La gouvernance de la mondialisation devrait assurer la préservation des grands équilibres ou la correction des grands déséquilibres économiques mondiaux, dans le respect des intérêts de chaque membre de la communauté international.
Traditionnellement, la gouvernance mondiale accorde un rôle régulateur aux pouvoirs publics nationaux ainsi qu'aux organisations internationales apparues après la Deuxième Guerre mondiale, dont les membres sont les Etats (...)
[...] La nouvelle gouvernance peut avoir alors un caractère supranational. B La nouvelle gouvernance est difficile à mettre en place nouvelle gouvernance mondiale exigerait l'implication d'un tel nombre d'intervenants que l'on multiplierait les occasions de désaccords et de tensions, ce qui ferait échouer la coopération. Dans le cas de l'Union européenne une identité européenne encore fragile rend difficile la gouvernance régionale De façon comparable, la gouvernance mondiale n'est concevable qu'à la condition qu'une communauté internationale soudée sur l'essentiel apparaisse et s'affirme, ce qui n'est pas encore le cas. [...]
[...] La gouvernance européenne s'articule relativement efficacement autour de trois pôles: les Etats membres, les institutions communautaires et la société civile européenne. La nouvelle gouvernance mondiale doit préserver la souveraineté des États en les impliquant à parts égales dans les organisations internationales, quel que soit le niveau de développement de leurs économies. Ainsi, les pays les plus puissants ne devraient pas dominer les autres, ce qui garantirait une certaine équité et contribuerait au développement économique et social dans toutes les parties du monde. [...]
[...] La négociation peut n'être alors qu'un alibi pour imposer une mondialisation au profit des plus puissants. On peut douter, par exemple, du motif de la revendication d'une clause sociale dans les échanges. Officiellement, il s'agirait d'assainir le commerce international en interdisant le dumping social, qui est une pratique déloyale et qui bloque le progrès social des pays du Sud. Officieusement, il s'agirait d'un protectionnisme déguisé des pays du Nord. société civile devenant l'une des instances de la nouvelle gouvernance, sous couvert de démocratie participative, présente aussi un danger. [...]
[...] Fukuyama, l'effondrement du communisme et la diffusion planétaire du modèle libéral aurait dû abolir l'histoire au sens hégélien. Il considère alors que le libéralisme est la meilleure issue à donner au monde, ce qui irait dans le sens de l'affirmation d'une gouvernance libérale. Dans une logique libérale, les défenseurs de la mondialisation sont convaincus que la gouvernance par les marchés, ou gouvernance libérale, régule automatiquement l'économie mondiale. La libéralisation de flux de marchandises et de capitaux assurerait la meilleure affectation possible des ressources. [...]
[...] Cette gouvernance traditionnelle ne parviendrait plus à assurer la régulation de la mondialisation pour quatre raisons. Premièrement, elle n'est guère compatible avec le modèle libéral dominant qui préconise une régulation par la loi, de marché (le laisser-faire et le laisser passer), et donc le désengagement de l'Etat. Deuxièmement, la mondialisation s'est accélérée à partir des années 80; la déréglementation a ouvert les marchés nationaux; les Etats-nations n'ont plus le contrôle de l'intégration mondiale des économies nationales. Troisièmement, la mondialisation est marquée par le pouvoir croissant de firmes globales et parfois apatrides, ou firmes transnationales. [...]
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