Marchés financiers, crise financière, marchés de titres, instruments financiers, circulation des capitaux, flux internationaux
Le système que constituent les marchés financiers comprend tout à la fois les marchés de titres et d'instruments financiers et leurs intervenants, mais aussi les banques et les mécanismes de crédit. Il a pour objet d'assurer la circulation des capitaux en cherchant à optimiser leur rendement. La finance a connu un développement spectaculaire depuis les années 1970, notamment grâce à la libéralisation et l'intégration du système financier international. La croissance des flux internationaux de capitaux au cours de la période 1995-2005 a ainsi été beaucoup plus élevée que celle du PIB mondial, provoquant un certain nombre de déséquilibres sur les marchés et dans l'économie réelle. Or, la régulation, que l'on peut définir comme l'établissement de règles par l'Etat, les autorités monétaires ou les opérateurs des marchés eux-mêmes (il s'agit alors de l'autorégulation), semble avoir échoué à assurer la stabilité du système économique. Et, régulièrement, des voix s'élèvent pour s'interroger sur la latitude dont disposent encore les pouvoirs publics pour conduire et contrôler la politique économique dans un environnement qui serait dominé par les marchés et fragilisé par leur instabilité.
[...] Dans le premier cas, les marchés financiers ne font que refléter les cycles de l'économie réelle, dans le second ils les déterminent. Mais quelle que soit l'interprétation retenue, l'analyse empirique confirme une forte corrélation entre l'évolution du cycle boursier et celle du cycle économique réel. Elle montre également que sur le long terme, le prix des actifs financiers reflète bien l'état de l'économie réelle. C'est pourquoi la régulation des marchés financiers ne peut se fixer pour objectif une disparition complète des crises puisque celles-ci semblent être le mode de régulation interne non seulement de l'économie dans son ensemble mais aussi du système financier lui-même. [...]
[...] La crise actuelle s'explique largement par la défaillance des mécanismes de régulation des marchés financiers À la suite des crises de la fin des années 1990 (LTCM, Enron, bulle internet, etc), on a pu observer un certain retour à la régulation des marchés financiers. Aux Etats-Unis, la loi Sarbanes-Oxley, votée en 2002, a constitué la plus importante réforme du droit financier américain depuis les années 1930. Elle a obligé les dirigeants d'entreprises cotées à évaluer leur contrôler interne et à certifier leurs comptes auprès de la SEC, sous peine d'infraction pénale. [...]
[...] Le processus de dérégulation des marchés financiers enclenché depuis les années 1970 s'est accompagné d'une succession de crises financières plus fortes et plus fréquentes A. Le processus de dérégulation est au coeur de la globalisation financière Après avoir été longtemps soumis à de multiples contraintes (encadrement du crédit, contrôle des changes, cloisonnement des activités bancaires, etc), les systèmes financiers se sont profondément transformés depuis les années 1970, sous l'effet des innovations technologiques, de la croissance, des besoins de financement et de l'influence des économistes néolibéraux. [...]
[...] Un deuxième point essentiel est le recours à des techniques toujours plus sophistiquées de traitement du risque: les créances les plus risquées ont été fractionnées et incorporées à différents titres (les Mortgage-Backed Securities, MBS), revendus ensuite sur les marchés financiers. Ces opérations de titrisation ont permis aux établissements de crédit de sortir ces créances risquées de leur bilan (cf. Accords de Bâle I). Enfin, la bulle immobilière garantissait aux préteurs une plus-value sur la vente du bien immobilier en cas de défaut de paiement. La crise s'est propagée à l'ensemble du système financier. En effet, les nombreuses institutions financières, et non uniquement les hedge funds, ont découvert dans leurs portefeuilles des titres indirectement adossés à du subprime. [...]
[...] Cette idée de supervision macroprudentielle a été reprise par le G20 mais se heurte pour le moment à de nombreux obstacles techniques et politiques. Le FMI et la Banque mondiale, créés par les accords de Bretton Woods, ont perdu ces dernières années une bonne part de leur légitimité. La réforme de ces institutions doit avoir pour objet une plus grande démocratie et une plus grande transparence dans la prise des décisions, notamment par une participation des pays émergents et en développement aux instances de direction. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture