La faillite russe ? La faute du FMI. La crise asiatique ? Encore le FMI. Le marasme en Afrique, l'effondrement du Brésil, le chômage en Corée ? Toujours le FMI. Jamais une institution n'aura subi telle avalanche de critiques. Honni par les pays pauvres qui subissent sa loi, brocardé par les pays riches qui lui reprochent de dépenser en pure perte l'argent du contribuable, le fonds est critiqué de toutes parts. Pourtant, il n'a jamais eu autant de pouvoirs qu'aujourd'hui (avec plus de 100 programmes d'aides en 1999). Le fonds occupe une position d'influence centrale. A bien des égards, le FMI, avec l'interdépendance des marchés et la globalisation financière, est appelé à jouer un rôle croissant. Pour autant, les défis posés par ces évolutions ne sont pas sans effets sur l'institution elle même. Après les crises récentes qu'elle n'a pu anticiper, le FMI doit repenser ses modes de fonctionnement, dont certains ont montré leur caractère obsolète. Ces réformes nécessaires doivent permettre d'anticiper les prochaines crises. Quel rôle doit alors avoir le FMI au sein de cette nouvelle donne ?
Les instruments d'intervention traditionnels du FMI, trop rigides et trop interventionnistes, ont montré leurs limites et ont amené un flot de critiques contre cette institution (I). Avec la globalisation financière et l'interdépendance des marchés, le FMI doit se recentrer sur un rôle moins interventionniste en développant des outils d'interventions plus rapides et plus souples. En même temps, le FMI ne peut plus agir seul et doit rechercher de nouveaux intervenants avec qui régler les crises. (II)
[...] LE remboursement s'étale sur 5 à 10 ans. Enfin, la FFCI (Facilité de financement compensatoire de financement pour imprévus) et le mécanisme de financement des stocks régulateurs sont des outils plus spécifiques qui permettent de répondre à une variation jugée temporaire des recettes d'exportation ou des coûts d'importation. Efficacité : Avec des engagements qui atteignent le de l'aide financière promise pour la Thaïlande et l'Indonésie et plus du 1/3 pour la Corée (comme pour le Mexique en 1995), le FMI est la clé de voûte des plans de sauvetage. [...]
[...] Le FMI doit donc également réformer ses instruments d'interventions pour plus de rapidité et d'efficacité. Par ailleurs, les interventions du FMI sont de plus en plus jugées comme trop peu discrètes. Ce dernier fait alors figure de " pompier pyromane " (J.Sachs). L'idée soutenue par Sachs est que les interventions " tonitruantes " du FMI font paniquer les investisseurs qui se disent : " Si le FMI est là, mieux vaut se retirer LE FMI jouerait presque un rôle procyclique en faveur de l'accentuation des crises (phénomène auto réalisateur). [...]
[...] Le FMI tend donc à être de plus en plus critiqué. La critique porte sur ces interventions à coups de milliards (d'argent public) pour aider les pays en difficultés et rattraper les erreurs des intervenants du privé (aléa moral). La crise asiatique a montré que l'injection massive d'argent ne règle pas tous les problèmes (surtout si les pouvoirs publics des pays sont trop faibles pour pouvoir utiliser correctement ces sommes) et invite à reconsidérer le rôle et les moyens d'intervention du FMI. [...]
[...] Dans un contexte d'interdépendance croissante des économies, les mécanismes de concertation sont inadaptés avec une trop large place faite aux pays industrialisés. Il convient donc de mettre en place de véritables normes mondiales mais surtout d'élargir les instances de concertation aux pays émergents. La France a ainsi proposé de réformer l'instance politique du FMI, à savoir le comité intérimaire, dans le sens d'un renforcement, allant jusqu'à donner un pouvoir exécutif direct à cette instance ministérielle. L'augmentation des quote parts du FMI est une bonne initiative pour renforcer l'impact de l'intervention du FMI. [...]
[...] Les entreprises doivent être transparentes et fournir les informations nécessaires pour l'actionnaire. La pratique des conglomérats en Corée ne permet pas d'atteindre ces objectifs par exemple. La transparence est la condition nécessaire car son défaut empêche les investisseurs de prendre des décisions rationnelles et elle prive les organismes de contrôle au premier rang desquels le FMI des éléments indispensable à une action préventive. Il apparaît en fait indispensable d'associer les investisseurs privés à la résolution des crises. J.Sachs souligne que l'argent du FMI ne peut pas tout. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture