Nouvelles théories, commerce international, concurrence, Etat
Les théories traditionnelles (Smith, Ricardo et HOS) raisonnent au niveau macroéconomique, dans un cadre de concurrence pure et parfaite, et expliquent le commerce international par des différences entre pays, que traduisent les prix relatifs des produits. Elles échouent toutefois à expliquer certaines tendances observables en matière d'échanges internationaux :
- Une part substantielle des échanges se fait entre des pays développés dont le niveau de technologie et les dotations factorielles sont similaires (près de 70% du commerce réalisé par l'UE, le Japon et les EU)
- La majeure partie des flux entre pays industrialisés sont des flux intra-branches.
- Les théories traditionnelles ne tiennent pas compte du comportement des firmes, et en particulier des firmes multinationales
- Les questions liées aux effets de l'ouverture (degré de concurrence, effets de rationalisation) ne peuvent être envisagées que dans un cadre d'analyse tenant compte des imperfections de la concurrence.
Les nouvelles théories du commerce international, qui ont émergé pour la plupart à la fin des années 1970, visent à expliquer ces phénomènes en étudiant tout particulièrement les structures de marché, dans le cadre d'une concurrence imparfaite.
[...] Des études mettent toutefois en évidence des objections théoriques et empiriques à la conduite de politiques commerciales stratégiques Le premier à reconnaître la faiblesse des théories justifiant les politiques commerciales stratégiques est Krugman lui-même, relevant plusieurs limites théoriques et empiriques à la conduite de telles politiques : La politique stratégique appropriée est hautement sensible aux détails de la structure de marché et de l'ordre dans lesquelles les firmes interviennent, ce qui est très difficile à appréhender avec justesse par les autorités (conduisant parfois à des résultats opposés à ceux qui étaient anticipés) Les modèles ne tiennent pas compte des réactions des autres nations à l'intervention publique. Ainsi, l'amélioration de la position d'une nation ne peut être qu'un phénomène de court terme, remis en cause par une riposte étrangère. [...]
[...] RAINELLI, La nouvelle théorie du commerce international, collection « Repères », La découverte M. [...]
[...] « Les efforts pour quantifier les gains découlant de la chasse aux rentes suggèrent qu'ils sont faibles » (Krugman, 1993) BIBLIOGRAPHIE : E. COMBE, Précis d'économie, PUF P. KRUGMAN et M. OBSTFELD, Economie internationale, Pearson Education J.-L. MUCCHIELLI, T. MAYER, Economie internationale, Dalloz M. [...]
[...] Krugman (1979) a appliqué cette approche au commerce international et en a déduit que l'ouverture aux échanges permettait d'accroître le bien-être en augmentant les variétés disponibles et en réduisant les prix, par le biais de rendement d'échelle internes. Ce modèle permet ainsi d'expliquer à la fois le commerce intra-branche et le commerce entre pays similaires. Pour Hotelling (1929), chaque individu valorise au contraire une variété particulière d'un produit et souhaite consommer son produit idéal. Au niveau macroéconomique, en raison de la diversité des goûts individuels, une demande de variété apparaît (Lancaster, 1979), que le libre-échange permet de satisfaire. Cette approche conclue donc elle aussi à un bien-être accru et à un phénomène de commerce intra-branche. [...]
[...] En présence de tels rendements, les structures de marché vont donc s'éloigner, à des degrés variables de la concurrence parfaite. Les nouvelles théories du commerce international ont étudié plus particulièrement certaines configurations oligopolistiques (pour des produits homogènes) : L'oligopole de Cournot (Krugman et Brander, 1983) : Dans ce cas, deux pays qui sont au départ en économie fermée, produisent un même bien, fabriqué dans chaque pays par une firme en situation de monopole. Avec l'ouverture au commerce international, on passe alors à une situation de duopole où chaque firme agit de manière stratégique pour tenter de conquérir des parts du marché de sa rivale. [...]
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