Le dernier classement des pays en fonction d'un indice de compétitivité établi par le World Economic Forum place la France en seizième position, derrière entre autres la Norvège, l'Australie ou encore la Finlande. Même si la pire des attitudes est de se laisser aveugler par ce classement, il est tout de même très observé par les chefs d'entreprise et les dirigeants politiques.
Si l'on ne se contente pas de le prendre au pied de la lettre, le nombre de questions qu'il soulève est incroyable. Il nous amène tout d'abord à réfléchir sur la notion de compétitivité nationale. Une expression utilisée à tout-va dans les médias et par des auteurs qui se hissent parfois au rang d'économiste, mais pour laquelle il est bien difficile de donner une définition.
Aussi, avant de se poser la question formulée par le sujet de l'exposé faut-il déjà donner du sens au concept de « compétitivité nationale », un sens qui ne fait pas forcément consensus, mais dépend des sensibilités de chacun.
Le coup d'envoi de la controverse sur la compétitivité nationale fut donné lors de la parution d'un article de Paul Krugman dans le numéro du printemps 1994 de la revue "Foreign Affairs". Il affirme, exemples à l'appui, que le discours politico-médiatique sur la compétitivité est truffé de non-sens économiques.
[...] Les clusters sont des groupes d'entreprises géographiquement proches et interconnectées évoluant dans un domaine commun. Les clusters comme celui du logiciel en Inde ou des voitures haut de gamme en Allemagne sont souvent concentrés dans une région voire dans une ville. Les clusters ont un impact sur la compétitivité de trois façons principales. Tout d'abord, ils augmentent la productivité des firmes qui en font partie que ce soit par la présence de fournisseurs spécialisés qui se font concurrence, la présence de prestataires de services . [...]
[...] Krugman P., La mondialisation n'est pas coupable, Vertus et limites du libre-échange, La Découverte Krugman P The increasing returns in trade and geography, Prize lecture, December Lall, S., Competitiveness Indices and Developing Countries : An Economic Evaluation of the Global Competitiveness Report World Development, Vol.29, pp. 1501- Melitz M The Impact of Trade on Intra-Industry Reallocations and Aggregate Industry Productivity, Econometrica, 1695–1725 (2003). Porter, M.E (1990) The Competitive advantage of Nations, The Free Press: New York. Porter, M.E (2003) The Economic performance of regions, Regional Studies 549-578. Porter, M.E (2004) “Building the Microeconomic Foundations of Prosperity: Findings from the Business Competitiveness Index”, in M.E Porter, K.Schwab, X. [...]
[...] Depuis le passage à l'euro, la marge de manœuvre nationale est beaucoup plus restreinte puisque la variabilité du taux de change n'est plus aux mains du gouvernement, et que la banque centrale européenne mène une politique monétaire sans un contrôle actualisé des pays membres. Conclusions Nous avons cherché dans ce feuillet à dépasser le cadre original du débat pour arriver à écrire quelque chose de consistant et détaillé sur le sujet. Néanmoins, les conclusions subsistent. La compétitivité nationale ne fait pas consensus. [...]
[...] Quid de la France ? L'attractivité de la France pour les entreprises Contrairement à l'approche globale fondée sur l'analyse des échanges internationaux que proposent les modèles économiques, la question de la compétitivité nationale s'envisage pour l'homme politique à l'échelle de son propre pays : c'est donc en termes de localisation des activités de production qu'il convient de raisonner en tout premier lieu. Pour illustrer jusqu'à la caricature ce propos, si le départ d'une usine française à l'étranger est sans importance pour l'économiste, qui n'y voit qu'une substitution de la production par l'investissement (qui se traduit dans l'équilibre comptable de la balance des paiements), l'homme politique y voit des centaines de salariés mécontents mis sur le carreau. [...]
[...] La notion de compétitivité nationale est-elle pertinente ? Le dernier classement des pays en fonction d'un indice de compétitivité établi par le World Economic Forum place la France en 16e position, derrière entre autres la Norvège, l'Australie ou encore la Finlande. Même si la pire des attitudes est de se laisser aveugler par ce classement, il est tout de même très observé par les chefs d'entreprise et les dirigeants politiques. Si l'on ne se contente pas de le prendre au pied de la lettre, le nombre de questions qu'il soulève est incroyable. [...]
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