La majorité des économistes ne sont pas surpris par la crise grecque actuelle dont l'origine est dans le traité lui-même. En effet, il précise qu'un état éprouvant des difficultés pour refinancer sa dette ne peut demander d'aide ni à la Banque centrale européenne (il est interdit à la BCE de "monétiser" les déficits publics) ni aux autres Etats membres de la zone euro (d'après la clause de "non renflouement").
La crise grecque met en lumière de façon dramatique, l'échec des dispositifs de coordination et de discipline au sein de la zone euro. En adhérant à l'euro, les états ont cru abandonner leur seule souveraineté monétaire conservant ainsi complètement leur souveraineté budgétaire. On se rend compte aujourd'hui qu'il n'est plus possible de continuer ainsi, cela ne ferait qu'accentuer les divergences, les illusions retombent.
[...] Aglietta énonce clairement qu'il lui semble impossible de retrouver les valeurs du déficit budgétaire et de la dette publique imposée par le pacte de stabilité et de croissance d'ici 2013. Les Etats doivent se concentrer sur la relance et éviter de retomber dans la récession, et pour cela, il ne faut surtout pas tenter de faire baisser le déficit public trop rapidement. C'est d'ailleurs ce qu'a fait l'administration Obama récemment en votant une hausse du plafonnement de la dette fédérale, elle a clairement fait le choix de continuer à soutenir l'économie et l'emploi. [...]
[...] La crise financière a poussé les Etats à financer le sauvetage de leur économie. Les injections de liquidités et les rachats massifs des bons du Trésor consentis par les autorités monétaires ont artificiellement entretenu la demande et maintenu les taux à un niveau faible, mais le bilan des banques centrales ne peut pas augmenter infiniment sans provoquer d'inflation. Des tensions sur les marchés de la dette souveraine (dont la crise grecque est un symptôme) vont augmenter et seules des décisions politiques prises à temps dans les mois qui suivent détermineront l'issue de la crise. [...]
[...] Il faudrait que les pays interprètent la crise grecque comme une occasion à saisir pour mettre en place un vrai gouvernement européen. Une crise généralisée des finances publiques doit-elle être redoutée ? Le déficit budgétaire de la Grèce s'est envolé à 12,7% du PIB en 2009. La Grèce est le seul membre de la zone euro qui présente à la fois un fort déficit budgétaire et un fort endettement (l'emprunt public net était de 86% du PIB à la fin de 2009), les autres membres de la zone euro présentent soit l'un soit l'autre. [...]
[...] Se cache-t-il quelque chose de grave sous ses manipulations ? Tout d'abords, la Grèce a un problème de crédibilité, son passif historique n'inspire pas confiance, elle est en cessation de paiement presque une année sur deux depuis le XIXème siècle. Ce manque de confiance peut toucher n'importe quel pays seulement, les économies émergentes ont besoin d'une aide extérieure, car seules, elles ne peuvent pas resserrer leurs politiques budgétaires avec suffisamment de rapidité et de crédibilité pour éviter les effets sur la croissance économique. [...]
[...] Ensuite, il faut que les banques centrales agissent de manière subtile avec les taux directeurs, tout est question de temps : il y aura un moment précis où il faudra des politiques restrictives mais à quel moment ? Tout se jouera en fonction de décisions et de choix politiques pris au bon moment. Que révèle la crise grecque ? Tout d'abord, commençons par le cas particulier de la Grèce et nous serons par la suite amenés à élargir notre raisonnement pour tenter de comprendre le cœur du problème. [...]
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