Au début du 19e siècle, Napoléon aurait prédit « quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Aujourd'hui, la prophétie semble se réaliser, la Chine faisant son entrée sur la scène internationale en tant que puissance émergente annoncée et redoutée. L'attention du public et des hommes politiques s'est ainsi recentrée ces dernières années et ces derniers mois sur la montée en puissance économique et militaire de l'Empire du Milieu et sur les défis qu'il en résulte pour les pays occidentaux et plus particulièrement pour les Etats-Unis.
Un hégémon est une façon de désigner une puissance en état de suprématie ou de domination, à savoir un acteur ayant « la volonté et la capacité (absolue) de faire ou de ne pas faire, mais également de faire faire ou d'empêcher de faire ». C'est la définition offensive de Raymond Aron mais comprend aussi un aspect défensif, comme capacité de ne pas se laisser imposer la volonté des autres.
Charles Krauthammer a été l'un des premiers à évoquer en 1991 l'idée d'un « moment unipolaire » faisant des Etats-Unis une superpuissance après la disparition de l'URSS. Dans ce nouvel ordre mondial, le champ est alors éventuellement libre pour l'émergence d'une ou plusieurs autres puissances. Alors Chine prochain hégémon ? Cette définition d'une puissance émergente laisse ainsi penser qu'elle est en devenir, caractérisée par sa relativité et son instabilité.
[...] Le défi du soft power chinois. Le soft power est désigné comme une capacité de persuasion et de séduction. À l'échelle régionale, l'Asie du Sud-Est, la Chine a vu croître son potentiel de soft power, sa langue, son art, son cinéma se répandant dans la jeunesse de l'Asean. Même si ce soft power est encore faible par rapport à celui exercé par les États-Unis, il tend à se renforcer au niveau régional, mais aussi international. Ouverture d'instituts culturels Confucius à travers le monde, organisation des Jeux Olympiques de Pékin en août prochain, de l'Exposition universelle à Shanghai en 2010, tout cela pour prouver que le pays est pleinement intégré et capable de rivaliser avec les plus grands y compris dans le registre de la symbolique comme le sport. [...]
[...] 01/ - Sciortino, Sabine. Théorie de la pratique de la puissance : l'émergence de la Chine et de l'Inde dans l'après-guerre froide. [S.I] Mémoire Ceri 2004. - Teo Chu Cheow, Eric. La Chine soft power régional. In Politique Etrangère 4/2004. [...]
[...] Mais sa marche vers la puissance n'est pas inéluctable et peut s'effondrer sous l'effet de facteurs internes ou externes. II) La Chine, puissance encerclée aux pieds d'argiles Les limites externes à l'ascension politique de la Chine dans les relations internationales Les États-Unis n'ont pas dit leur dernier mot : toujours puissance hégémonique dans le monde et en Asie. La grande contradiction réside déjà dans le fait que la Chine cultive un rapport de fascination- répulsion à l'égard des États unis, voyant cette puissance à la fois comme rival à contrer dans ses prétentions hégémoniques en Asie et un partenaire à ménager en tant que principal débouché. [...]
[...] Depuis, l'économie n'a cessé de croître annuellement de plus de 10% en profitant à plein de la mondialisation. Le potentiel est énorme pour faire de la Chine un acteur économique dominant, le pays disposant d'un marché intérieur prometteur, d'une main-d'œuvre abondante. Les États-Unis en temps que soutien aux économies des autres pays avaient ainsi acquis une position dominante dans les négociations commerciales et sur la scène internationale. La Chine, potentiellement 1er marché de masse, est petit à petit en train de les remplacer. [...]
[...] Sciences Po Presses. Paris 2008. - Lorot, Pascal. Le siècle de la Chine, essai sur la nouvelle puissance chinoise. Choiseul. Paris 2007. - Niquet, Valérie. La Chine du XXIe siècle. In Cahiers de Mars. [...]
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