Le terme récent de « mondialisation » est fréquemment utilisé depuis les années 1980 pour rendre compte de la « convergence des marchés » dans le monde. En fait, l'interdépendance des économies est très ancienne. La « Révolution néolithique » en est une illustration, certes limitée dans l'espace : des régions comme l'Europe et l'Asie ont progressivement été touchées par les inventions agricoles venues en partie de Mésopotamie. À partir du XVIe siècle, l'aube du capitalisme et surtout au XIXe siècle, l'Europe a dominé, influencé et réuni le monde autour de ses intérêts commerciaux grâce à son avance industrielle et militaire.
La mondialisation actuelle est cependant une « rupture », à la fois en termes de rythmes et de structures, par rapport aux périodes passées. Elle remet en question les certitudes keynésiennes de régulation de l'économie par l'État providence de l'époque « fordiste » (les fameuses « Trente Glorieuses » décrites par Jean Fourastié) et « le monde avance en aveugle » en matière de politique économique (de Daniel Cohen). Les évolutions sont aussi très rapides. La croissance des pays émergents comme la Chine est fantastique : le pays a doublé par deux sa production en dix ans dans les années 1980 quand l'Angleterre a attendu quatre-vingts ans au XIXe siècle.
Peut-on alors parler d'une seule et même mondialisation, qui se serait perduré depuis la Révolution industrielle ? Ou alors la mondialisation a-t-elle subi plusieurs évolutions, plusieurs changements qui lui confèrent dorénavant différents aspects, différentes structures ?
[...] Pour reprendre Berger, elle a commencé bien avant les Trente Glorieuses : la première mondialisation se passa grâce aux emprunts russes selon elle. Malgré cela, il convient de noter qu'il y a bien plusieurs mondialisations ne serait-ce déjà que dans les facteurs de production : une mondialisation du travail (la DIT) et une mondialisation du capital (la globalisation financière).La mondialisation est certes un fait ancien, mais elle a évolué : aujourd'hui ce ne sont plus les mêmes règles qui définissent et régulent la globalisation des économies. [...]
[...] De nombreuses entreprises seraient devenues globales et apatrides, élaborant leur stratégie au niveau mondiale. On peut alors parler de transnationalisation : cela renvoie au fait que certaines FMN tendent à devenir des firmes globales : leurs directions, elles-mêmes mondialisées, élaborent de stratégies à l'échelle de la planète (localisation des unités de production, spécialisation des filiales constituent des réseaux avec des sous-traitants privilégiés et/ou d'autres FMN, recourent aux marchés des capitaux globalisés, etc. Cette conception traduit l'effacement des frontières nationales face au jeu des acteurs privés de l'économie mondiale : ceux-ci réduisent le champ d'intervention des États nationaux. [...]
[...] La croissance des pays émergents comme la Chine est fantastique : le pays a doublé par deux sa production en dix ans dans les années 1980 quand l'Angleterre a attendu quatre-vingts ans au XIXe siècle. Peut-on alors parler d'une seule et même mondialisation, qui se serait perduré depuis la RI ? Ou alors la mondialisation a-t-elle subi plusieurs évolutions, plusieurs changements qui lui confèrent dorénavant différents aspects, différentes structures ? Nous allons voir dans un premier temps que la mondialisation existe depuis la Révolution industrielle, puis dans un second temps, qu'elle a désormais évolué, qu'elle connaît de nouvelles règles. I. Une mondialisation déjà présente dès Les débuts de la mondialisation financière. [...]
[...] Ainsi, une étude de la BRI indique que le volume des transactions journalières atteint en milliards de dollars, soit près de 100 fois moins que dans les années 70. De même, la nature de la globalisation financière a changé : selon Bourguinat, celle-ci s'est progressivement décloisonnée, déréglementée et désintermédiée. Par exemple, le décloisonnement aux États- Unis s'est traduit par l'abolition dans les années 80 du Mac Fadden Act de 1927 qui interdisait aux banques américaines de créer des filiales hors de leur état d'origine. [...]
[...] Il y aurait donc un seul et unique processus de mondialisation. D'ailleurs, ces volontés sont légitimées par la théorie économique qui considère que le libre-échange est un facteur de croissance (Smith et Ricardo et la très grande majorité des théories du commerce international).Cette tendance provoque une forte croissance des échanges internationaux qui se poursuit malgré les crises. On aperçoit donc un accroissement des échanges, une internationalisation des économies et une ouverture croissante de ces mêmes économies qui deviennent de plus en plus interdépendantes liées à la contrainte extérieure l'international commande, le national suit indique L.Stoléru). [...]
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