Inde, puissance indienne, BRIC, absence de normalisation, G20, puissance émergente, gouvernance mondiale
La République de l'Inde est très complexe à cerner sur le plan géopolitique.
Construite contre l'idée de puissance militaire mais détenteur de l'arme nucléaire, se développant de manière autocentrée, important membre du mouvement des non-alignés, l'Inde (en version courte) apparaît comme une puissance anormale. Ce constat est renforcé, car l'Inde a bien du mal à devenir une puissance régionale, étape préalable historiquement au titre convoité de puissance globale. En effet, l'Inde a longtemps entretenu des tensions avec ses voisins.
Fière de nombreux atouts dont une façade maritime gigantesque, l'Inde est aujourd'hui considérée comme une puissance émergente, notamment depuis l'apparition du terme de « BRIC » (Brésil Russie Inde Chine) selon les termes de Jim O'Neill, économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs, datant de 2001. L'Inde est à ce jour membre permanent du G20 (Groupe des 20) qui, en tant que meilleur miroir des rapports de force mondiaux actuels et, car l'ONU (Organisation des Nations Unies) est paralysée par le droit de veto que possèdent les membres de son Conseil de Sécurité, semble la seule instance pouvant
mener à une véritable « gouvernance mondiale » selon Fareed ZAKARIA, auteur et journaliste américain d'origine indienne, spécialisé dans les relations internationales.
[...] Si la croissance ne permet pas de réduire rapidement la pauvreté en Inde, c'est bien car elle est inégalitaire. Cette croissance est fondée sur le facteur innovation et non le facteur maind'œuvre comme en Chine. Cette croissance créé relativement peu d'emplois du PIB indien repose sur l'informatique et les NTIC, secteurs qui contribuent à 50% de la croissance indienne. L'Inde est un pays aussi inégalitaire que les Etats-Unis selon le coefficient de GINI qui mesure les inégalités au sein d'une population. Ce coefficient est compris entre 0 et 1 étant l'égalité parfaite et 1 l'inégalité totale). [...]
[...] Une PAS est mis en place dès 1991en Inde, et avec elle la fin de la licence Raj. L'Inde connaît alors une ouverture forcée. Les investissements étrangers peuvent désormais atteindre 51% du capital social des entreprises indiennes. En 1991, la roupie est dévaluée de 30% et en 1992, de ce qui relance les exportations indiennes (principalement à faible valeur ajoutée). En 1997, l'Inde sera très peu touchée par la crise économique asiatique, ce qui révèle son absence dans les réseaux de la DIPP (Division Internationale des Processus Productifs). [...]
[...] C'est notamment ce qu'avait compris Manmohan Singh dans son projet de croissance inclusive : En tant que nation, nous ne pouvons accepter les disparités. Nous avons l'obligation de faire en sorte que les groupes déshérités bénéficient pleinement de la croissance B. La société traditionnelle indienne constitue un facteur de blocage : les castes Mais les groupes déshérités dont parle Manmohan Singh se retrouvent dans les fondements mêmes de la société indienne : les castes. Les castes sont un élément difficile à dépasser pour l'Inde car elles sont ancrées dans la religion majoritaire de l'Inde : l'hindouisme, et touchent toute la société indienne (les historiens considèrent que la colonisation britannique a pu amplifier l'idée de l'appartenance à une caste chez les indiens). [...]
[...] Sa réussite économique a aussi permis à l'Inde d'intégrer le G20, ce qui montre la montée en puissance économique de l'Inde selon les thèses d'Edward Luttwak : la puissance géopolitique passe désormais par la puissance économique. C. La dernière étape de la normalisation de l'inde : la militarisation La militarisation de l'Inde était nécessaire dans le sens où la taille de l'océan indien rend difficile son contrôle et le maintien de l'ordre. Or du commerce international de l'Inde transite par cet océan. [...]
[...] En Chine, le facteur main-d'œuvre constitue le fer de lance de la croissance, mais cette croissance ne peut durer indéfiniment. On pourrait dire que la Chine est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise. Cependant, la rivalité serait un frein pour ces deux pays dans la mesure où leurs échanges bilatéraux ne cesse d'augmenter. La Chine est notamment le premier débouché commercial de l'Inde. En 2006, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont comptés à plus de 20 milliards de dollars. [...]
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