La fabrication de pièces de monnaie à partir d'un poids de métaux précieux est un procédé vieux comme le monde. Encore de nos jours, on en a la trace dans le nom des devises qui rappelle la quantité de métal précieux qu'elles ont un jour contenu. C'est le cas par exemple de la livre anglaise et du penny, qui descendent directement de la livre romaine et du denier, qui étaient tous deux des unités de poids.
En ce qui concerne l'argent, il a dominé les moyens de paiement de l'époque médiévale jusqu'à l'ère moderne. Les autres métaux tels que le cuivre ou l'or, étaient soit trop lourds, soit trop légers pour pouvoir le concurrencer. Avant le XIVe siècle, l'or était donc utilisé dans le négoce international européen, tandis que l'argent continuait de régner sur les transactions courantes. Ce n'est que vers le XVIIe siècle que les choses évoluèrent et que le métal jaune commença à être de plus en plus utilisé dans les échanges nationaux et internationaux.
À la fin du XIXe siècle, l'étalon-or s'est finalement imposé comme étant la base du système monétaire internationale. Comment ce système a-t-il fonctionné ? Quelles étaient ses principales caractéristiques ? Quelles sont les raisons qui expliquent son déclin amorcé dès le début des années 1910 ? Autrement dit, quels étaient les atouts et les contraintes du régime basé sur le monométallisme-or ?
[...] Le gold standard, même avant 1914, a été un système géré avec des politiques monétaires autonomes et non un système quasi automatique. Les Banques Centrales, et en particulier celle de Londres, ont mené une politique discrétionnaire de l'escompte. En fait, la politique monétaire s'est substituée à la discipline de l'étalon-or et à ses automatismes. Dans la mesure où à l'époque l'Angleterre était au cœur des flux internationaux de capitaux, elle dictait en quelque sorte la conjoncture mondiale. Par conséquent, l'étalon-or reflétait l'asymétrie des relations entre l'Angleterre et les autres pays à qui elle imposait sa monnaie et sa politique monétaire. [...]
[...] Le principe du mécanisme de rééquilibre (Specie Flow Mecanism) est simple. Selon la théorie traditionnelle de David Hume, l'étalon-or permet de résorber automatiquement les déséquilibres de change entre les devises. Il faut, pour le comprendre, admettre le principe général affirmé par la théorie quantitative de la monnaie : le niveau intérieur des prix, pour une production globale donnée, est fonction directe de la masse monétaire. Imaginons alors que, à un moment donné, la balance des paiements d'un pays soit excédentaire. [...]
[...] Dans un premier temps, l'or n'est pas le seul à assumer cette fonction. En effet, à l'exception notable de l'Angleterre qui a adopté le monométallisme-or au début du XIXe siècle, la plupart des grands pays industrialisés ont en réalité adopté le bimétallisme (or et argent). Ce n'est qu'à partir des années 1870 que ce système sera progressivement abandonné. L'Allemagne (en 1871), la France (en 1874), l'Autriche-Hongrie (en 1892), la Russie (en 1897) et les États- Unis (en 1900) décident successivement la référence exclusive à l'or pour les paiements internationaux. [...]
[...] Les autres métaux tels que le cuivre ou l'or étaient soit trop lourds, soit trop légers pour pouvoir le concurrencer. Bien que les Romains les utilisaient déjà, il fallut attendre le Moyen-Age pour voire apparaître une apparition plus fréquente de l'or en Europe occidentale. Cette utilisation débuta en Italie au XVIIIe siècle où à l'époque les marchands avaient trouvé que ce métal était très pratique pour les transactions commerciales importantes. En France, c'est à Louis IX que l'on doit les premières frappes de pièces d'or en 1255. [...]
[...] Ces deux États ont fortement profité de la deuxième révolution industrielle (avec l'électricité, le développement de la chimie et de la sidérurgie tandis que la Grande-Bretagne apparaît comme une économie surtout liée à la première révolution. Cette remise en cause économique sera à l'origine d'une contestation du pouvoir financier anglais, avec un recul de la livre au bénéfice du dollar américain et du mark allemand, qui deviennent progressivement des monnaies d'échange et de réserve. De plus, la Première Guerre mondiale a sapé les fondements sur lesquels reposait l'étalon-or. [...]
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