G. Bertoud disait que « toute l'information au monde est vaine si nous ne pouvons l'utiliser avec intelligence et avec sagesse ». La « société de l'information », née de la mondialisation des flux immatériaux et de leur propagation en temps réel sur les économies mondiales, se veut être le nouveau paradigme du XXIe siècle. Jugée porteuse de croissance et de progrès, la société de l'information s'inscrit dans la continuité des bouleversements technologiques et économiques qui nous ont fait passer d'une société primaire à une société industrialisée, post-industrielle puis de l'information. Pour cela, il me semble que l'avènement de la société de l'information s'inscrit dans une logique de progrès ou d'amélioration par rapport à une situation antérieure.
Idéologiquement, deux mécanismes sont possibles avec l'avènement de la société de l'information. D'un côté, on pourrait construire une société basée sur la transparence, la diversité, la participation et la solidarité ; une société de l'information démocratique dans laquelle tout le monde aurait accès aux mêmes informations, et pourrait exercer un droit à communiquer en étant acteur dans cet espace public. Ou à l'opposé, on pourrait laisser s'installer une société dans laquelle les medias et la connaissance sont la propriété privée de quelques multinationales, proposés à des consommateurs dans une pure logique de marché où le contenu est homogénéisé (voir américanisé) et l'accès aux moyens de communication réduit. Et au regard des faits, l'accroissement des flux informationnels et de la communication globale ne constituent nullement un élément engendrant mécaniquement une meilleure compréhension et respect de l'autre.
Pour cela il est intéressant de se demander si la mondialisation de l'information est un facteur de meilleure communication dans le monde ? Autrement dit, est-ce que l'apparition de la société de l'information, notamment à travers le développement des NTIC, conduit au progrès ?
[...] Mais peut être peut-on quand même parler de la naissance d'une citoyenneté communicationnelle universelle ? Il est trop illusoire de penser que les lignes de transmissions d'information et de communication sont capables d'unifier le monde mais il est en revanche possible d'imaginer une société globale où le progrès résulterait du démantèlement des concentrations monopolistiques des médias et de l'acceptation de l'information comme bien public international. Bibliographie: - Gilles Brunel, "la communication internationale: mondialisation, acteurs et territoires socioculturels" - Armand Mattelart, "la mondialisation de la communication", Que sais-je? [...]
[...] L'avènement de la société de l'information comme facteur de communication a. Démocratisation de l'accès à l'information : développement d'une agora électronique mondiale - Pour illustrer les importantes modifications engendrées par la mondialisation en générale, Philippe Quéau évoque 3 facteurs : o La glocalisation : c'est une contraction du local et du global. La géographie des Etats et des territoires est court-circuité devant la mondialisation des marchés, des capitaux et des informations. Tout ce qui est local peut être saisi au niveau global et inversement. [...]
[...] En cela, la mondialisation accélère la circulation de l'information, qui elle même génère du progrès et donc une meilleure communication entre acteurs. b. Discours utopiques ou envie de progrès ? Mais souvent ces discours sont restés très technocentrés sur les bienfaits des NTIC et leur facilité d'adaptabilité. Certains théoriciens sont persuadés que les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont à la source d'un certain progrès et du rassemblement des cultures. - Breton et Proulx voient dans les nouveaux réseaux de télécommunication (Internet surtout) la possibilité de créer de nouvelles formes de solidarités citoyennes Ils évoquent la toute puissante agora électronique en tant que nouvel espace public de communication. [...]
[...] Par exemple, si l'information inclut naturellement faits divers, actualité sportive, météo, etc., ces éléments ont vu leur importance enfler en raison de leur côté consensuel et fédérateur d'audiences. Par conséquence, la place du politique et de l'actualité internationale s'est vue réduite. Pour toutes ces raisons, on peut se demander si une production de l'information dictée par les agences médiatiques internationales signifie une meilleure communication? - Le caractère transnational des réseaux accélère dans de nombreux domaines une perte d'efficacité des politiques nationales, que l'on constate déjà dans le secteur de l'audiovisuel. [...]
[...] Limites et danger du village global : la mondialisation de l'information rime-t-elle toujours avec progrès ? a. Une société de l'information accaparée par les medias et le secteur privé L'ordre néolibéral proclame la liberté de l'information depuis que l'Etat a renoncé à son monopole sur les moyens de communication audiovisuels. L'abondance des nouveaux réseaux et l'avènement de la société de l'information garantiraient le pluralisme et la liberté d'expression. Mais empiriquement deux phénomènes montrent que cette image ne se réalise pas. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture