La succession de crises financières depuis les années 1990, suite à la globalisation financière et à la libération des mouvements internationaux de capitaux, pose avec acuité la question de la régulation du système financier international. En effet, l'explosion des mouvements internationaux de capitaux à court terme, spéculatifs, qui passent d'une monnaie à l'autre en ignorant les frontières, et tendent à déstabiliser les marchés et les économies, menace les entreprises et les gouvernements en permanence.
Pour preuve, toutes les régions du monde ont été tour à tour frappées par des crises récurrentes, parfois dramatiques, provenant surtout des pays émergents, et se propageant par effet de contagion. La crise de la dette des années 1980 a handicapé le développement de ces pays ; par exemple on parle de « décennie perdue » pour l'Amérique Latine. Puis, au cours des années 1990, se sont enchaînées la crise du système monétaire européen en 92/93, du Mexique en 94, celle des pays émergents asiatiques en 97, de la Russie en 98, du Brésil 99, de la Turquie et l'Argentine en 2001. Les pays industrialisés ont aussi connu la plus importante dépression survenue depuis les années 30, à partir de mars 2000, aggravée par les scandales et faillites des grandes entreprises capitalisées sur les marchés, remettant en cause le capitalisme boursier à l'anglo-saxonne
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[...] Ceci impliquerait en particulier que les banques centrales ne restent pas inactives face à l'évolution des prix d'actifs. Dans cette perspective il faudrait que les Banques centrales se dotent des moyens statistiques d'évaluer en temps réel la probabilité d'existence d'une bulle, et qu'elles confrontent leurs estimations avec d'autres expertises émanant d'organismes publics et privés, nationaux et internationaux. Puis elles devraient mener des politique de communication déterminées, afin de contrebalancer et neutraliser les engouements irrationnels en re-coordonnant les anticipations des investisseurs autour de cours plus raisonnables et plus stables. [...]
[...] Ces banques doivent se satisfaire du Ratio Cooke, donc un système rigide, malgré les limites de ce système. Mais le nouveau modèle se heurte également à la confiance trop importante en la capacité à l'autocontrôle des banques qu'il suppose alors que le phénomène d'aveuglement au désastre ou la sous estimation des risques reste un problème important. Aujourd'hui les enjeux de la supervision doivent être redéfinis en raison des failles révélées par les évolutions du système, on peut repérer trois écueils. - Avec la hausse de l'intégration des activités des banques, entre assurance et gestion d'actifs. [...]
[...] En plus on observe une hausse de l'intégration banque/assurance et face à ce phénomène des assureurs réticents à l'homogénéisation des exigences en fonds propres malgré le développement de la bancassurance (en France 60% de l'assurance-vie). - L'internationalisation des activités fait émerger des conglomérats financiers. Les prérogatives restent définies au niveau national malgré l'internationalisation des activités transfrontalières. Il faudrait une supervision supranationale mais tous les modèles sont différents et il le problème de la souveraineté se poserait. - Face à la hausse du risque systémique se pose de nouvelles problématiques avec l'interconnexion des acteurs et des marchés. [...]
[...] Dans tous les cas il faudrait des institutions publiques supranationales au dessus des intérêts étatiques et des acteurs privés pour dépasser les conflits internationaux, c'est ce que prônait Keynes. En effet il proposait une banque centrale internationale pour régler la question du prêteur en dernier ressort, et une monnaie internationale contre l'instabilité monétaire. Mais ces propositions sont plus que jamais utopiques dans le contexte actuel. Si il y a bien des instruments de régulation, ils sont aujourd'hui insuffisants face au risque croissant de crises systémiques. La nécessité d'une véritable coordination et prise de conscience internationale est plus que jamais évidente. [...]
[...] C'est pour cela qu'il faut développer les contrôle internes, discuter sur une éventuelle pénalisation des actionnaires des banques pour les obliger à prendre leur responsabilité. Une réglementation plus cohérente s'avère nécessaire. Ce ratio est remplacé en 2006 par le Ratio Mc Donough qui repose sur une pondération nouvelle où les banques utilisent leur propre système de notation interne. Pourquoi un tel remplacement ? Les scandales comme Enron illustrent l'ampleur des manipulations effectuées et la nécessité d'un régulateur. L'activité bancaire est de plus en plus tournée vers le marché pour s'y financer et y investir donc les engagements sont plus risqués que les simples crédits. [...]
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