Dans une première partie, nous analyserons le phénomène actuel de désintermédiation et ses conséquences sur l'utilisation de l'agrégat monétaire, puis nous verrons dans un second temps les objectifs qui contredisent une éventuelle désutilité de l'agrégat monétaire comme indicateur et objectif intermédiaire
[...] Si les processus d'épargne et de financement en Europe se déplace de plus en plus du secteur bancaire vers les marchés monétaires et financiers, les agrégats de la masse monétaire perdront leurs fonctions d'indicateurs et d'objectifs intermédiaires Introduction Depuis plusieurs mois, le développement d'Internet nous a montré le tournant définitivement pris par les " brokers " vers les agents non financiers qui ne considèrent plus les marchés comme inaccessibles, bien au contraire, on se trouve dans une situation où ils apparaissent comme un lieu à la fois d'épargne mais aussi de financement. [...]
[...] On peut donc penser que si les agrégats et en particulier M3 devait devenir inutile comme indicateur et comme objectif intermédiaire, alors les autorités ne reculeraient pas devant une nécessaire modification pour rendre M3 " réutilisable Nous pouvons néanmoins remarquer que les banques ne mettent pas fin pour autant à leur rôle dans le domaine de l'épargne et du financement. En effet, les banques, depuis un certain nombre d'années, ont développé le principe de marchéisation des bilans bancaires. Ce principe consiste à mettre fin à l'indexation sur le taux de base bancaire des prêts mais à les indexer sur les taux de marché, car auparavant, les taux des banques qu'elles appliquaient ne dépendaient pas du marché et étaient fixes. [...]
[...] De plus, on se situe depuis une vingtaine d'années dans une croissance exceptionnelle des O.P.C.V.M. (Organisme de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières) qui regroupent des S.I.C.A.V. et des F.C.P. Ces organismes collectent des ressources auprès du public qui veut épargner mais dans une optique plus risquée qu'un simple compte à terme mais où le rendement est inférieur à celui des OPCVM. Ces OPCVM ont connu une croissance très appuyée depuis 1978, date où la loi Monory appliquée des avantages fiscaux aux détenteurs de SICAV composée d'au moins 60% d'actions françaises. [...]
[...] A partir de là, tous agents vont pouvoir venir chercher des capitaux à court terme sur les marchés ou venir en prêter directement sur les marchés de capitaux sans passer par l'intermédiaire d'une banque. Cette situation se verra en particulier avec l'ouverture du marché des Titres de Créances Négociables (T.C.N.) que tous les agents peuvent souscrire ou peuvent émettre. Ce marché va permettre un développement énorme de cette désintermédiation. On peut donc constater qu'il y a un passage de l'épargne et du financement directement sur les marchés financiers, on se situe, par exemple, loin du simple agrégat M2 avec les comptes à terme pour l'épargne, on se situe actuellement dans M3. [...]
[...] Mais surtout, on se trouve dans une situation où M3 se compose de plus en plus de titres financiers avec les OPCVM et les TCN, ces titres évoluent avec les marchés financiers et l'on connaît les fluctuations sans cesse de ce type de marché. Donc plus l'épargne et le financement iront vers les marchés de capitaux et plus la part des titres sera grande dans M3 par rapport à la partie liquide et cela peut en effet poser des problèmes dans la lecture de cet agrégat comme indicateur. [...]
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