« Crier A bas la mondialisation équivaut à crier A bas la loi de gravité. Il convient donc de s'y préparer et de s'interroger sur le type de mondialisation qui s'impose. Une mondialisation néo-libérale ? Très probablement. » L'auteur de ces lignes ? Fidel Castro, symbole de la lutte contre « l'impérialisme » et le « capitalisme ». Même cet ardent combattant anti-capitaliste, qui tient tête aux Etats-Unis depuis près de 50 ans s'avoue vaincu par le rouleau compresseur de la mondialisation…Le président cubain parle de « s'y préparer ». Cela signifie donc que les pays ont différentes manières de prendre le train de la mondialisation. C'est ce que nous allons étudier dans ce dossier, mais auparavant, il convient de définir précisément les termes de cette problématique : « mondialisation », « chance » et « PMA ».
• Nous retiendrons la définition de la mondialisation de Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie 2001 : « Fondamentalement, c'est l'intégration plus étroite des pays et des peuples du monde qu'ont réalisés, d'une part, la réduction des coûts de transport et de communication et, d'autre part, la destruction des barrières artificielles à la circulation transfrontalière des biens, des services, des capitaux, des connaissances et des personnes. » . C'est un processus fondé sur « la suppression des entraves au libre-échange et l'intégration des économies nationales grâce à l'action d'une série d'institutions conçues pour amener la croissance à tous » (Stiglitz).
• Le mot « chance » doit également être clairement défini : Dans le contexte de ce dossier, nous nous restreindrons au domaine économique. Nous n'aborderons donc pas les conséquences environnementales ou culturelles de la mondialisation, sauf si elles influent sur l'économie. Comment évaluer l'évolution économique d'un pays ? Les indicateurs classiques, tels que l'évolution du PIB par habitant, ne sont pas complets : ils ne tiennent pas compte de la redistribution de la richesse crée ou des perspectives d'évolution économique à long terme. L'impact économique, pour être une « chance », doit donc être partagée par un grand nombre d'individus et accroître leur niveau de vie moyen.
• Enfin, le concept de PMA est aisé à définir, puisqu'il a été établi précisément. Créée en 1971, cette catégorie de pays désigne les pays les plus vulnérables, définis à partir des critères suivants : produit intérieur brut par habitant inférieur à 900 dollars par an, espérance de vie, santé, alphabétisation, diversification économique, population inférieure à 75 millions d'habitants. Le Comité pour la politique du développement, rattaché au Conseil économique et sociale des Nations Unies réexamine et affine ces critères tous les trois ans.
De 30 pays lors de la création de cette catégorie, le nombre de PMA est passé à 49 aujourd'hui : 34 en Afrique, 9 en Asie, 5 dans le Pacifique et 1 dans les Caraïbes.
Si la mondialisation est bien un processus inéluctable, il n'en reste pas moins qu'il existe différentes manières de s'y intégrer qui, comme nous allons le voir, offrent des opportunités de développement économique bien différentes :
• Quand elle est imposée de l'extérieur, la mondialisation peut se faire de manière brutale, comme ce fut le cas pour les pays du bloc de l'Est en 1989. (I)
• Elle peut au contraire être impulsée par l'Etat, comme ce fut le cas pour les pays asiatiques. L'exemple de la Chine est à cet égard emblématique. (II)
• Enfin, le processus d'intégration peut être initié, puis accompagné par les institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, OMC) et par les Etats occidentaux. Nous étudierons cette possibilité dans une troisième partie. (III)
[...] Le tour de force des petites îles pauvres Le Monde mars 2002. Il faut cependant préciser que les Etats-Unis et l'Union Européenne demeurent les plus gros utilisateurs du système, alors que les pays les moins avancés en font un usage limité en corrélation avec leur part dans les échanges internationaux. KHAVAND Fereydoun. Gestion des risques internationaux. . Il n'y a pas eu d'accord général pour faire accepter un lien aussi clair que nous le souhaitions entre l'Organisation internationale du travail et d'autres organisations, dont l'OMC. Nous le regrettons. [...]
[...] Edition Fayard. Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Birmanie, Burkina- Faso, Burundi, Cambodge, Cap Vert, Centrafrique, Comores, Congo, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée Equatoriale, Haïti, Iles Salomon, Kiribati, Laos, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Mauritanie, Mozambique, Népal, Niger, Ouganda, Rwanda, Samoa, Sao Tome et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad , Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen, Zambie. (Source : PNUD Rapport sur le développement humain 2002) Voir "What Washington Means by Policy Reform" ( John Williamson, 1989). [...]
[...] Le développement de l'actionnariat salarié va également dans ce sens. Cependant, on est en droit de s'interroger sur l'impact réel de ces actions : ni la publicité, ni de vaines polémiques n'apporteront une solution au problème endémique du développement des pays pauvres. Cette sensibilité grandissante des consommateurs tend néanmoins à infléchir les entreprises vers une attitude moins agressive vis-à-vis des PMA, comme en témoignent le succès des initiatives de commerce équitable De la politique des institutions internationales 1 Au premier rang desquelles le FMI Les crises successives qui ont frappé les pays en développement, et particulièrement l'Argentine, ont amené une critique croissante des institutions de Bretton Wood dans leur politique de soutien aux pays pauvres. [...]
[...] Cette idée s'est heurtée à une opposition politique de la part de pays en développement et nous n'avons pas réussi à la surmonter. Pascal Lamy. [...]
[...] Inexistante au début des années soixante, l'industrie japonaise s'est développée à l'abri, au sein d'un marché intérieur protégé. Lorsque ces entreprises devinrent suffisamment compétitives, les droit de douane furent progressivement réduits. Une politique protectionniste permet en effet protéger les entreprises nationales et de soutenir les exportations. En protégeant le marché intérieur, elle permet la mise en place d'une spécialisation efficace. Ensuite, lorsque les entreprises nationales sont trop à l'étroit sur le marché national, les Etats peuvent négocier progressivement l'ouverture de leurs frontières afin de trouver des débouchés à leurs exportations. [...]
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