C'est à Alfred Sauvy qu'on doit l'heureuse expression « Tiers Monde », calquée sur la définition que l'abbé Sieyès donnait du « tiers état » à la veille de la Révolution française. Ce monde « qui est tout, qui ne représente rien et qui aspire à devenir quelque chose » rassemblait dans l'esprit de Sauvy, en pleine guerre froide, tout ce qui n'était pas Occident développé ou Orient communiste et avait un sens précis, celui de l'exclusion : « car enfin ce Tiers Monde, ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers état, veut lui aussi être quelque chose ».
Avec la chute du « deuxième monde » communiste l'expression « Tiers Monde » est tombée en désuétude.
Nous nous heurtons désormais à un problème de termes. Car le premier problème est de savoir comment définir cet univers qu'on perçoit bien sans savoir comment l'appeler. Intellectuels et technocrates nous ont bien fourni quelques appellations : les PVD, pays en voie de développement, appellation optimiste et hypocrite préférée à « PSD » pays sous-développés, plus crue mais pas forcément plus réaliste.
L'hétérogénéité du phénomène nous a fourni un successivement des NPI (nouveaux pays industriels), des « dragons » et des « bébés tigres » d'un côté et de l'autre un « quart monde » (dont on fini par apprendre qu'il existait aussi dans les pays riches) et des PMA « pays les moins avancés » version politiquement correcte pour définir les Pays où on Meurt Affamé.
En définitive l'usage s'est stabilisé autour du mot « Sud » qui dans sa précision approximative a au moins l'avantage de n'avoir aucun sens, si ce n'est un je ne sais quoi de balnéaire.
[...] - Les investissements étrangers ont toujours été accueillis les bras ouverts. Les entreprises ont trouvé ici les conditions idéales : coûts salariaux bas, main d'œuvre disciplinée et dure à la tâche, aucun conflit social. Lorsque le développement a produit ses fruits, et que les salaires ont augmenté, les multinationales se sont délocalisées - Une économie tournée vers l'extérieur : le choix de l'ouverture, donc d'un développement par les exportations, est radical : le commerce extérieur de Taiwan représente 70% de son PNB. [...]
[...] Selon d'autres il est propre au sud où par exemple à cause de la forte offre de travail fait que les progrès de productivité ne se répercutent pas sur les salaires mais sur la baisse des prix. Les progrès du sud profitent donc au consommateur du nord plus qu'au travailleur du sud. D'autres détournements de richesse sont mis en cause : lorsque une multinationale s'installe dans un pays du sud, par exemple, elle se contente de profiter des avantages (salariaux, fiscaux ou légaux) du pays et exporte ses profits. Le pays d'accueil n'a droit qu' à des miettes. Les zones franches qui se multiplient au sud font figure club med du commerce international. [...]
[...] La dette des pays les plus pauvres est multipliée par quatre au cours des années 1980. Comment Brady brada Une série d'accords sont pris dans l'urgence, prévoyant notamment des rééchelonnements. Par la suite le plan Baker (1985) puis le plan Brady (1989) mettent en place toute une panoplie de mesures visant à régler le problème : annulation pure et simple, rééchelonnement, conversion de la dette en obligations à taux réduits, décotes en tout genres et surtout une l'arme fatale : le rachat de la dette grâce à de nouveaux prêts (mais à des prix cassés. [...]
[...] La réussite de ce modèle asiatique ne peut toutefois pas se ramener à une simple spécialisation fondée sur le faible coût et sur les qualités de la main d'œuvre, d'autres éléments ont joué un rôle essentiel : - La situation géopolitique des quatre dragons en a fait pendant longtemps des alliés privilégiés des Etats-Unis. Situés sur la ligne de front, ils ont profité d'une générosité sans limites des Etats-Unis comme le Japon ou l'Allemagne auparavant. Taiwan a reçu des Etats-Unis une aide annuelle représentant de son PNB jusqu'en 1970. - L'agriculture n'a jamais été dirigée vers un modèle commercial, bien au contraire. Elle a été protégée et subventionné. - L'état a joué un rôle déterminant, établissant des plans de développement, canalisant les activités sans jamais freiner l'initiative privée. [...]
[...] Dès lors la question se pose : le sud est il composé de pays assistés auxquels il faut enfin apprendre à ne pas vivre au dessus de leurs moyens et à se serrer la ceinture, ou ne faut il pas, enfin, donner à ce Tiers Monde ignoré, exploité, méprisé un signe clair de la solidarité mondiale, notamment par le moratoire de la dette ? Telle est la question. L'enjeu du développement durable Le développement des pays du Sud rencontre désormais une nouvelle difficulté. Le fait que des géants démographiques comme la Chine ou l'Inde entame une croissance accélérée pose le problème des coûts notamment écologiques du développement. [...]
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