Au début de notre période en 1976, l'Argentine est selon le GATT l'une des économies les plus fermées au monde alors que la croissance du début du siècle - le miracle argentin - s'appuyait sur une profonde intégration du pays dans les échanges internationaux. Ainsi, son modèle de développement se base jusqu'à la seconde guerre mondiale sur ses exportations agricoles très compétitives (avec les formidables dotations en terres fertiles dont dispose le pays) et les importations de produits finis et semis finis s'appuient sur un large financement étranger. Néanmoins, dès la fin de la seconde guerre mondiale, les leçons sont tirées des difficultés qu'a rencontrés le pays suite à la crise de 29 et au ralentissement des flux de capitaux. Le pays met alors en place une stratégie de substitution aux importations qui combine protectionnisme et développement du tissu industriel. Mais l'inflation et les déficits publics croissant montrent les limites de ce modèle qui est abandonné suite au retour des militaires au pouvoir en 1976.
L'étude de la croissance argentine depuis 1976 peut se décomposer en deux périodes principales. La dictature militaire entreprend des réformes de libéralisation dès son arrivée mais la crise financière de 1981 provoque un retour sur ces réformes et une certaine régulation de l'économie se maintient alors jusqu'à la fin des années 80. Néanmoins, ces politiques successives échouent dans leur tentative de stabilisation économique et en 1989, le pays connaît plusieurs poussées inflationnistes qui paralysent l'activité jusqu'en 1990. L'arrivée au pouvoir du gouvernement péroniste de Carlos Menem et la gestion économique de son ministre Domingo Cavallo marquent une rupture dans le fonctionnement de l'économie argentine. Ainsi dans la première partie des années 90 les réformes structurelles se multiplient : privatisation, libéralisation, ouverture commerciale et rigueur budgétaire en sont les lignes directrices. Le gouvernement officialise la dollarisation croissante de l'économie avec un le régime du Currency Board qui assure la parité fixe avec le peso. La Banque Centrale maintenant indépendante garantit la convertibilité des deux monnaies à travers l'obligation pour elle de constituer des réserves de devises équivalentes à la masse monétaire en circulation. Mais malgré la réapparition de la croissance économique, les déséquilibres commerciaux et courants sont de plus en plus profonds ; cette dépendance extérieure ne résiste pas aux effets contractionnistes de la crise brésilienne de 1998 et aboutit à la profonde crise financière de 2001 et au défaut souverain sur la dette extérieure.
L'étude macroéconomique réalisée sur l'Argentine depuis 1976 montre une balance courante qui devient déficitaire très rapidement et qui le reste indépendamment des soldes commerciaux. A travers ce poids croissant de la dette extérieure, nous avons pu analyser le rôle du mode de financement externe dans l'instabilité chronique du pays. Néanmoins, le solde commercial présente une évolution particulière qui se caractérise par l'apparition systématique de déficits lors des phases de libéralisation. Ce constat met donc en évidence un dysfonctionnement du système productif qui ne parvient pas à jouer un rôle positif dans la poursuite de la croissance ; rôle qui fera maintenant l'objet d'une analyse plus approfondie.
Pour cela, nous allons étudier la qualité de l'insertion internationale de l'Argentine selon trois critères afin de savoir si elle a été porteuse d'une dynamique de croissance.
Dans un premier temps, la construction de la matrice d'insertion internationale du pays nous permettra d'étudier si l'évolution de la structure des exportations du pays est en phase avec le dynamisme des marchés mondiaux. Ensuite, nous analyserons où se situe la compétitivité du pays par rapport à l'offre concurrente et aux potentiels de croissance de la demande. Nous utiliserons pour cela les indicateurs de positions de marché des principales exportations.
Enfin, à l'aide d'indicateurs d'avantages comparatifs révélés, nous tenterons de cerner la spécialisation effective du pays afin d'identifier son potentiel de croissance. En effet, l'analyse agrégée des échanges commerciaux occulte le rôle des choix de spécialisation dans le développement économique. Or, l'existence d'interactions sectorielles au sein de l'appareil productif montre que certains secteurs ont une capacité de stimulation du reste de l'économie. Les canaux de transmission peuvent êtres directs comme entre un client et son fournisseur ou plus indirects, à travers la répercussion d'économies d'échelle où la diffusion d'innovations technologiques. La distribution de l'avantage comparatif révélé du pays entre ses exportations nous permettra donc d'identifier si la spécialisation effective du pays favorise l'apparition d'interactions technologiques.
[...] Pour cela, nous allons étudier la qualité de l'insertion internationale de l'Argentine selon trois critères afin de savoir si elle a été porteuse d'une dynamique de croissance. Dans un premier temps, la construction de la matrice d'insertion internationale du pays nous permettra d'étudier si l'évolution de la structure des exportations du pays est en phase avec le dynamisme des marchés mondiaux. Ensuite, nous analyserons où se situe la compétitivité du pays par rapport à l'offre concurrente et aux potentiels de croissance de la demande. [...]
[...] Or, l'existence d'interactions sectorielles au sein de l'appareil productif montre que certains secteurs ont une capacité de stimulation du reste de l'économie. Les canaux de transmission peuvent êtres directs comme entre un client et son fournisseur ou plus indirects, à travers la répercussion d'économies d'échelle où la diffusion d'innovations technologiques. La distribution de l'avantage comparatif révélé du pays entre ses exportations nous permettra donc d'identifier si la spécialisation effective du pays favorise l'apparition d'interactions technologiques. Données générales sur le commerce argentin. [...]
[...] C'est la situation de retrait qui marque l'évolution la plus importante depuis 1977 ; elle représente un tiers des exportations jusqu'en 88 et presque la moitié dans les années 90 où 4 des 6 premières catégories exportés sont concernés. Etant donné que les exportations optimales voient leur poids diminuer, il ne s'agit donc pas de retraits stratégiques vers d'autres activités plus porteuses mais d'un ajustement passif aux fluctuations des marchés mondiaux. Les occasions perdues voient leur poids diminuer entre les deux sous périodes de 14% à 2%. Sur les 20 postes concernés dans les années 80, seulement 8 ont fait l'objet d'une intensification du commerce qui leur donne une position optimale pour les années 90. [...]
[...] Parallèlement, elle ne résiste pas à la concurrence internationale sur les marchés des céréales, produits agricoles et des viandes et poissons. Les deux premiers voient une diminution de leur commerce mondial principalement du à une réduction des prix d'échange : sur ces marchés en déclin, l'Argentine ne réussi donc pas à suivre les gains de productivité des autres pays afin de se conserver une place dans le groupe des principaux producteurs mondiaux qui voient leur nombre diminuer. Il convient ici de rappeler la politique menée depuis la seconde guerre mondiale visant la substitution aux importations industrielles ; une politique largement défavorable à l'agriculture en terme de prix relatifs et de promotion commerciale qui a donc découragé l'investissement dans ces secteurs. [...]
[...] On observe alors un déclin du POS pour ce secteur qui est négatif dès le début des années 80. Il apparaît donc à travers cet exemple - en phase avec l'évolution d'un certain nombre de secteurs industriels - que la stratégie argentine de substitution aux exportations a certes réussi à créer une industrie ayant une forte capacité de production et donc d'exportation mais en même temps, lorsque celle-ci se retrouve soumise aux règles de concurrence internationale, elle apparaît peu efficace et sa compétitivité ne peut être comparée à celle d'autres pays émergents ou industrialisés. [...]
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