Les deux termes d'ouverture et intégration dans une économie mondialisée sont à différencier et à définir. L'ouverture est le terme le plus classique, il mesure avant tout l'ouverture commerciale, c'est-à-dire la part de l'activité économique dont les débouchés sont extérieurs au territoire national ou en sens inverse la part du marché national alimenté par les importations. Les indicateurs en sont classiquement les ratios exportations rapportées aux PIB pi importations + exportations/2PIB.
Pour définir l'intégration dans une économie mondialisée, on peut suivre le propos de Philip Gordon et Sophie Meunier, coauteurs du «Nouveau Défi français, la France face à la mondialisation », paru en décembre 2001. Dans un entretien accordé au journal Le Monde (dans le supplément Le Monde de l'Economie du 15 avril 2002), ils considèrent que « L'adaptation de l'économie française à la mondialisation ces vingt ou trente dernières années a été remarquable... l'intégration internationale de l'économie française sans précédent : le commerce international est monté à 25 % du produit intérieur brut (PIB) - au même niveau que l'Allemagne, et deux fois plus que l'économie américaine ; des entreprises françaises privatisées font des fusions et acquisitions partout dans le monde et comme jamais auparavant ; l'investissement direct (à la fois à destination et en provenance de la France) n'avait jamais atteint les niveaux actuels ; le marché unique européen pour les biens, services et capitaux existe et fonctionne réellement ; près de 40 %, en moyenne, des actions de la Bourse sont détenues par des étrangers ; beaucoup de compagnies "françaises" - telles qu'Alcatel, Renault et Michelin - tirent plus de la moitié de leurs revenus de l'étranger...».
Cette longue citation donne un certain nombre de pistes pour le développement et permet de mieux cerner ce que signifie cette interdépendance multiforme : par les échanges de marchandises et de services, l'internationalisation ou la transnationalisation de l'activité des entreprises, l'extraordinaire développement des investissements de portefeuille (flux de capitaux à long ou à court terme) qui constitue un élément fondamental de la« globalisation financière », les flux d'information et les flux humains (les flux du tourisme international, les flux de main d'œuvre).
Ces différents points renvoient à la nature polymorphe de la mondialisation. Françoise Milewski par exemple (économiste française, spécialiste du commerce extérieur et responsable pour l'OFCE de la publication annuelle intitulée L'économie française, dans la collection aux Editions La Découverte) insiste sur le fait que la mondialisation «revêt essentiellement trois formes qui s'entremêlent aujourd'hui, mais dont le développement historique a été diversifié : l'interdépendance via les échanges commerciaux, le développement des firmes multinationales via les investissements directs, et enfin la globalisation financière via les marchés de capitaux. »
Les bornes chronologiques sont les années 1950. Cela correspond au moment de l'ouverture commerciale de l'économie française qui s'inscrit dans le cadre général de l'accélération de la croissance des échanges internationaux de biens et de services qui atteint un rythme supérieur à celui du PB mondial dès la fin de ces années. Le sujet doit être traité jusqu'à aujourd'hui c'est-à-dire jusqu'aux « méga fusions-acquisitions transfrontalières dont un certain nombre de groupes français ont été des acteurs importants jusqu'en 2001 par exemple.
[...] L'ouverture est souvent considérée comme le facteur le plus déterminant de la croissance dont l'analyse doit rester plurifactorielle. Le fait que la France puisse se fournir sur le marché en pétrole à bas prix permet à l'appareil productif de baisser ses coûts. La mise en place de la PAC profite largement à l'agriculture française en train de se moderniser et de s'intensifier. La rapidité de la mise en place du marché commun a pour effet une accélération remarquable des échanges extérieurs des six pays dont les exportations augmentent globalement de 12% par an sur la décennie. [...]
[...] Cette problématique reprend la formulation de Philip Gordon et Sophie Meunier, mais on doit l'élargir : que signifie réussir ? Quel a été le coût humain et social, économique de cette intégration ? Ouverture et intégration se sont-ils faits dans un cadre mondial ou d'abord régional (européen) ? Enfin troisième proposition : en 1998-1999, Jean François Bigay pour le commissariat général au plan a conduit une réflexion sur la nouvelle nationalité de l'entreprise qui s'interrogeait sur la question du lien, de la communauté de destin entre entreprises qui élargissent sans cesse le champ géographique de leurs activités et nation. [...]
[...] Points forts : pétrole vert et tourisme Le solde agro-alimentaire est positif depuis le début des aimées 70 10 Mds d'euros ces dernières années). L'agriculture et l'agro-alimentaire français sont les grands bénéficiaires de la PAC. Le solde des services est constamment positif depuis le milieu des années 70 date à laquelle il s'envole pour passer de moins d'un milliard d'euros à 10 mds au dans la au milieu des années 90 et autour de 20mds actuellement. La France est le 4ème exportateur mondial de services (transports, services aux entreprises Dans ce solde le tourisme joue un rôle majeur (plus de 13mds d'euros en 2001 soit 68%). [...]
[...] Ce tourisme n'est qu'en troisième ou quatrième position mondiale en termes de chaires d'affaires. Un appareil productif de plus en plus internationalisé 1. L'internationalisation rapide des entreprises françaises Les entreprises françaises ont massivement investi à l'étranger depuis 1986, en deux temps forts (1986-1990-1996-2000) rattrapant leur retard sur les autres pays industrialisés. II semble que les profits retrouvés grâce à la politique de désinflation compétitive aient été en priorité investis à l'étranger à cause de l'atonie de la demande intérieure (d'après une étude de la Banque de France publiée récemment). [...]
[...] Territoire français et société française à l'heure de la mondialisation La mondialisation est-elle coupable ? 1. Une croissance sacrifiée à l'intégration mondiale et régionale ? La critique est surtout keynésienne, elle est le fait par exemple de Jean Paul Fitoussi, qui considère que le maintien durable (trop) de taux d'intérêt élevés (au profit des rentiers jusqu'au milieu des années 1990 à la suite de la politique de désinflation compétitive puis dans le cadre du respect des critères de convergence qui l'a doublé d'une politique de rigueur budgétaire s'est payée d'une croissance molle c'est-à-dire bien inférieure à ce qu'elle aurait pu être. [...]
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