La mondialisation est-elle allée trop loin ? Lorsque l'économiste américain Dani Rodrik pose cette question en 1997, il ne rencontre aucun écho ou presque. C'est en effet le temps de la « mondialisation heureuse », comme l'écrivait alors Alain Minc en France, le temps où Paul Krugman expliquait que les économies du Nord et en particulier les Etats-Unis gagnaient à s'ouvrir pour leur plus grand profit aux échanges avec les économies du Sud, en l'occurrence la Chine… Rares sont les voix qui se font alors entendre contre la mondialisation ou pour une autre mondialisation, hors de la mouvance anticapitaliste.
[...] Mais il est révélateur d'une idée très répandue au sein des élites économiques et politiques mondiales comme une forme de pensée unique défendue par de puissants think tanks nationaux et internationaux, réaffirmée lors de la grand-messe annuelle du forum économique de Davos. Que pèse Porto Alegre face à eux ? Pas grand-chose ! Or, ils n'ont pas complètement tort ! La mondialisation apporte aux hommes le bonheur, c'est une réalité seulement si l'on prend bonheur dans son sens matériel et que l'on en reste aux généralités. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la croissance mondiale s'accélère dans les années 2000 (jusqu'en 2008) : elle atteint plus que dans les années 1990 ou 1980 et dans les pays à bas ou moyen revenus. [...]
[...] - Ce sont d'abord les anciennes grandes puissances de la Triade, Etats- Unis, Japon, Europe occidentale. Toutes trois, à des degrés divers, apparaissent aujourd'hui comme des victimes de la mondialisation. - A l'échelle d'une nation, c'est l'ensemble des secteurs protégés : les entreprises profitant du protectionnisme et qui peuvent vendre ainsi plus cher ; leurs employés qui reçoivent ainsi des salaires plus élevés ; et, comble du comble, les salariés du secteur public et les fonctionnaires mais restez prudents quand vous parler de ceux-ci dans vos copies ! Pour eux, la mondialisation rebat les cartes. [...]
[...] Les salariés sont mis en compétition à travers la planète. A ce jeu, il n'est pas évident que tous les travailleurs du Sud soient gagnants il suffit de voir les conditions de travail dans les usines à sueur de Shenzen. Il est certain en revanche que beaucoup de travailleurs du Nord sont mis sous pression. Ils doivent accepter soit des baisses de salaires, soit des pertes d'emploi comme on vient de le montrer. Et tous subissent l'incertitude du lendemain, car c'est cela le grand effet de la mondialisation, la compétition permanente, le changement continuel, la précarité. [...]
[...] La mondialisation et ses ennemis La mondialisation est-elle allée trop loin ? Lorsque l'économiste américain Dani Rodrik pose cette question en 1997, il ne rencontre aucun écho ou presque. C'est en effet le temps de la mondialisation heureuse comme l'écrivait alors Alain Minc en France, le temps où Paul Krugman expliquait que les économies du Nord et en particulier les Etats-Unis gagnaient à s'ouvrir pour leur plus grand profit aux échanges avec les économies du Sud, en l'occurrence la Chine Rare sont les voix qui se font alors entendre contre la mondialisation ou pour une autre mondialisation, hors de la mouvance anticapitaliste. [...]
[...] Car les pays émergents importent aussi, et des produits et services de haute qualité. Les dirigeants chinois ont rappelé, dans la querelle avec les Européens sur l'invasion des textiles il y a quelques années, qu'il leur fallait vendre 800 millions de chemises pour acheter un avion Airbus ! Simplement nous abandonnerions les emplois de fabrication banale pour nous concentrer sur les emplois les plus qualifiés, les mieux payés, les plus intéressants Ainsi, Renault ne fait désormais plus qu'1/3 de son CA en France, mais y réalise de ses dépenses d'ingénierie ! [...]
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