Le libre échange permet-il de réduire les inégalités de développement ? - publié le 17/06/2009

Résumé du document

La deuxième moitié du vingtième siècle a été marquée par une forte internationalisation des échanges : le rythme des exportations mondiales est, depuis les années 1950, supérieur à celui du PIB mondial. Il ne faudrait pourtant pas en déduire que la croissance mondiale régresse : elle aussi connaît une augmentation considérable en partie grâce à quelques pays où la production de biens et de services n'a jamais été aussi élevée. L'échange international s'explique, selon Smith, par l'avantage absolu : les pays se spécialisent dans les productions dans lesquelles ils ont le plus grand avantage (...)

Extraits

[...] Cette polarisation accrue des échanges autour de la Triade amène à se demander quelle place il reste pour les autres pays. En effet, le commerce intra- zone se développe de plus en plus dans les pays riches ; ainsi, les échanges intra-zones dans la zone Euro constituent 70% de ses échanges. L'apparition des nouveaux acteurs comme les NPIA modifie également la hiérarchie des puissances exportatrices. Ainsi, les pays peu développés se retrouvent lésés dans le commerce international : la part du commerce international de l'Afrique ou du Moyen Orient est à la baisse. [...]

[...] Puis, nous aborderons, dans une seconde partie, le fait que le libre échange semble être un processus inégal ne permettant pas de réduire les inégalités de développement. Certes, il a été observé que l'insertion dans le commerce mondial pouvait être facteur de croissance économique et d'enrichissement des pays. Ricardo avec sa théorie de l'avantage comparatif ou relatif montre que tous les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où ils ont le plus d'avantage ou dans celle où ils ont le moins de désavantage ; ainsi, pour lui, tous les pays sont gagnants mutuellement à l'échange. [...]

[...] De plus, le commerce international permet aux pays insérés et participants de profiter de la demande mondiale, celle-ci étant source de débouchés pour les producteurs nationaux. Ainsi, le libre échange par ses caractéristiques entraîne une hausse de la croissance économique, cette dernière nécessaire pour le développement des pays. Elle n'est pas une condition suffisante mais elle n'en reste pas moins nécessaire surtout dans nos Sociétés modernes caractérisées par le capitalisme économique. Enfin, s'il a été constaté que la baisse des barrières douanières permet plus de croissance aux pays, il a été également constaté l'effet de rattrapage économique que pouvait permettre l'insertion au commerce mondial. [...]

[...] Le libre échange ne permet donc pas de réduire les inégalités car il engendre des phénomènes d'inégale intégration au commerce international : les pays les plus riches par leurs stratégies, leurs enjeux capitalistes en oublieraient d'intégrer les pays les moins développés. La volonté d'ouvrir les barrières douanières à la fin de la seconde guerre mondiale promettait un monde réunit, pacifié et plus égal. Or, si l'ouverture des marchés et le libre échange ont permis l'enrichissement quantitatif mondial, ils n'ont pas empêché la stagnation voir le développement d'inégalités économiques, sociales, de développement entre les différents pays du monde. [...]

[...] Il suffit de voir la faible part des produits manufacturés dans le total des exportations des pays à développement humain faible pour constater les difficultés de ces pays à se faire une place dans les spécialisations gagnantes Prenons l'exemple du Moyen Orient ou de l'Afrique : ils possèdent tous deux des ressources territoriales très importantes qui peuvent d'ailleurs faire l'objet de demande notamment dans le cas du pétrole. Cependant, ces pays ne protègent pas assez leurs exportations ; il faudrait qu'ils s'orientent moins vers la culture vivrière (cacao par exemple) pour protéger leur économie comme ne se prive pas de le faire les pays développés, déjà industrialisés en maintenant des droits de douane élevés. La médiocrité des institutions et des politiques de ces pays ne les aide en rien à se développer. [...]