Processus de mondialisation, mondialisation de l'économie, globalisation des risques, mondialisation, domaine politique, domaine culturel, domaine environnemental
Depuis le Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992, le changement climatique global est devenu une préoccupation majeure. Quelques années auparavant, la catastrophe de Tchernobyl avait fait prendre conscience aux sociétés industrialisées que les nuages radioactifs ne s'arrêtaient pas aux frontières. Plus récemment, il a été établi que le séisme qui ravagea la ville japonaise de Kobé en 1995 avait fortement contribué à la récession économique qui a frappé l'Asie à partir de 1997. Qu'il s'agisse des marées noires, de la pollution atmosphérique ou du terrorisme, les risques semblent aujourd'hui toucher tous les domaines et avoir pris une dimension planétaire qui dépasse de beaucoup les intérêts locaux.
Cette globalisation du risque a coïncidé chronologiquement avec le processus de mondialisation de l'économie. La mondialisation est un processus historique qui a connu ces dernières années une brusque accélération. Elle consiste en la diffusion du système capitaliste occidental à l'ensemble de la planète et repose sur la mise en relation de plus en plus étroite d'espaces très éloignés qui sont peu à peu intégrés économiquement. Cette intégration économique dépasse le cadre national et continental. Grâce à l'intensification des échanges d'hommes, de marchandises, de capitaux, la mondialisation de l'économie débouche sur un changement d'échelle, un passage du niveau local au niveau global. Ce changement d'échelle transcende largement le simple domaine économique : il s'étend désormais au domaine politique, culturel, environnemental.
[...] La gestion mondialisée du risque s'appuie ainsi sur de grands principes qui se veulent universels : la globalisation du risque appelle une globalisation des principes de gestion. La difficulté qui se pose ici est de savoir si ces principes sont applicables à l'échelle locale : la plupart du temps, leur application se heurte à des intérêts locaux divergents. Dans ces conditions, la globalisation des risques appelle une redéfinition des modalités de leur gestion. Pour prendre en compte la multiplication des acteurs, on parle aujourd'hui de gouvernance du risque. [...]
[...] Plus récemment encore, on a pu constater que les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 dépassaient largement le cadre de la presqu'île de Manhattan, de la ville de New York ou même des États-Unis. La globalisation n'est d'ailleurs pas uniquement à entendre au sens spatial. On s'aperçoit désormais que les catastrophes ont des conséquences non seulement au plan économique, mais qu'elles affectent le domaine politique, social, environnemental. En réalité, cette globalisation ne vient pas de la source de danger, qui reste la plupart du temps localisée. [...]
[...] Les risques naturels sont ainsi associés à un processus physique d'extension spatiale limitée, les risques industriels à l'usine qui les produit, les risques sociétaux au quartier concerné. D'ailleurs, lorsqu'une catastrophe se produit, elle est associée à un lieu de survenance : les émeutes de Watts, la catastrophe de Seveso, l'inondation de Vaison-la-Romaine, etc. On remarquera d'emblée que cette perception est partiellement erronée. Il existe des risques qui peuvent rapidement dépasser l'échelle locale et qui sont très anciens. L'épidémie de Peste Noire a ravagé l'ensemble de l'Europe. Plus près de nous, la crise économique de 1929 s'est étendue hors des frontières des États-Unis. [...]
[...] Plus généralement, la mondialisation de l'économie s'est appuyée sur la constitution de réseaux dans lesquels les nœuds sont très dépendants les uns des autres. Cette dépendance favorise les effets dominos. Une défaillance localisée entraînera une forte perturbation, voire une interruption plus ou moins importante des flux et des échanges. La défaillance peut être d'origine matérielle. Ainsi, l'informatique a permis de dépasser les frontières, d'abolir la distance et le temps : internet a transformé la planète en un village Or, la dépendance vis-à-vis de l'informatique est telle qu'une simple panne ou un virus peuvent paralyser des pans entiers du réseau. [...]
[...] Or, la mondialisation de l'économie a favorisé la multiplication des acteurs. Par exemple, l'importance des acteurs locaux s'est accrue et conduit à une forte contestation des acteurs nationaux institutionnalisés. De plus, des acteurs privés entrent en jeu : les banques, les compagnies d'assurances, les grands groupes financiers ont évidemment leur mot à dire sur la gestion de risques qui, s'ils devenaient réalité, pourraient entraîner leur faillite. À cela s'ajoute encore l'apparition de nouveaux acteurs, telles les ONG (organisations non gouvernementales). [...]
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