L'État est une construction théorique qui s'inscrit dans la réalité historique, définie par le juriste Carré de Malberg comme une "communauté d'hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d'où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d'action, de commandement et de coercition” (Contributions à la théorie générale de l'État, 1921).
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l'Etat apparaît ainsi comme la seule institution capable d'orienter la vie politique, économique ou encore culturelle des territoires. Dans ces domaines, il possède alors le monopole de la régulation.
[...] Les organisations non gouvernementales (ONG) ont la capacité d'influencer les États, et ont un rôle consultatif. L'engagement de nombreux citoyens à travers le monde dans ces organisations dessine les contours d'une nouvelle force venue contrer l'État, même si ce qui constitue une société civile ne correspond pas à ce que Marshall MacLuhan nomme le village planétaire La qualification d'« États malmenés donnée en 1977 par JF Daguzan se traduit en fait par un difficile contrôle des acteurs transnationaux qui échappent, en partie, à l'action de l'État. [...]
[...] D'un point de vue conceptuel et stratégique, l'État-marché dans la mondialisation opère une révolution de la forme étatique. Ce nouveau rôle de l'État fait paradoxalement de la globalisation un vecteur de sa diffusion à travers le monde. Dans L'État importé, Bertrand Badie montre comment s'universalise le modèle politique occidental que constitue l'État. Exister dans la mondialisation sans État se révèle extrêmement difficile. Dans la seconde moitié du XXe siècle, elle guide donc l'importation du modèle étatique en dehors d'Europe où il est né, notamment dans les anciennes colonies. [...]
[...] La mondialisation remet en cause les attributions traditionnelles de l'État. Dans ce contexte de mise en concurrence de l'État avec de nouveaux acteurs, la mondialisation réduit ses prérogatives classiques et affaiblit ses fondements traditionnels. Tout d'abord, presque par définition, la mondialisation, qui va de pair avec l'explosion des flux transnationaux, conduit à une altération de la frontière. Il résulte de cette porosité de plus en plus vive une remise en cause du territoire en tant qu'élément conditionnel de l'existence étatique. [...]
[...] La mondialisation signe-t-elle la fin de l'État ? L'État est une construction théorique qui s'inscrit dans la réalité historique, définie par le juriste Carré de Malberg comme une "communauté d'hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d'où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d'action, de commandement et de coercition” (Contributions à la théorie générale de l'État, 1921). Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l'Etat apparaît ainsi comme la seule institution capable d'orienter la vie politique, économique ou encore culturelle des territoires. [...]
[...] La mondialisation semble donc s'opposer à l'Etat presque par essence. Ce même Etat fait l'objet de critique de la part de certaines classes sociales et politiques en France ; il n'agirait pas à bon escient. On entend régulièrement parler de la réforme de l'Etat, sans pour autant pouvoir poser de mots sur cette expression. De plus, ce qui apparaît comme une crise de l'Etat n'est pas propre à un pays. Celui-ci connaît une évolution constante due au contexte mouvant, on est alors amené à se demander comment la mondialisation participe-t-elle à la mutation de la place et des attributs de l'Etat ? [...]
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