La mondialisation provoque-t-elle un accroissement des inégalités?

Résumé du document

Si le phénomène de mondialisation englobe l'ensemble des pays du monde, ses principaux acteurs sont les pays occidentaux. La mondialisation est donc perçue par certains comme la dictature du modèle américano-européen sur l'ensemble du monde. Elle s'appuie en effet sur la doctrine libre-échangiste et le principe d'ouverture totale des économies à la concurrence. Son but serait alors la création d'un marché global pour les entreprises occidentales ; loin de créer un marché uniforme dans la production et la consommation, la mondialisation accentuerait au contraire les divisions déjà existantes. On peut alors s'interroger sur cette thèse, à savoir si la mondialisation provoque un accroissement des inégalités.

Extraits

[...] Cette introduction des technologies mondiales est la condition du rattrapage, et permet de bénéficier d'un formidable raccourci de développement. Elle semble même réduire les inégalités dues à la 3e révolution industrielle La mondialisation ne fait qu'amplifier les inégalités au sein des pays occidentaux D'après Cohen, les inégalités existantes au sein des pays industrialisés sont dues à la troisième révolution industrielle, dont la mondialisation et la tertiarisation ne seraient que des manifestations. Cette troisième révolution industrielle, qui se traduit par l'avènement de l'informatique au détriment des anciennes méthodes de production tayloristes ou fordistes, crée une nouvelle organisation du travail qui a d'importantes conséquences sociales. [...]

[...] De plus la mondialisation est aussi un des vecteurs de l'égalité homme/femme et du respect du droit des enfants. Elle s'accompagne en effet de plus en plus d'une éthique et d'une prise de conscience internationale en ce qui concerne le droit des femmes et le droit des enfants. Ainsi certaines entreprises, qui faisaient fabriquer leurs marchandises dans des pays en développement et qui employaient de la main-d'œuvre juvénile, se sont vues confrontées à une remise en cause de la part des médias et des consommateurs qui voulaient agir contre ce phénomène. [...]

[...] Mais leur influence se ressent aussi à travers leurs délocalisations, qui peuvent prendre la forme de créations de filiales, de prises de participation, ou encore d'accord de sous-traitance voire d'importations directes. Cette nouvelle distribution des activités à l'échelle mondiale a aussi des incidences sur l'emploi. Ainsi le rapport Arthuis sur les délocalisations a estimé à le nombre de pertes d'emplois occasionnées par les délocalisations en quinze ans. De plus, les puissances économiques dominantes demeurent les centres vitaux de l'économie mondiale. Les PDEM réalisent près des de la production mondiale, ce qui leur assure la même proportion du revenu mondial. [...]

[...] La mondialisation s'accompagne de considérations éthiques qui peuvent limiter ces inégalités En propageant des idées occidentales, la mondialisation prône l'avènement de la démocratie dans le monde, seul vecteur possible du développement des échanges internationaux. De plus, l'ouverture engendrée par le commerce international offre la possibilité à de nombreuses organisations de s'occuper des inégalités entre les hommes, et d'œuvrer pour aider les plus démunis. Ainsi de nombreuses organisations non gouvernementales à caractère humanitaire profitent de l'ouverture engendrée par la mondialisation pour limiter les inégalités les plus criantes. [...]

[...] Enfin, les IDE, investissements directs à l'étranger, sont censés exercer un effet sur la croissance à travers deux canaux : ils favorisent l'accumulation de capital, et ils améliorent l'efficacité de la production à travers des externalités positives de diverses natures. La mondialisation permet aussi les transferts de technologie. Ceci provoque d'une part une accélération du rythme du progrès technique ; la participation aux réseaux de production internationale offre en effet l'accès à une grande variété de technologies, de connaissance et de savoirs, ce qui permet une croissance rapide de la production, et donc de la richesse. [...]