Quel rôle pour l’Etat dans une économie mondialisée ?

Résumé du document

La mondialisation a fait l'objet de nombreux débats pour être tour à tour critiquée comme facteur d'aggravation des inégalités entre nations, puis défendue comme la poursuite au niveau mondial du processus national d'intégration et d'uniformisation qui a caractérisé les 100 dernières années. Mais les débats se sont peu à peu déplacés pour traiter plus précisément des principes sur la base desquels la mondialisation est ou n'est pas gouvernée. Ainsi, Michel Pébereau avançait que « la mondialisation, qui rend vaines ou contre-productives certaines interventions nationales, rend indispensable des modes de régulation nouveaux fondés sur la coordination des politiques des Etats ou l'instauration de décision et d'actions internationaux ».
Selon Elie Cohen, ("La tentation hexagonale", 1996) la mondialisation comporte trois dimensions : "libéralisation des échanges mondiaux (biens, services, capitaux), déréglementation des économies nationales et internationalisation des firmes". Mais, au delà du simple aspect économique, la mondialisation conduit à une interpénétration croissante des sphères politique, économique et culturelle, remettant ainsi en question les frontières traditionnelle de la notion d'Etat-nation.
Ainsi, dans une économie mondialisée au sein de laquelle les frontières entre acteurs tendent à disparaître en même temps que ces derniers agissent de façon plus autonome, le rôle traditionnel de l'Etat semble être remis en question.

Extraits

[...] Conclusion Que les interventions de l'Etat puissent être source d'instabilité est évident ; qu'elles aient été effectivement déstabilisatrices en de nombreuses occasions est tout aussi indéniable ; qu'elles soient la seule source de chocs qui perturbent un mécanisme intrinsèquement stable est une proposition qui ne sauraient sérieusement avancer que des personnes accordant une foi extravagante à leurs propres modèles abstraits Tobin Bibliographie C. Chavagneux, Economie politique internationale, La Découverte, Paris A. Benassy-Quéré, B. Coeuré, P. Jacquet, J. Pisani-Ferry, Politique Economique, de Boeck, Bruxelles P. [...]

[...] Chantepie, L. Gautier, O.Piot, D. Plihon, La nouvelle politique économique. L'Etat face à la mondialisation, PUF, Paris F. Crépeau, Mondialisation des échanges et fonctions de l'Etat, Bruylant, Bruxelles P. Jacquet, J. Pisani-Ferry, L. [...]

[...] Dès lors, opter pour une position privilégiant le chacun pour soi est sous-optimal. On peut penser à titre d'exemple au manque de coordination dans la lutte contre l'inflation au cours des années 1980. La politique de rigueur américaine a entraîné une forte hausse des taux d'intérêt qui a elle-même attiré les capitaux étrangers, poussé le dollar à la hausse, exportant ainsi les pressions inflationnistes vers le reste du monde qui a du mettre en place une politique monétaire d'autant plus stricte. [...]

[...] La politique monétaire doit par ailleurs être neutre pour Friedman et avoir pour objectif d'assurer la stabilité des prix qui réalise l'équilibre du marché des biens et des services selon le niveau de production (demande globale) permis par la fonction de production (Cobb-Douglas). Dans ce cadre, toute politique économique expansionniste est inefficace et a au contraire des effets négatifs sur la croissance. Allant plus loin encore, l'école du public choice (Anthony Downs, Gordon Tullock et James Buchanan) allie l'économie et la science politique et en conclue que de la même manière qu'il existe des défaillances du marché, il existe des carences l'Etat. [...]

[...] L'intégration des économies et le dépassement du cadre national 1. L'intégration croissante des économies Le niveau d'intégration des économies était très élevé durant la deuxième moitié du XIXème siècle, mais celui-ci s'est trouvé réduit du fait du ralentissement de la production mondiale et le retour du protectionnisme entre les deux conflits mondiaux. Il a ainsi fallut attendre les années 1970 pour atteindre le niveau d'intégration de 1913. Aussi, les exportations mondiales en pourcentage du PIB sont passées de 11,7% du PIB mondial en 1973 à 17,1% en 1993, et ce mouvement n'a cessé de se renforcer. [...]