Alors que le Japon est perçu comme un modèle de développement économique à part entière depuis les années 1960, ses performances n'étaient plus aussi bonnes depuis les années 1990. Le Japon a dû faire face à une succession de chocs qu'il n'a pas su surmonter ( l'ouverture financière des années 1980, la dépréciation du dollar de 1985 à 1988 et le contre-choc pétrolier de 1986). La crise la plus importante qui a révélé un système structurellement déflationniste est une bulle boursière et immobilière. Certains ont parlé de « fatigue institutionnelle » pour décrire l'incapacité du Japon à résoudre la crise financière et à retrouver une cohérence économique d'ensemble.
Suite à la crise boursière et immobilière qui déboucha sur une crise bancaire, c'est un environnement propice à une déflation durable qui a émergé. En effet, le système financier japonais est apparu comme structurellement déflationniste.
[...] Si les instruments utilisés n'ont pu être efficaces, c'est parce que le Japon s'est retrouvé dans une crise structurelle qui a remis en cause son modèle de développement lorsque celui-ci s'est heurté à des chocs négatifs. Néanmoins, la nouvelle santé des banques et la restructuration de la société et de l'appareil productif opérée progressivement pendant ses dix dernières années semblent porter ses fruits aujourd'hui. Bibliographie Inflation, désinflation, déflation, Jean-François Goux La fin de la crise ? Chambre de commerce et d'industrie française du Japon (France-Japon éco 1993) La Longue crise de l'économie japonaise, Économie internationale n°84 Inflation ou déflation ? [...]
[...] En l'occurrence, il n'y a pas d'estimation claire de la surévaluation du yen, imposée par les États-Unis. À défaut d'avoir su résoudre ses problèmes structurels soulignés par les crises boursières, bancaires et monétaires, c'est toute l'économie japonaise qui s'est installée dans une situation de désinflation persistante. Ces crises ont des répercussions à la fois sur l'offre et sur la demande. La demande des ménages a été fortement fragilisée par la fin du modèle salarial japonais qui favorisait les anticipations d'augmentations régulières des salaires. [...]
[...] On peut également s'inquiéter de la surcapacité de certaines industries due à la contraction de la demande privée. Une production supérieure aux débouchés entraîne une baisse des prix favorable au maintien de la déflation. La durabilité de la crise japonaise est due à une mauvaise utilisation des politiques budgétaires et monétaires. Elles ont été trop tardives et pas assez claires pour être efficaces et réduire l'incertitude. La persistance de la crise bancaire a fait émerger et entretient des problèmes de demande et d'offre. [...]
[...] Sans cela, la liquidité de l'économie n'est pas assurée et, par conséquent, toute politique économique est vouée à l'échec. À cause de cette incertitude, les politiques monétaires évoquées plus haut sont inefficaces, car les agents préfèrent la liquidité. Une baisse des taux n'a alors aucun effet. La situation déflationniste est également soutenue par les problèmes d'offre. Le modèle japonais ne parvient pas à se restructurer. Le Japon a protégé des secteurs sous productifs pour en faire des réservoirs d'emplois (construction, distribution, industrie traditionnelle, agriculture). [...]
[...] À l'inverse, les instruments de la Banque du Japon se révèlent inefficaces et instaurent un cadre favorable à la persistance d'une situation déflationniste. De 1990 à 1997, les autorités se bornent à soutenir l'activité économique en comptant notamment sur une hausse des revenus. Mais ces mesures montrent que la crise est sous-estimée. Il faut attendre 1995 pour que la Banque japonaise baisse les taux d'intérêt. En effet, des taux d'intérêt réels élevés entraînent une baisse de la consommation et de l'investissement et par conséquent un ralentissement de l'activité économique, soit de la déflation. [...]
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