pour un spécialiste (nonobvious) et enfin elle doit donner lieu à un produit pouvant être fabriqué de façon industrielle (useful). [...]
[...] La présence effective d'un tissu de jeunes entreprises innovantes de biotechnologie est donc une source d'innovations majeures pour le secteur pharmaceutique. Ainsi, actuellement 15% des nouveaux médicaments seraient issus des biotechnologies et les projections portent ce chiffre à 40% pour 2010. C'est le domaine pour lequel le public admet le mieux l'usage des biotechnologies quand il fait appel à la transgenèse, à condition que les micro-organismes génétiquement modifiés soient cultivés en réacteurs fermés et non en plein champ, et avec les meilleures conditions de biosécurité. [...]
[...] Cette recherche de l'intérêt individuel est dans la théorie libérale tout à fait en harmonie avec la recherche du bien-être social. (En 1776, A. Smith écrivait dans La richesse des nations »Nous n'attendons pas notre dîner de la bienveillance du boucher ou de celle du marchand de vin ou du boulanger, mais bien de la considération qu'ils ont de leur propre intérêt. Nous nous adressons non pas à leur humanité, mais à leur égoïsme, nous ne leur parlons pas de nos besoins, mais de notre propre intérêt. [...]
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