Le traité de Rome de 1957 est le point de départ majeur de l'ensemble de pays qui forment aujourd'hui l'Union Européenne (UE) et qui commercent librement ou quasi librement entre eux. Ces pays membres de l'UE peuvent effectivement commercer entre eux sans avoir à supporter de taxes sur les biens et services puisque le niveau de protection est nul, le coût pour les consommateurs en étant donc réduit.
Le niveau de protection de l'économie d'un pays est le niveau auquel celui-ci va taxer par une multitude de moyens l'ensemble de biens et services souhaitant être importés dans son pays. Ce niveau de protection va engendrer un coût pour les consommateurs puisque ces biens et services seront vendus généralement plus chers qu'ils ne l'auraient été sans cette protection.
A l'heure où le système actuel de libre circulation des hommes et des marchandises au sein de l'Union Européenne et de libéralisation des échanges avec les pays étrangers est vivement critiqué par l'opinion publique, voire jugé comme néfaste au bien-être général, nos dirigeants vont à nouveau ce réunir lors du Doha Round (2001) en vue de libéraliser davantage ces flux de biens et services. En vue de cela, nous pouvons nous demander si la libéralisation des échanges avec les pays hors UE est si importante qu'on le pense et nous interroger sur les coûts réels qu'implique le niveau actuel de protection que nous entretenons avec ces pays.
[...] En 2000, le niveau de protection de l'UE serait de pour un écart- type de 13,2%. Contrairement à de nombreuses idées reçues, on constate donc que les entraves aux échanges sont toujours significatives et n'ont pas forcément baissé durant les années quatre-vingt-dix et depuis les accords de Marrakech en 1994 qui clôturèrent l'Uruguay Round. On peut surtout parler d'un changement de nature de la protection aux frontières avec de nouvelles mesures plus difficilement quantifiables et donc parfois pas prises en compte, et qui sont d'autant plus très restrictives, ce qui donne l'illusion d'une baisse globale du niveau de la protection. [...]
[...] Patrick Messerlin, dans son article Niveau et coût du protectionnisme européen une estimation de ce niveau global à 12,5%. Cependant, dans un commentaire de cet article, Antoine Bouët donne une estimation inférieure à celle de Patrick Messerlin, car selon lui, ce dernier pose des hypothèses de travail, afin de calculer ce niveau de protection, qui ne représente pas au mieux la réalité. Nous allons donc voir les cinq hypothèses sur lesquelles Antoine Bouët revient afin de calculer à son tour le niveau de protection (Base MAcMaps). [...]
[...] Il assimile le coût de cette protection à la seule perte de surplus des consommateurs. Rectifications faites, A. Bouët évalue ce coût entre 38 et 39 milliards d'euros, soit de la valeur ajoute totale, coût qui reste, selon lui, toujours élevé. Pourtant, le fait que l'UE soit une puissance commerciale de premier lui permet de réduire le coût de cette protection puisque l'augmentation du prix d'un bien va engendrer une baisse de la demande interne de ce bien, donc de la demande mondiale qui se traduira par une baisse du prix de ce bien, ce qui améliorera les termes de l'échange pour l'UE. [...]
[...] Cette discrimination entre fournisseurs potentiels est effectivement également coûteuse puisqu'elle est à l'origine de la mise en concurrence des producteurs locaux avec des producteurs étrangers auxquels on accorde un traitement commercial favorable. Conclusion Cette étude du niveau du protectionnisme européen nous montre que la globalisation est loin d'être achevée, au sens où il existe encore des barrières importantes aux échanges de biens et services, sans même parler du caractère très limité des migrations. De plus, les distorsions issues de cette protection sont fortes et nombreuses. [...]
[...] Masserlin est la raison majeure de la surestimation du niveau global de la protection selon A. Bouët car ces préférences concernent la très grande majorité des produits. -L'intégration des droits spécifiques et des quotas tarifaires dans l'agriculture: La majorité de la protection octroyée au secteur de l'agriculture est réalisée via des droits spécifiques et des quotas tarifaires. Pour prendre en compte ces derniers, P. Messerlin est obligé d'utiliser des équivalents ad valorem basés sur les équivalentes subventions à la consommation. [...]
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