Depuis les années 1990, on observe un accroissement des inégalités de revenus entre les classes les plus aisées et les classes les moins aisées au sein de plusieurs grands pays de l'OCDE. On impute cet écart croissant entre haut, moyen et bas revenus à l'ouverture commerciale et plus généralement à la mondialisation. Ce fossé, de plus en plus étendu aujourd'hui, s'observe dès 1990 aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne mais pas encore au Japon et en France. Aujourd'hui, la baisse du pouvoir d'achat est devenue une des préoccupations majeures pour les classes moyennes françaises et le sentiment d'une scission entre la "France d'en haut et la France d'en bas" se fait de plus en plus présent dans leurs esprits. Pour eux, c'est bien la globalisation, à travers les délocalisations et la logique des actionnaires et du profit à tout prix, qui en est la cause.
A travers ces deux textes, P. Artus détermine les mécanismes qui lient ouverture internationale et creusement des inégalités. Pour lui, des indicateurs tels que la spécialisation internationale de chaque pays dans des productions nécessitant soit du travail qualifié soit du travail peu qualifié, la spécialisation sectorielle des économies soit dans des secteurs qui profitent de la mondialisation ou dans des secteurs qui en souffrent, l'architecture des entreprises dans un pays (part des firmes transnationales et part des entreprises domestiques) ou encore la mobilité du capital et du travail qualifié sont autant de bases explicatives permettant de comprendre les écarts grandissants entre revenus au sein d'un même pays.
Il se demande donc en quoi l'ouverture commerciale peut-elle conduire à un accroissement des inégalités à l'intérieur des pays. Quels sont les effets de la globalisation qui impliquent l'augmentation d'une partie, seulement, des revenus dans un pays et qui déstructurent la hiérarchie des revenus? Et enfin quelles hypothèses de politiques gouvernementales émet-il afin de bannir cette "malédiction sur les revenus des classes moyennes"?
[...] En Chine, on observe aussi que les revenus urbains sont 2.4 fois supérieurs aux revenus ruraux. C / Quelques réponses possibles face à la "malédiction de la classe moyenne" Face à la malédiction que connaissent les travailleurs des classes moyennes dans les pays avancés, il faut d'abord dire que les politiques redistributives envers les "victimes de la mondialisation" sont difficiles à mettre en place par les gouvernements de par l'extrême mobilité du capital et du travail qualifié qu'on ne peut donc pas taxer aisément. [...]
[...] B / Evolution des revenus et situations des travailleurs pour chaque pays Pour résumer, on est face à un problème. La mondialisation est de façon générale très favorable à une partie de la population: dans les pays avancés, ceux qui y gagnent sont les salariés très qualifiés des grandes firmes spécialisées dans le haut de gamme qui voient leurs salaires augmentés. Ceux qui y perdent sont les salariés du milieu de gamme qui voient les bas salaires se rapprocher des leurs car les emplois peu qualifiés non concurrencés sont conservés dans les pays avancés pendant que les emplois milieu de gamme fortement concurrencés sont délocalisables. [...]
[...] Artus détermine les mécanismes qui lient ouverture internationale et creusement des inégalités. Pour lui, des indicateurs tels que la spécialisation internationale de chaque pays dans des productions nécessitant soit du travail qualifié soit du travail peu qualifié, la spécialisation sectorielle des économies soit dans des secteurs qui profitent de la mondialisation ou dans des secteurs qui en souffrent, l'architecture des entreprises dans un pays (part des firmes transnationales et part des entreprises domestiques) ou encore la mobilité du capital et du travail qualifié sont autant de bases explicatives permettant de comprendre les écarts grandissants entre revenus au sein d'un même pays. [...]
[...] Ce report sur les secteurs non concurrentiels induit un accroissement des inégalités. Selon que le travailleur soit employé par une firme transnationale ou par une entreprise domestique, il y aura des répercussions dans son salaire. En effet, une grande entreprise engrange plus de bénéfice de la mondialisation (croissance mondiale expansive ayant pour effet la création de nouvelles débouchées, possibilité de délocaliser pour produire à moindres coûts ) qu'une entreprise domestique et cela se ressent dans les salaires. Enfin, face à la mobilité croissante des capitaux et des emplois hautement qualifiés, pour éviter une fuite trop massive de leurs cerveaux, les pays tendent à réduire la taxation sur ces facteurs de production et à augmenter les rémunérations. [...]
[...] On impute cet écart croissant entre haut, moyen et bas revenus à l'ouverture commerciale et plus généralement à la mondialisation. Ce fossé, de plus en plus étendu aujourd'hui, s'observe dès 1990 aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne mais pas encore au Japon et en France. Aujourd'hui, la baisse du pouvoir d'achat est devenue une des préoccupations majeures pour les classes moyennes françaises et le sentiment d'une scission entre la "France d'en haut et la France d'en bas" se fait de plus en plus présent dans leurs esprits. [...]
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