La mondialisation est un phénomène complexe, multidimensionnel qui concerne à la fois les échanges de biens et services, la mobilité de la production de biens et services, les échanges de capitaux. La mondialisation résulte d'un processus historique qui pour certains auteurs comme F. Braudel s'explique par l'expansion du capitalisme. Pour Charles Albert Michalet, ce processus aboutit aujourd'hui à une configuration globale dans laquelle la dimension principale est la circulation de capitaux financiers. La finalité de ces mouvements n'est plus le financement des investissements mais la spéculation. Les investisseurs institutionnels avec les banques sont devenus les acteurs principaux de la mondialisation. L'espace de la globalisation se place en dehors de toute régulation. La sphère financière est de plus en plus déconnectée de la sphère réelle.
La mondialisation remet en cause aujourd'hui les modalités de la régulation étatique notamment du fait des stratégies multinationales qui transcendent les frontières. C'est la raison pour laquelle, la mondialisation est souvent accusée d'être responsable des difficultés économiques des pays développés. Elle serait notamment à l'origine de l'accroissement des inégalités sociales et du chômage. Or les études économiques effectuées sur la relation entre la mondialisation et l'emploi nuancent cette accusation et donnent des pistes de réflexion sur le rôle que peuvent jouer les gouvernements dans un contexte mondialisé.
[...] Une enquête réalisée par B. Thoenig en France pour la période 1984/1995 montre que la moitié de l'augmentation de la demande de travail qualifié peut être imputée à une réallocation du travail de l'activité traditionnelle de production vers les activités de création et de gestion de changement (marketing, R/D). Cette stratégie de différenciation horizontale peut aussi être associée à une stratégie de délocalisation qui est liée à la fragmentation des processus productifs. Ce phénomène de délocalisation est rendu responsable des pertes d'emplois dans les secteurs comme le textile ou dans celui des biens d'équipement durables. [...]
[...] Les relations entre la mondialisation et l'emploi sont donc complexes. Les résultats des différentes études ne permettent d'attester les effets négatifs de la mondialisation sur l'emploi et si ces effets négatifs existent, ils sont plus liés aux stratégies des firmes pour faire face à l'intensification de la concurrence qu'aux importations. En revanche, l'approche de P.Krugman qui nie la responsabilité de la mondialisation dans les difficultés des PDEM doit être relativisée car si le progrès technique est en effet plus que les flux d'échange responsable des problèmes d'emploi et de l'accroissement des inégalités salariales, une partie non négligeable de ce progrès technique est directement lié à la volonté des firmes de développer des stratégies qui leur permettent d'être concurrentielles. [...]
[...] Les résultats sont contrastés. Ceux de Alan Wood montrent que les échanges sont responsables du chômage et des inégalités salariales dans les PDEM. La perte d'emploi liée aux échanges nord/sud serait de 9,2 millions d'emplois non qualifiés et un gain de 0,2 million d'emplois qualifiés soit 12% de l'emploi de l'OCDE sur la période 1960/1990. Cette méthode est cependant fortement contestée car elle ne prend pas en compte les différentes interactions qui existent entre le commerce international et les variables macroéconomiques du pays. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle, la mondialisation est souvent accusée d'être responsable des difficultés économiques des pays développés. Elle serait notamment à l'origine de l'accroissement des inégalités sociales et du chômage. Or les études économiques effectuées sur la relation entre la mondialisation et l'emploi nuancent cette accusation et donnent des pistes de réflexion sur le rôle que peuvent jouer les gouvernements dans un contexte mondialisé. I Analyse de la relation mondialisation et emploi A Impact des flux de commerce international sur l'emploi La théorie internationale montre que l'ouverture des frontières a des conséquences sur l'allocation des différents facteurs de production. [...]
[...] Les effets négatifs de la limitation des importations peuvent l'emporter sur les effets positifs. D'autre part, il faut tenir compte des mesures de rétorsion auxquels s'expose le pays dans ce cas. La politique industrielle telle qu'elle était définie dans des pays comme la France ou le Japon (Etat développeur) dans les années 60, n'est plus aujourd'hui possible. La politique industrielle est une politique sectorielle qui vise à promouvoir les secteurs qui méritent une intervention pour des raisons d'indépendance nationale, d'autonomie technologique, de faillite de l'initiative privée, de déclin d'activités traditionnelles, d'équilibre territorial et politique. [...]
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