L'ouverture commerciale a-t-elle entraîné un accroissement des inégalités internes ?

Résumé du document

La préoccupation liée aux inégalités entre les individus est un phénomène assez récent, que l'on doit notamment à la percée des pays du Sud dans les échanges économiques mondiaux. Depuis la percée de la Chine et l'Inde dans le commerce international, les pouvoirs politiques se sont penchés sur la question centrale des inégalités, avec par exemple un rapport mondial sur le développement humain qui fait état, en 2001, d'un écart de revenu entre les régions qui a était multiplié par deux entre 1960 et 1998.
En réalité, la question des inégalités naît avec les prémices de la pensée économique internationale. En effet, dans les textes de Smith, les échanges commerciaux impliquent déjà une certaine notion d'inégalité, puisque c'est au pays qui a un avantage absolu de gérer toute une production, l'autre devant renoncer à ce type d'activité. Les échanges induisent donc des inégalités, dès le début des échanges économiques internationaux, et dès leur théorisation.Si bien, qu'à l'heure actuelle il est légitime de se demander quelles sont les conséquences de l'ouverture commerciale, perçue comme une étape de la libéralisation des échanges, sur le concept « d'inégalités internes ».

Extraits

[...] Économie et finance internationale : l'ouverture commerciale a-t-elle entraîné un accroissement des inégalités internes ? La préoccupation liée aux inégalités entre les individus est un phénomène assez récent, que l'on doit notamment à la percée des pays du Sud dans les échanges économiques mondiaux. Depuis la percée de la Chine et l'Inde dans le commerce international, les pouvoirs politiques se sont penchés sur la question centrale des inégalités, avec par exemple un rapport mondial sur le développement humain qui fait état, en 2001, d'un écart de revenu entre les régions qui a était multiplié par deux entre 1960 et 1998. [...]

[...] Pourquoi les pays hésitent alors à réduire leurs obstacles à l'échange, et donc à renoncer à des gains considérables ? Le développement des échanges entraîne de nouveaux débouchés, une demande nouvelle et fait que chaque pays arrive à développer une activité commerciale qui lui est propre. Chaque pays peut se faire une place, et peut tirer profil des gains liés au système capitaliste (avec la quête perpétuelle du profil notamment). On assiste donc à un réel enrichissement global, qui doit réduire les inégalités entre les individus. [...]

[...] Les inégalités se développent entre les différents pays, à cause d'une spécialisation inégale des productions et aussi au sein des États où des fossés entre salariés qualifiés et salariés moins qualifiés apparaissent et s'accentuent. Certes, on assiste à un enrichissement global des populations, mais le système de redistribution actuel, qui favorise le facteur capital à outrance est vecteur d'inégalités qui nuisent à une juste répartition des gains liée à l'activité économique internationalisée. [...]

[...] De plus, ce constat empirique n'est que renforcé par les nouvelles analyses actuelles, l'effet de réforme du commerce des revenus dans leurs répartitions dépend de la répartition initiale. L'augmentation de l'écart des salaires met l'accent sur le protectionnisme qui existait, et qui protégeait le commerce par le biais de réforme, celui-ci a finalement desservi les salariés les moins qualifiés, qui ont vu leurs salaires peu augmentés, alors que les plus qualifiés n'ont eu aucune limitation dans l'augmentation de leurs salaires. L'influence internationale justifie à elle seule 20 pour cent des inégalités entre les individus, à l'échelle mondiale, et cela ne fait que commencer. [...]

[...] La demande relative de travailleurs qualifiés augmente, et les inégalités se creusent puisque les pays les plus riches sont une fois encore avantagés. D'autres économistes vont aussi aller dans ce sens, il s'agit par exemple du courant de Manasse, Turrini et Yeaple qui défendent quant à eux une grande variété de travailleurs, et donc de qualifications. Les plus qualifiés travaillent dans les firmes exportatrices, ancrées dans le commerce international, les autres commercent à un niveau plus national, limitant ainsi les gains qu'ils peuvent tirer des échanges commerciaux. [...]