Depuis 1973, la crise du pétrole et le ralentissement de la croissance économique dans les pays industrialisés, il semble que les systèmes économiques de ces pays se soient progressivement et profondément modifiés. Conformément aux théories de l'école de la Régulation, on a assisté depuis lors à l'émergence d'un nouveau type de rapports de production et de l'organisation de l'économie, caractérisé par une interdépendance accrue des économies nationales les unes par rapport aux autres, un développement sans précédent des échanges commerciaux, un poids croissant des marchés financiers, et une concurrence internationale de plus en plus forte.
Le débat sur les conséquences de la mondialisation est ainsi lourd d'enjeux : « refuser la mondialisation », si toutefois la chose est possible, reviendrait à fermer ses frontières, et à s'exclure des échanges internationaux. On peut ainsi noter que l'appartenance de la Belgique au marché unique européen est en soi un signe, sans doute le plus fort, de l'importance de la mondialisation.
Ainsi, on peut donc se demander quel est l'impact de ce phénomène, souvent mal compris et qui suscite de nombreuses angoisses, sur les économies nationales, comme celle de la Belgique, sur le long terme : favorise-t-il la qualité et le niveau de l'emploi en général, ou est-il au contraire un élément explicatif du chômage et de la précarité ? Par ailleurs, quel est le lien exact entre mondialisation et progrès technique ; les maux prêtés à la mondialisation sont-ils dus à l'accroissement de celui-ci, ou les deux phénomènes sont-ils au contraire indissociables ?
[...] Elle rend impossible une politique de relance budgétaire de type keynésienne En raison du phénomène de mondialisation des échanges et de l'interdépendance croissante des économies on constate aujourd'hui que dans des pays comme la Belgique, l'ouverture vers l'étranger est très forte, ce qui n'était pas le cas lorsque Keynes a élaboré ses théories. Par conséquent, une relance par la consommation serait aujourd'hui probablement inefficace; elle profiterait en effet probablement plus aux voisins de la France qu'à son économie nationale. Ceci est d'autant plus vrai que la consommation supplémentaire s'effectuerait en grande partie sur des biens supérieurs étrangers. [...]
[...] La mondialisation appelle une redéfinition du rôle et de l'action de l'Etat L'Etat doit s'adapter à la mondialisation. Dans la mesure où toutes les économies sont en concurrence pour accueillir les investissements étrangers, et pour exporter leurs produits, il est essentiel que l'Etat prenne en compte le phénomène de la mondialisation dans sa politique macro-économique Dans la pratique, l'internationalisation des économies pousse l'Etat à faire en sorte que son économie soit la plus efficiente possible. Or, outre les effets négatifs décrits précédemment, on peut également trouver des effets positifs; ainsi du démantèlement des monopoles publics et de la pression accrue sur l'Etat à se doter d'une administration efficace au moindre coût. [...]
[...] Pour les jeunes, qui constituent une grande partie des travailleurs non-qualifiés, cela doit se traduire par un développement des stages en entreprise. De même, il faut remarquer que l'allongement des études, et l'accès au baccalauréat de 80% d'une classe d'âge est conforme à cette exigence. Développer les stages, favoriser l'allongement des études et la formation continue des travailleurs sont donc les axes indispensables de la politique de l'Etat face à la mondialisation. Par ailleurs, il faut également souligner que le problème du chômage des travailleurs nonqualifiés s'explique également par la dialectique insider-outsider ; en augmentant régulièrement le niveau du revenu minimum garanti, l'Etat a choisi de favoriser les insiders, au détriment de ceux qui sont exclus du marché de l'emploi; c'est un choix de société, celui du chômage. [...]
[...] Dans ce cas, elle serait conduite à une concurrence incontrôlée et dévastatrice; mais si elle reste un ensemble économique distinct au sein duquel il est indispensable de s'implanter si on veut y vendre des produits, alors le pouvoir des Etats peut tout à fait rester conséquent face à celui des forces du marché et face aux entreprises multinationales. D'autres exemples abondent dans ce sens. Ainsi, une harmonisation fiscale permettrait, en diminuant le rôle des paradis fiscaux comme le Luxembourg, de combler le manque à gagner des Etats face aux transferts de capitaux pour fuir les taxes des Etats. [...]
[...] A ces influences néfastes sur les plans économique et social, on pourrait ajouter, sur le plan culturel et identitaire, une perte de repère, due à l'effacement de la notion même de frontière, à l'uniformisation des goûts et des pratiques sur le plan mondial, en raison de l'homogénéisation des comportements de consommation, et à la perte de légitimité de l'Etat et à son impuissance à contrer les effets de la mondialisation. Ainsi, on peut interpréter la montée des extrémismes, en Europe ou dans les pays arabes (l'islamisme) comme une réaction à la mondialisation et une tentative de sauvegarde des identités nationale et culturelle menacées. Toutefois, il convient de ne pas exagérer les effets négatifs de la mondialisation; pourvu qu'on sache s'y adapter, elle peut en effet être heureuse II POURVU QU'ON SACHE S'Y ADAPTER, LA MONDIALISATION PEUT ETRE HEUREUSE A. Favorisation du consommateur 1. [...]
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