Les hydrocarbures peuvent-ils permettre à la Russie de redevenir une puissance mondiale ?

Résumé du document

Le 13 janvier 2009, la Russie ré-ouvre le gazoduc Droujba, fermé en 2008, provoquant une crise du gaz en Ukraine et entraînant d'intenses tractations diplomatiques des états européens avec la Russie, le tout en pleine période de crise financière mondiale.
Les hydrocarbures et leur exportation ont permis au président Poutine de relancer l'économie russe et la reconstruction interne du pays. Ces ressources énergétiques et leur commerce sont le principal atout de la Russie dans les relations internationales. Mais une politique ainsi axée sur l'arme énergétique a des limites rapidement atteintes et ne peut, à elle seule, permettre à la Russie de redevenir une puissance mondiale.
Après la décennie de libéralisme menée par le président Eltsine, l'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine s'est traduite par une reprise en main énergique et une réaffirmation de l'autorité de Moscou. Le développement de l'industrie des hydrocarbures et de leur exportation en a été le principal outil.

Extraits

[...] Malgré sa capacité à contrôler les prix et le volume de gaz à l'exportation, la Russie doit s'aligner sur le cours mondial notamment en ce qui concerne le pétrole. Sa très grande dépendance vis-à-vis des revenus produits par les hydrocarbures la rend vulnérable à toute baisse des cours du gaz et du pétrole. Actuellement, en plus de la crise financière mondiale, la Russie subit de plein fouet la baisse des prix du pétrole. De plus, ces énergies non renouvelables sont des ressources qui nécessitent des travaux de prospection et de recherche permanents. Il en est de même en ce qui concerne les technologies de l'industrie pétrolière et gazière. [...]

[...] Les investissements sont permanents et les ressources s'épuisent. Ainsi, la prospection, la recherche et la mise en route de sites d'extraction en Sibérie, le long du cercle polaire Arctique, dans un milieu difficile, coûtent énormément aux entreprises pétrolières et gazières ainsi qu'à l'état russe. Enfin, les pays qui dépendent du bon vouloir russe en matière de fourniture de gaz et de pétrole veulent essayer de s'en affranchir. La Russie pourrait non seulement perdre sa capacité à fixer les prix et les volumes exportés mais aussi perdre un pays-client et l'atout politique dans ses relations internationales. [...]

[...] Par exemple du PIB de la Russie provient des exportations d'hydrocarbures. Ensuite, la manne financière générée par l'industrie des hydrocarbures et leur exportation peut être réinvestie dans d'autres secteurs d'activité en retard ou en perte de vitesse. On a ainsi vu l'état russe engager des dépenses importantes dans l'urbanisme des grandes villes et faire de grands efforts dans son programme spatial. Non seulement les hydrocarbures tiennent une place de premier ordre dans la reconstruction interne du pays, mais ils sont également utilisés par la Russie sur la scène internationale. [...]

[...] Les hydrocarbures peuvent-ils permettre à la Russie de redevenir une puissance mondiale ? Le 13 janvier 2009, la Russie ré-ouvre le gazoduc Droujba, fermé en 2008, provoquant une crise du gaz en Ukraine et entraînant d'intenses tractations diplomatiques des états européens avec la Russie, le tout en pleine période de crise financière mondiale. Les hydrocarbures et leur exportation ont permis au président Poutine de relancer l'économie russe et la reconstruction interne du pays. Ces ressources énergétiques et leur commerce sont le principal atout de la Russie dans les relations internationales. [...]

[...] De la même manière, la Russie peut obliger certains états de sa proche région à demeurer de fidèles alliés et à les gêner dans leurs éventuelles tentatives de rapprochement avec l'Union européenne, simplement en influençant le volume d'hydrocarbures exporté ou leur prix. L'Ukraine, à nouveau, en a fait l'expérience. En revanche, sans menacer ou sanctionner les autres pays sur la scène internationale, la Russie peut entretenir des relations de coopération avec ses pays alliés. Le leader russe Gazprom coopère de cette manière avec d'autres entreprises étrangères notamment EDF/GDF. [...]