La mondialisation, mode des temps modernes institue l'explosion des flux (flux des biens et services, de l'argent, de la communication…). Elle constitue l'uniformisation planétaire en un espace commercial unique, l'universalisation en un marché unique : l'économie libérale. À ce titre, l'Organisation Mondiale du Commerce (qui comprend plus de 130 États-membres, hormis Russie et Chine), a pris depuis 1995 la relève du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). Cette organisation, dont le principe essentiel est la suppression des barrières douanières et tarifaires, en somme toute entrave au commerce mondial, semble être l'institution indiquée pour instituer la transition du monde à la mondialisation. Son postulat réside sur le fait que, plus de commerce serait synonyme de plus de croissance et de richesse pour tous.
Cependant, tout le monde ne l'entend pas de cette oreille et notamment les opposants du libre-échange qui ont manifesté par milliers, tout au long des négociations du “Millenium Round” à Seattle contre cette libéralisation des flux, contre une organisation qui astreint les libertés et la démocratie des individus.
C'est dans cette perspective, en analysant les principes et les attributions de l'OMC que Susan George arrive à conclure que l'OMC privilégie “le commerce avant les libertés”.
Dans le même temps, Bernard Cassen observe les ratés, les relents du postulat et du système libéral dans ce qu'il appelle la “fallacieuse théorie du libre-échange”.
Comme l'observe George dans son article, l'OMC prône la marchandisation exclusive des biens et services, de l'agriculture… la libéralisation des échanges à son point fort.
[...] La normalisation des échanges commerciales, autre que celle envisagée par l'OMC et le respect des libertés est prônée par ces mouvements qui par milliers ont afflué à Seattle et ont exhorté les forces policières à des mesures de sécurité importantes pour empêcher des dérapages. Une fois que l'on a saisi la situation qui s'opère avec la mondialisation et l'objectif de l'OMC qui comme le dit George entreprend le “commerce avant les libertés”, il est nécessaire de comprendre les enjeux théoriques du système libéral prôné par cette organisation. C'est à cet exercice que se lance Cassen qui démontre en même temps l'hypocrisie du modèle libéral. Le souci de ce dernier est celui de montrer la nécessité de révoquer les négociations des termes du libre-échange. [...]
[...] De plus, les normes de l'OMC accentuent les dénégations et les discriminations de certains pays par rapport à d'autres. jeu du libre-échange, qui gagne et qui C'est la question indubitable que se pose Cassen et il y répond en évoquant les catégories sociales, les forces économiques et politiques, en présence et qui ont des intérêts à protéger à Seattle. Notamment, les grandes multinationales, les nababs du commerce qui prônent la libéralisation exclusive aux allures de marchandisation généralisée, dans des domaines aussi divers que la santé ou l'éducation. [...]
[...] Au contraire, ces théories infirment d'elles-mêmes cette relation entre expansion économique et libéralisation commerciale. Le constat (ouverture économique favorise développement) fait défaut (libéralisation accrue des échanges de biens et de services n'implique pas forcément croissance inéluctable). Pour Cassen donc, on assiste à des postulats erronés, en ce sens que bon nombre de théoriciens issus du milieu universitaire, médiatique ou scientifique ont fomenté des principes galvaudés, erronés, relatives au protectionnisme et au libre-échange. Ces économistes ont donc tout faux, surtout ceux qui ont ciblé les vertus du protectionnisme associées au libre- échange. [...]
[...] Les groupes de pression et autres firmes multinationales, présentent tout au long des accords commerciaux, détiennent avec l'OMC, un cadre institutionnel donc juridique pour imposer leurs règles (libéralisation exclusive dans bon nombre de secteurs) pour établir de plus en plus leur suprématie dans le contexte de la mondialisation. George nous décrit par la suite les aspects et les attributions de l'Organisation Mondiale du Commerce. Organisation internationale, d'une centaine d'États-membres (134 hormis Russie et Chine), elle établit plusieurs accords commerciaux dont le GATT, toujours chargé de la libéralisation du commerce des marchandises. Ses champs de compétence sont variées et sa personnalité juridique, effective. [...]
[...] Ainsi donc, l'OMC entreprend des clauses commerciales dont celle du traitement national qui empêche la discrimination à l'égard de produits étrangers Un véritable “arsenal légal” s'institue et normalise les clauses de l'organisation qui freinent pour la plupart l'expansion commerciale. Lors de la conférence à Seattle, plusieurs accords auraient du être institués concernant notamment l'agriculture, les biens et services Le projet de libéralisation totale, postulat de l'OMC doit être la charpente de la conférence et atténuer les conflits et débats qui se poseraient au sommet; chaque pays souhaitant préserver ses positions, notamment celle de la multifonctionnalité prônée par l'Europe. [...]
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