Depuis les années 1980, il apparaît que les crises financières à répétition, débouchant le plus souvent sur des crises de l'économie réelle, ont pour principale cause la libéralisation financière impulsée par le consensus de Washington, dont le Fonds Monétaire International (FMI) est le promoteur principal.
Kaminski et Reinhart ont montré en 1996 que les crises économiques pendant les années 1970 étaient rares et n'avaient pas de lien avec les crises de balance des paiements, et qu'à la suite du mouvement de libéralisation financière mondiale, le nombre de crises bancaires a fortement augmenté. L'Argentine a ainsi connu une grave crise financière, en 1980, se traduisant par l'existence d'un processus de panique bancaire conduisant à la fermeture, la fusion ou la prise de contrôle par le secteur public des établissements financiers mis en difficulté.
[...] La crise thaïlandaise est un exemple frappant des effets désastreux des politiques de libéralisation financière : la disparition du contrôle du crédit a entraîné un fort investissement dans des secteurs à faible rentabilité (l'efficacité du coefficient marginal est ainsi passée de pour la période 1986-1991 à en 1996) ou dans le secteur immobilier, provoquant un risque de bulle immobilière. Ce type de prêt n'aurait pu être effectué avant la mise en place de pratiques conséquentes à la libéralisation financière, du fait de la répression financière que subissaient les banques auparavant ce qui les empêchait de facturer des primes de risque élevées du fait du caractère administré des taux d'intérêt, qui se traduisait par un plafonnement de ceux-ci. [...]
[...] Les marchés financiers ont encouragé les consommateurs à emprunter en créant des instruments toujours plus sophistiqués et difficiles à contrôler. Or, les autorités publiques, au lieu de mettre en place une politique de prévention, ont encouragé le processus en intervenant à chaque fois que le système financier était menacé. De plus, les banques ont adopté, avec la libéralisation et donc la montée de la concurrence, un comportement spéculatif à l'excès, qui ne laisse plus de place au calcul des coûts avantages/risques, et qui n'a plus rien avoir avec la sphère réelle de l'économie. [...]
[...] Or, les USA se finançant grâce à l'épargne du reste du monde, la crise s'est répercutée sur ces pays, les pays émergents ont été touchés par la forte baisse des capitaux apportés par les investisseurs internationaux, et leurs bourses ont été secouées par des allers-retours de la part des investisseurs : ces derniers ont ainsi sorti en 2008 plus de capitaux qu'ils n'en ont amené, ce qui a provoqué des crises bancaires et des crises de change dans les pays émergents, parfois cependant relativement maîtrisées, comme en Chine ou le gouvernement, possédant une main-mise sur le système bancaire, a ainsi contraint les banques à distribuer des crédits. Selon Georges Soros, la crise actuelle marque la fin d'une période d'expansion du crédit basée sur un dollar jouant le rôle de monnaie de réserve internationale : elle marquerait la fin d'un super-boom économique Aujourd'hui, de nombreux économistes prônent un renforcement effectif du contrôle des banques et une surveillance fortement accrue des marchés financiers. Selon Michel Aglietta, il est absolument indispensable de stopper le mouvement de financement des pays développés par les pays émergents. [...]
[...] En quoi l'ouverture des marchés et la globalisation financière sont-elles responsables de la crise ? Depuis les années 1980, il apparaît que les crises financières à répétition, débouchant le plus souvent sur des crises de l'économie réelle, ont pour principale cause la libéralisation financière impulsée par le consensus de Washington, dont le Fonds Monétaire International (FMI) est le promoteur principal. Kaminski et Reinhart ont montré en 1996 que les crises économiques pendant les années 1970 étaient rares et n'avaient pas de lien avec les crises de balance des paiements, et qu'à la suite du mouvement de libéralisation financière mondiale, le nombre de crises bancaires a fortement augmenté . [...]
[...] Enfin, l'endettement contracté à court terme, du fait de l'ouverture des marchés pour financer des projets à long terme a créé un risque de distorsion d'échéance : la dette du secteur privé non bancaire à l'égard de l'étranger s'élevait à 63 milliards de dollars fin 1996, dont 29,2 milliards étaient constitués de dette à échéance inférieure à un an. Des facteurs externes ont contribué à provoquer la crise : les afflux massifs de capitaux de la part des investisseurs étrangers ont provoqué la crise de change lors du retrait de ces capitaux au début de la crise : il y avait alors 82 milliards de dollars de capitaux étrangers sur la période 91-96. Même si les investisseurs avaient des doutes, ils pensaient que le FMI prendrait en charge les risques en cas de grande difficulté. [...]
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