Jusqu'en 1945, le Japon a connu une alternance de périodes de fermeture ou plutôt de semi-repli et d'ouverture. A partir de 1955, le Japon va procéder à une ouverture de son marché intérieur par étapes, en s'attaquant d'abord aux barrières douanières, mais sans toucher à ce que les partenaires ou plutôt les concurrents ont appelé les « obstacles structurels », qui forment le « noyau dur » du protectionnisme nippon et rendent très difficile l'accès au marché intérieur japonais. Il s'agit d'un ensemble de comportements et de méthodes couplés avec la stratégie des keiretsu, qui disposent de tous les moyens nécessaires pour continuer d'imposer des normes très strictes de production. L'ouverture du marché japonais reste donc limitée.
Au total, les obstacles structurels n'ont pas disparu : peuvent-ils disparaître? Même si les barrières formelles douanières ont été quasiment éliminées et si le gouvernement encourage officiellement les importations depuis le milieu de la décennie 1980, ces dernières, après avoir augmenté en se diversifiant jusqu'en 1991, sont freinées aujourd'hui par la crise, et la bureaucratie douanière demeure très vigilante.
Il est à remarquer cependant l'augmentation des importations d'électroménager, de matériel de bureau, mais elles sont surtout le fruit de la délocalisation des firmes japonaises en Asie particulièrement, et surtout dans la période de hausse du yen sur le marché des changes et qu'il fallait compenser.
Les frictions commerciales avec les États-Unis et l'Europe se sont ainsi multipliées dans les années 1980 et 1990. Face aux multiples obstacles et au déficit commercial structurel enregistré avec le Japon, les grandes puissances occidentales réagissent.
[...] Elle se traduit par des prises de participations dans des gisements, des mines et des plantations des pays asiatiques, afin d'assurer un approvisionnement régulier des industries japonaises. Elle est aussi marquée par l'extension à l'étranger des réseaux des sogo-shoshas qui permettent à l'industrie nippone de disposer de matières premières à bon prix. - La deuxième phase commence au début des années 80. Elle est caractérisée par l'essor des investissements directs, une diversification des placements et un recentrage sur les pays industrialisés et les NPI. [...]
[...] Cependant, même si le Japon recule par rapport à ses concurrents le Japon n'ayant notamment que peu participé au mouvement de fusions-acquisitions internationales des années 90 ses investissements restent toujours supérieurs au montant atteint en 1986 et les délocalisations se sont même accélérées. De plus, à chaque période d'appréciation du yen a correspondu une nouvelle phase d'investissement à l'étranger: 1999-2000. Aussi le solde des mouvements de capitaux à l'étranger continue-t-il d'être négatif. La part de la production industrielle nippone fabriquée à l'étranger est passée de en 1985 à en 1995 puis à plus de aujourd'hui. Si l'on calcule autrement des salariés d'entreprises nippones travaillent à l'étranger en 2000-2001 contre en 1990-1991. [...]
[...] Ce sont surtout les PMI qui continuent à dépendre des prêts des banques nippones. Cependant, l'ouverture japonaise aux IDE extérieurs est plus lente et moins complète. Il faut attendre la fin des années 1990 pour qu'elle s'accélère (mais il existe cependant un obstacle structurel lié à la déréglementation et à l'ouverture: c'est tout le système des participations croisées entre toutes les entreprises des keiretsu). Aujourd'hui, les participations étrangères se multiplient (Renault, Ford, etc.) 2. La poussée des investissements dans le monde Demeuré longtemps à l'écart des mouvements de capitaux de grande ampleur, le Japon s'est lancé depuis la fin des années 1970 dans une vigoureuse politique d'investissement à l'étranger afin de conforter sa puissance industrielle, commerciale et financière. [...]
[...] Cela le différencie de pays comme le Royaume-Uni et la France demeurés des généralistes du commerce extérieur. C'est ainsi que le Japon n'a cessé d'accroître ses parts de marché pour les produits à demande forte comme les machines de bureau, l'informatique, les fournitures électriques et électroniques, les produits chimiques et pharmaceutiques. En revanche, il a régressé pour les produits à demande faible comme les métaux ferreux et non ferreux, le textile, le cuir, l'habillement et les matériaux de construction. Cette bénéfique concentration le rend cependant vulnérable à la conjoncture et aux mesures de protection prises par les pays industrialisés, comme le rappelle le blocage des importations de magnétoscopes décidés par la France en 1985. [...]
[...] Depuis les années 1980, sous la pression des États-Unis (et notamment dans le cadre de l'Uruguay round), des mesures de libéralisation de ce marché ont été prises : les prix administrés sont un peu abaissés et les importations facilitées, une certaine déréglementation est engagée, mais l'agriculture japonaise reste fortement soutenue, davantage subventionnée que la moyenne des pays de l'OCDE. - Les marchés publics sont étroitement surveillés : ainsi, les entreprises japonaises ont obtenu la quasi-totalité du marché de la construction de l'aéroport du Kansai (Osaka) au milieu des années 1990, ce malgré la candidature de nombreuses sociétés étrangères. La participation de ces dernières est restée limitée à du montant des travaux. [...]
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