Institutions de Microfinance camerounaises, stratégies conjoncturelles de base, entreprise, PME, économie camerounaise
Malgré un contexte international marqué par une crise des pays de la zone euro principaux partenaires économiques du pays, le Cameroun a conduit ses deux premières années postélectorales 2012-2013 sous l'insigne des grandes réalisations. De grands chantiers de construction des infrastructures modernes comme le port en eau profonde de Kribi ont été lancés. Le pays a ainsi profité d'une conjoncture favorable pour mobiliser suffisamment de fonds tant au niveau local qu'international. Définie comme étant l'ensemble des facteurs d'ordre économique, social, juridique et politique qui à un moment donné caractérise l'économie d'un pays, la conjoncture fournit aux entreprises un certain nombre d'informations jugées nécessaires pour leur gestion quotidienne et leur survie dans le moyen et long terme. En effet, les choix stratégiques d'une entreprise qui se veut pérenne ne peuvent être dissociés de l'environnement conjoncturel dans lequel elle exerce. Les Institutions de Microfinance (IMF) n'échappent pas à cette règle.
Ces Institutions peuvent être considérées à juste titre comme étant des Petites et Moyennes Entreprises (PME) autonomes, dotées d'organes de décision et de pouvoir, des procédures et bien sûr, d'une culture d'entreprise. De la qualité de ces organes et de leur synergie dépend la réalisation de leur double mission - celle visant à offrir des services financièrement viables à une tranche de la population évoluant en marge du système bancaire traditionnel. En effet, seule une organisation bien structurée et en tout point professionnelle peut prétendre délivrer à grande échelle des services de qualité au profit de ménages pauvres et (ou) vulnérables (Mbouombouo Mfossa, 2014).
[...] Toutefois, dans un document de synthèse sur la microfinance au Cameroun rédigé en 2013 par Mbouombouo Mfossa pour le compte du Cabinet UFINA[4], il ressort que la nature de cette concurrence est tout de même complexe. En effet, partant des trois groupes stratégiques dans lesquels appartiennent les IMF camerounaises[5], il ressort qu'au sein de chaque groupe, la concurrence est plus rude entre IMF indépendantes. L'intensité de la concurrence entre les IMF de premières catégories est plus élevée du fait similarité des produits et de la clientèle cible. [...]
[...] Cette main-d'œuvre extrêmement bon marché permet aux IMF de réduire considérablement leurs charges administratives et donc le coût des produits offerts. On assiste aussi de plus en plus à des phénomènes de recyclage du matériel de bureau ; le fait par exemple d'utiliser le verso des papiers dont le recto avait déjà été utilisé auparavant est une mesure fonctionnelle de minimisation de coût. Certaines IMF réduisent également le nombre de descentes sur le terrain en période de croissance faible. Celles d'entre elles qui organisent des séances d'éducation financière au profit de leurs clients/membres le font de moins en moins. [...]
[...] Les établissements de microfinance de troisième catégorie sont ceux exerçant uniquement une activité de crédit. Il peut s'agir des projets, des sociétés qui accordent des crédits destinés à une filière ou des sociétés de caution mutuelle. Le capital minimum est fixé à 25 millions. Figure 1 : Représentation des IMF agrées par catégorie Ces établissements de microfinance peuvent aussi être classés selon qu'ils fonctionnent en réseau ou en indépendant. Le secteur dispose ainsi de 6 réseaux regroupant plus de 254 EMF et près de 246 EMF indépendants Section II : Clientèle et différents produits & services Les établissements de microfinance recrutent leur clientèle dans la tranche des exclus du secteur bancaire classique. [...]
[...] Cet ensemble de facteurs constitue ce qu'il convient d'appeler conjoncture. Ainsi, il serait intéressant d'enrichir cette analyse en procédant au diagnostic conjoncturel de longue période de notre zone d'étude afin de déceler la nature des opportunités conjoncturelles qui s'offrent aux IMF qui y exercent au quotidien. C'est l'objectif du prochain chapitre. Chapitre 2 : Diagnostic conjoncturel de longue période et nature des opportunités Le diagnostic conjoncturel de longue période permet d'appréhender la nature des opportunités conjoncturelles. Il faut en effet définir les caractéristiques structurelles du mouvement conjoncturel pour déduire des faisceaux d'éléments de structure qui renvoient aux natures de sensibilité (Seblon Mpere op. [...]
[...] Ces ménages évoluent dans un environnement conjoncturel bien précis que les IMF se doivent de prendre en compte lors de l'élaboration de leurs stratégies. La littérature spécialisée en la matière fait état de ce que les IMF les plus pérennes (celle qui parviennent à offrir à grande échelle et sur une base viable des services financiers à des ménages vulnérables) sont celles qui ont pu élaborer des méthodologies de crédit adaptées aux caractéristiques de leur zone d'intervention. C'est par exemple le cas de la Grameen Bank du Dr. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture