La gouvernance mondiale s'est mise en place au lendemain de la 2ème Guerre Mondiale ; objectifs poursuivis : assurer le maintien de la paix mais également reconstruire l'Europe dévastée par la guerre, et en faire un partenariat économique et stratégique des Etats-Unis. Organisée sous l'égide de ces derniers, la gouvernance mondiale a vu la création d'institutions internationales telles que l'ONU chargée d'assurer le maintien de la paix. La coopération économique internationale avait pour vocation d'assurer une stabilité économique en Europe et plus largement dans le monde pour éviter de renouer à la crise des années 1930. Ainsi ont été mis en place, le Fonds Monétaire International (FMI), le GATT qui a donné naissance à l'OMC en 1995 et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), la Banque Mondiale. Mais ces organisations sont aujourd'hui remises en causes. Le système monétaire international garanti par le FMI abandonné en 1976, la suspension des négociations du cycle de Doha et le récent scandale autour du président de la Banque Mondiale sont autant d'exemples symptomatiques du problème de gouvernance auquel ces institutions doivent faire face. Le rôle et l'efficacité de la Banque Mondiale sont au cœur des critiques des pays du Sud qui ont proposé une «Banque du Sud » comme alternative à la Banque Mondiale – qui servirait davantage les pays du Nord, lors du sommet de Sikasso, en marge du sommet du G8 en Allemagne.
Quel est le véritable rôle de ces trois organisations institutionnalisant la régulation économique mondiale ? Sont-elles encore légitimes dans un monde multipolaire, configuration radicalement différente de celle qui a vu leur mise en place. Leurs décisions s'imposent-elles au gouvernement ? Ont-elles encore un rôle a joué et si oui quelles sont les réformes qu'elles doivent mettre en place ?
[...] Par ailleurs, le développement des mouvements alter mondialistes, des ONG sont autant de nouveaux acteurs transnationaux non étatiques qui jouent un rôle dans la gouvernance mondiale et la régulation économique. Face à la multiplication des acteurs privés, transnationaux, à l'émergence de nouvelles zones économiques industrialisées les institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et l'OMC semblent désarmées pour jouer le rôle fort qu'elles avaient au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale. Elles n'ont su évoluer et s'adapter à une économie mondialisée et se retrouvent aujourd'hui considérées comme responsable de tous les maux économiques : crise financière, sous-développement, écart de richesses entre le NORD et le SUD, etc. [...]
[...] D'un rôle économique quantitatif, le FMI, la Banque Mondiale et l'OMC se sont peu à peu tournés vers des objectifs davantage politiques et qualitatifs. Mais face à cette nouvelle vision de l'interventionnisme économique mondial et à l'interdépendance des nouveaux acteurs, elles n'ont su se doter des moyens pour être un régulateur fort. Elles se trouvent désormais au cœur d'une économie mondialisée et d'un système international caractérisé par une pluralité des centres de décisions sans avoir pour autant de pouvoir supranational. [...]
[...] La Banque Mondiale ou BIRD, 2ème pilier de nouveau système économique mondial, a été créée pour financer la reconstruction de l'Europe (et notamment de la France) et du Japon au lendemain 2nde Guerre Mondiale. Elle a pour objectifs statutaires la reconstruction et le développement par investissements productifs, la promotion des investissements privés internationaux et l'équilibre de la balance des paiements ; Une fois la reconstruction de l'Europe terminée, elle s'est davantage focalisée sur l'aide aux pays en voie de développement. [...]
[...] Le FMI s'est donc contenté d'une dimension symbolique et a du redéfinir son champ d'action. Il a désormais un rôle plus qualitatif, il est chargé d'aider les pays, à qui il octroie des prêts, à respecter les conditions de crédit en proposant des ajustements structurels Son rôle s'est accru à partir des années 1980 avec la libéralisation des marchés financiers (théorie des 3D : décloisonnement, désintermédiation, déréglementation) qui entraîne de nouveaux risques. Le FMI doit prévenir ces nouvelles crises et aider les pays à les gérer. [...]
[...] Le FMI, la Banque Mondiale et l'OMC, si elles ont permis la reconstruction de l'Europe et la création d'un nouveau système économique stable, elles se sont retrouvées dépassées par la mondialisation qu'elles ont initiée. La libéralisation des économies, du système financier et la configuration multipolaire du monde ont permis l'émergence de nouveaux acteurs transnationaux poussant les institutions à se réformer pour tenter de diriger la régulation économique mondiale comme elles l'ont fait au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale. Le nouvel ordre mondial défini au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale a voulu une séparation du politique de l'économie. [...]
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