Analyse, la place des BRICSAM dans le commerce international

Résumé du document

Si l'acronyme « BRIC », conçu par Goldman Sachs, a largement été employé dans le domaine de la finance, différents scénarios, qui tiennent compte des évolutions de la gouvernance économique mondiale, ont été élaborés donnant lieu à un nouvel acronyme, celui de « BRICSAM ». Ainsi, le concept de BRICSAM comprend-il, outre le noyau constitué des BRIC – le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine – l'Afrique du Sud et le Mexique.

Ces pays sont des pays en développement à fort taux de croissance, dont le poids économique et la trajectoire leur permettent de se mesurer aux pays développés les plus influents de l'économie mondiale. La montée en puissance des BRICSAM va de pair avec une place grandissante au sein du commerce international.

Comment les BRICSAM sont-ils parvenus à se faire cette place dans le commerce international ?

Extraits

[...] Ainsi, les exportations chinoises, au deuxième rang derrière celles de l'Allemagne, excèdent déjà les exportations américaines d'environ 50 à 80 milliards de dollars et les importations chinoises dépassent celles de cinq membres du G7. La part cumulée des BRICSAM dans les exportations mondiales s'est accrue de par rapport aux années 1990 et leurs exportations de marchandises représentent aujourd'hui la moitié de celle du G7, soit le double de ce qu'était ce même rapport en 1995. La montée en puissance des BRICSAM va donc de pair avec une place grandissante au sein du commerce international. Comment les BRICSAM sont-ils parvenus à se faire cette place dans le commerce international ? [...]

[...] A : Vers des accords bilatéraux transrégionaux Longtemps centrés exclusivement autour du régionalisme ou du bilatéralisme avec les pays de leur région, les BRICSAM se tournent progressivement vers les accords bilatéraux transrégionaux. En Effet, selon l'effet domino la prolifération des accords bilatéraux marginalise les pays restés à l'écart et crée une pression pour joindre le mouvement. Plusieurs PED, tels que la Corée du Nord, qui ont une économie similaire à celle des BRICSAM, n'ont pas hésité à multiplier les accords de libre-échange avec les pays développés. [...]

[...] Cette opportunité manquée illustre la dissonance entre les discours des BRICSAM et la mise en œuvre de leurs programmes de libéralisation. Ainsi, s'il existe aujourd'hui davantage de traités bilatéraux d'investissement Sud-Sud que Nord-Nord ou Nord-Sud, une coopération Sud-Sud plus cohérente reste à achever. Conclusion Les BRICSAM sont donc parvenus à se faire une place importante dans le domaine du commerce international grâce à des méthodes différentes de celles des pays développés et à tel point qu'aujourd'hui ils pourraient bientôt former un axe stratégique entre les pays développés et les pays en voie de développement. [...]

[...] C'est pourquoi les BRICSAM sont longtemps restés à l'écart de la vague bilatéral qui déferle sur le système commercial international depuis une décennie. B : Engagement actif dans l'intégration régionale Les BRICSAM sont activement engagés dans l'intégration régionale. Ainsi, l'Afrique du Sud par exemple fait partie de l'union douanière d'Afrique australe et a signé des ententes préférentielles avec le Malawi et le Zimbabwe. Autre exemple avec l'Inde qui a signé en 2004 l'accord de libre- échange de l'Asie du Sud et qui négocie avec les pays du Golfe du Bengale et avec l'Association des nations du Sud-est asiatique (ASEAN). [...]

[...] En effet, contrairement aux pays développés, leurs tarifs douaniers, et spécialement ceux de l'Inde, demeurent relativement élevés et certaines de leurs industries ne sont pas encore prêtes à des réductions tarifaires drastiques. D'autre part, contrairement dans ce cas là à de nombreux petits PED, leur croissance économique ne dépend pas d'un accès privilégié aux marchés des pays développés. Seul un faible pourcentage du PIB de l'Inde et du Brésil est exporté vers les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). [...]