Dans un ultime sursaut pour relancer une économie morose depuis deux décennies, la Banque du Japon baissait ses taux d'intérêt, le 19 décembre 2008 dernier, à un niveau proche de zéro et annonçait un programme de « facilitation quantitative » : une injection directe d'argent frais dans l'économie, à travers un large programme d'investissements gouvernementaux.
La deuxième économie mondiale, déjà en récession, est en effet confrontée à de nouveaux challenges à la suite de l'appréciation du yen. Une conséquence de la décision de la Réserve Fédérale américaine de réduire ses taux d'intérêt à un niveau inférieur à ceux du Japon.
Le Japon, bientôt suivi de l'Angleterre et sans doute de l'Europe, se lance donc dans la course aux taux les plus bas. Les exportateurs japonais, notamment sur le marché de l'automobile, ont fait un lobbying efficace pour favoriser une baisse du yen. Takeo Fukui, le responsable de Honda, a prévenu les autorités nippones depuis quelques jours : un yen durablement élevé pourrait être fatal pour l'emploi et forcerait sa société à délocaliser sa production à l'étranger. « Si le gouvernement dit : « Nous nous fichons de l'industrie d'exportation », alors très bien : nous agirons en conséquence. »
[...] Quant au FTSE 100, il est passé de au 31 décembre 1999 à le 19 décembre 2008. Après avoir constaté, impuissants, la déflation rampante du début des années 2000, le gouvernement japonais et la banque centrale ont à peu près tout essayé pour relancer leur économie déficiente. Les taux d'intérêt ont été ramenés à zéro ou presque depuis 1995, mais l'argent bon marché et les autres mesures de soutien aux banques sont probablement arrivées trop tard. Les prêts se sont contractés, à cause sans doute des résultats médiocres des banques, mais aussi d'une demande timorée des ménages comme des industriels. [...]
[...] Une spirale déflationniste se met en place. Beaucoup d'économistes, mais pas tous, pensent que le Japon est entré depuis les années 1990 dans une trappe à liquidités Quand les prix chutent, il est difficile pour la banque centrale de réduire taux d'intérêt réel une fois que le taux nominal est de zéro. Ainsi si les prix et les salaires augmentent par exemple de et que le taux d'intérêt est par exemple de ce taux apparemment élevé est en fait très bas et même négatif. [...]
[...] Le troisième niveau est celui de la politique fiscale. Là aussi, les résultats se sont avérés décevants. En vingt ans, la dette du gouvernement japonais est passée de du PIB à quelque actuellement, quand elle évolue dans les pays d'Europe autour de 50 ou Certains économistes, qui ajoutent des éléments non pris en compte dans la comptabilité nationale, vont jusqu'à affirmer que la dette réelle du pays atteindrait On est là sur des taux voisins de ceux d'avant-guerre. Et pourtant, la croissance, l'emploi et les dépenses des ménages sont restés déprimés, de même que les prix, parce que les Japonais ont économisé en prévision d'une période de chômage éventuelle. [...]
[...] L'économie américaine ne se remettra certainement pas de la récession avant l'année prochaine, ce qui fera de cette crise la plus longue depuis les années 1930, d'après l'économiste Martin Feldstein, de l'université de Harvard, un membre du comité qui analyse les cycles économiques américains. Nous avons peut-être hésité trop longtemps. [...]
[...] La leçon du Japon au reste du monde La Banque du Japon va injecter de l'argent directement dans la deuxième économie mondiale. Une ultime tentative pour la régénérer Dans un ultime sursaut pour relancer une économie morose depuis deux décennies, la Banque du Japon baissait ses taux d'intérêt, le 19 décembre dernier, à un niveau proche de zéro et annonçait un programme de facilitation quantitative : une injection directe d'argent frais dans l'économie, à travers un large programme d'investissements gouvernementaux. [...]
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