Pendant plus de dix années, le « miracle » japonais a fait l'étonnement du monde — et peut-être des Japonais — qui en analysaient les symptômes, les mécanismes, les résultats, les secrets. Invasion des marchés extérieurs, sur toute la face du globe; touristes nippons satisfaits, prospères, partout, dans les hauts lieux de l'univers comme dans les jungles aux richesses encore secrètes; produits ingénieux, de prix juste, étudiés savamment pour l'exportation; rigide politique financière capable même de démonter le dollar; records de production, de tonnage, de fabrication de masse et de consommation; autant de sujets pour les chroniqueurs des journaux, ou les économistes sérieux. Certes, il était, même au Japon, des esprits avisés pour crier « casse-cou ». Mais tout en poursuivant avec audace un développement matériel qui, reconnaissons-le, a enivré sa population d'un pacifique orgueil et accru son assurance vis-à-vis de l'étranger, le Japon a toujours su éviter, à la limite, la surchauffe de son immense machine industrielle, dévoreuse de matières premières étrangères et d'énergie à 80% importée.
[...] La crise pétrolière Dans le sillage de la guerre d'Octobre survint en effet la crise du pétrole à laquelle le Japon industriel eut avant d'être angoissé quelque mal à croire. La position nippone est loin d'être facile. Le Japon, qui dépend pour 83 p d'énergie importée, ne consomme pratiquement que du pétrole d'importation : 99,6 p alors que cette matière première représente 70 p de la production globale d'énergie (contre 59,9 p en France p aux États -Unis p en U.R.S.S.). Les fournitures indispensables à l'industrie, aux transports, au chauffage représentent 93 p au Japon (84 p en Europe). [...]
[...] 100) en vue de la production en 1979 de tonnes d'uranium naturel dont 43 p seraient consommés au Japon, soit 10 p des besoins prévisibles du Japon. La popularité du Premier ministre, M. Tanaka Kakvei, devait pourtant tomber, dès le milieu de l'année, à son point le plus bas : selon les sondages, il recueillait la confiance de 22 p du peuple nippon seulement. Cette défaveur peut être attribuée à la crise inflationniste la plus dé sastreuse depuis 1945 dont le taux atteint 45 p par rapport à l'année précédente, avec une hausse de 16 p des prix à la consommation. [...]
[...] La circulation auto mobile est limitée. Les industries, y compris celle de l'électricité, qui consomment 52 p du pétrole à des titres divers, verro nt leurs approvisionnements réduits de 20 p Les plus affectées seront la sidérurgie (et par voie de conséquence les achats de fer et de charbon), les textiles, surtout artificiels (le Japon se vêt de tissus comportant peu de laine), les papiers (les journaux réduisent le nombre de leurs pages, et le Japon connaît une crise panique . [...]
[...] Solution de guerre. Les opinions diffèrent à cet égard. Pour M. Fukuda, le Japon, qui pour l'industrie et les besoins domestiques s'est depuis dix ans équipé avec largesse, saura faire honneur à sa frugale tradition, serrer les rangs et se réduire dans le malheur. Cela ne sera pas sans risque politique selon le plus ferme et peu conservateur M. Nakasone : les générations montantes qui ont appris les plaisirs et les facilités de l'existence n'y renonceront pas sans mal. Quelle sera en outre l'image de marque de ce Japon qui, de l'Europe au Pacifique, étalait hier son opulence et que vitupèrent déjà les étudiants de l'Asie du Sud-Est? [...]
[...] Le miracle japonais des années 70 Pendant plus de dix années, le miracle japo nais a fait l'étonnement du monde et peut-être des Japonais qui en analysaient les symptômes, les mécanismes, les résultats, les secrets. Invasion des marchés extérieurs, sur toute la face du globe; touristes nippons satisfaits, prospères, partout, dans les hauts lieux de l'univers comme dans les jungles aux richesses encore secrètes; produits ingénieux, de prix juste, étudiés savamment pour l'exportation; rigide politique financière capable même de démonter le dollar; records de production, de tonnage, de fabrication de masse et de consommation; autant de sujets pour les chroniqueurs des journaux, ou les économistes sérieux. [...]
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